Nancy et Région. Suite au décès de son fils en juillet dernier, une mère de famille de Lunéville a déposé plainte contre la dermatologue de son fils. Ce dernier suivait un traitement anti-acné.

Un traitement anti-acné suspecté d'être impliqué dans un suicide à Lunéville. Photo d'illustration ici c nancy fr
Les faits remontent à juillet 2013 et sont révélés ce jeudi par L’Est Républicain, un jeune homme de 22 ans était retrouvé pendu dans sa chambre à Lunéville après 6 mois d'un traitement anti-acné. Fin septembre, la mère sortait de son silence et déposait plainte contre la femme médecin qui avait prescrit à son fils du Curacné, un médicament générique du Roaccutane plus commercialisé depuis 2008, mais suspecté dans d'autres suicides.
Avant le traitement du jeune homme, rien ne laissait présager ce funeste destin, Jordan âgé de 22 ans était une personne en bonne santé et un étudiant brillant. Un état de santé qui s’était dégradé au fur et à mesure de la cure anti acné que le jeune homme suivait, troubles du comportement, difficultés à dormir, mais aussi douleurs musculaires rythmaient son quotidien. La mère de famille avait alors tenté d’alerter le médecin sur son état. Des remarques qui n'avaient visiblement pas été prises au sérieux.
Après la mort de son fils, la mère de famille se rapprochait de Daniel Voidey, président de l’Association française des victimes du Roaccutane et génériques (AVRG) qui lui-même avait déjà entrepris des actions en justice contre les laboratoires Roche, Fabre et Expanscience après la mort de son fils dans des circonstances analogues en 2007. « Selon l’ANSM, l’Agence Nationale de la Sécurité du Médicament, vingt-cinq suicides seraient recensés en France, d’après nos témoignages il s'agit du double » nous a déclaré ce vendredi Daniel Voidey. Ce dernier évoquait près de 1.800 témoignages de personnes mettant en exergue la molécule incriminée nommée l’isotrétinoïne et des troubles engendrés sur les patients conduisant à des états dépressifs et suicides.
Ces témoignages apportent-ils pour autant une prise de conscience du côté des autorités sanitaires ? « Sans plus » a rétorqué le président de l’association qui constate que chaque témoignage apporté à Paris (NDRL à l'organisme de pharmacovigilance agissant pour la surveillance et la prévention du risque d’effet indésirable) fait seulement l’objet « d’une piqure de rappel aux dermatologues qui eux-mêmes ne suivent pas à la lettre les préconisations de l’ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) ». « Pour une véritable prise de conscience, il faudrait que le patient soit suivi psychologiquement ce qui n’est pas le cas » nous a expliqué Daniel Voidey qui relève au passage que lorsque « le patient est mineur, il peut tout de même se procurer un traitement sans le consentement des parents chez son dermatologue ». Faut-il alors interdire ce générique ? « On ne demande pas la suppression de ce médicament, efficace pour une acné grave et déformante et qui pénaliserait certaines personnes (...) Ce qu’on veut c’est que ces personnes soient suivies psychologiquement et que ce médicament ne soit pas délivré pour seulement deux ou trois petits boutons sur la figure ».