La Métropole du Grand Nancy a détaillé, mercredi, les projets de plusieurs nouveaux aménagements dans le cadre de la requalification des Rives de Meurthe. Parmi lesquels, non loin du boulevard Lobau, une nouvelle passerelle sur le canal de la Marne au Rhin dont le début des travaux est fixé au printemps 2026 pour une livraison envisagée en 2027.
Ce mercredi, la Métropole du Grand Nancy a présenté les prochaines étapes de la transformation du quartier des Rives de Meurthe, mettant en avant deux passerelles clés conçues pour faciliter les mobilités douces et renforcer la continuité urbaine. Lors d’une conférence de presse, Mathieu Klein, président de la Métropole et maire de Nancy, accompagné de Patrick Hatzig, vice-président en charge des mobilités, a détaillé ces projets structurants en présence d’urbanistes, d’architectes, d’élus locaux et de Jean-Philippe Mangeot, président d’Urbanloop.
Une passerelle circulaire et levante au-dessus du canal de la Marne au Rhin
Projet architectural inédit à voir le jour, celui de la future passerelle Charles III, imaginée par l’architecte Thomas Lavigne, spécialiste des ouvrages d’art. Après avoir signé plusieurs réalisations emblématiques, dont le pont des Jeux Olympiques sur la Seine ou encore le pont Jacques-Chaban-Delmas à Bordeaux, Thomas Lavigne s’attaque cette fois à un chantier ambitieux : une passerelle mobile au-dessus du canal de la Marne au Rhin accessible aux piétons, cyclistes et personnes à mobilité réduite (PMR) qui offrira également un belvédère urbain équipé de bancs et pistes cyclables.
« Ce sera un véritable événement urbain, un belvédère sur l’eau, avec des bancs, un espace public », explique l’architecte. L’ouvrage, totalement circulaire mesurera 18 mètres de diamètre, pèsera 140 tonnes, et se soulèvera grâce à quatre vérins pour permettre le passage des bateaux. Son tablier fin en caisson métallique s’élèvera de 2,82 mètres afin de dégager un gabarit de navigation de 3,70 mètres.
Côté calendrier, la métropole du Grand Nancy prévoit de finaliser le dossier de consultation des entreprises durant l’été. Les consultations devraient être lancées à l’automne pour un démarrage des travaux au printemps 2026. La livraison du chantier du chantier, incluant les fondations, les commandes électriques, les raccordements et les remblais est envisagée à la fin de l’année 2027 pour un coût estimé d'environ 7 millions d’euros.
CHARLES III : @ Lavigne & Chéron Architectes
Le canal de la Marne au Rhin / crédit ici-c-nancy.fr
Mais aussi un pont en bois aux abords du site Alstom
Aux abords du site Alstom, une seconde passerelle piétonne s'intègrera quant à elle dans le paysage de la future cité judiciaire. Cette dernière adoptera une approche sans mécanisme de levage, au profit d’un franchissement en pente douce. Le tracé culminera à 7 mètres de hauteur pour permettre le passage des péniches, tout en restant accessible aux personnes à mobilité réduite grâce à une pente de 5 %, ce qui en fait un ouvrage d'environ 350 mètres de long, souligne Christophe Aubertin, architecte du cabinet Studiolada.
L’ouvrage, en charpente bois, s’inscrit dans une volonté de valorisation des ressources locales du Grand Est. Reposant sur des poteaux en béton, il comportera deux poutres principales en bois et un tablier étanche en asphalte. Largement dimensionnée pour proposer 5 mètres de large, la passerelle intégrera des pistes cyclables et piétonnes ainsi que des usages sous-jacents comme une halle couverte au centre de la place entre la future cité judiciaire et la halle Alstom, pouvant accueillir des marchés ou événements, et une buvette-terrasse côté descente.
Véritable « nœud » pour les flux de mobilités douces, elle permettra, de relier le parc de la pépinière et les axes cyclables nord-sud. Le calendrier du projet reste toutefois à préciser, dépendant notamment de celui du ministère de la Justice pour la cité judiciaire, explique le maire et président de la Métropole du Grand Nancy, Mathieu Klein. Le coût de l’opération est estimé à 7,5 millions d’euros.
ALSTOM : @ Studiolada & ArtefactoryLab
Un parc urbain de 10 hectares pour accompagner le tracé d’Urbanloop
Dans le cadre du vaste projet de transformation des rives de Meurthe-Nord, un nouveau parc urbain de 10 hectares s'apprête également à voir le jour sur les friches de l’ancienne voie ferrée Saint-Georges. Une étendue verte qui accompagnera sur 3 kilomètres le tracé d’Urbanloop, système de transport collectif automatisé sur rails, sans arrêt, ni correspondance. L’enjeu était de ne pas concevoir un simple couloir de mobilité, mais un parc fédérateur, accessible, vivant, traversé par des piétons, des cyclistes, et des usages de quartier, selon Matthieu Cuchet. Confiée à l’agence paysagiste Ter, la conception de cet espace vert vise aussi à créer un corridor écologique majeur, en lien avec la Meurthe et le canal, tout en intégrant la renaturation des sols pollués et la lutte contre les espèces invasives.
Le parc, ouvert de jour comme de nuit, s’étendra sur des largeurs allant de 10 à 25 mètres, en fonction des contraintes urbaines, tout en assurant la mise à distance des logements par une couverture végétale. Tout le long de cet axe nord-sud, devrait être ponctué de transversales piétonnes, aires de jeux, city-stades et parvis publics, comme celui de la future cité judiciaire connectée par la passerelle Alstom. Des passages souterrains sont également prévus pour assurer la fluidité des mobilités et la sécurité aux carrefours. Enfin, une végétalisation incluant la plantation de nombreux arbres et la gestion écologique des espèces envahissantes est prévue, selon Clémence Poitevin, paysagiste urbaniste.
URBANLOOP : @ Agence Ter
crédit image / Agence Ter
Objectif 2028 pour Urbanloop
Avec l'objectif d'une mise en service en 2028, Urbanloop viendra compléter cette dynamique de mobilité entre Nancy et sa périphérie. À Nancy, le tracé de ces navettes autonomes et bidirectionnelles, s'inscrira en longeant le parc Saint Georges et les clôtures existantes des habitations. Selon les aménagements prévus, une portion de la ligne passera en tunnel sous une grande place devant la future cité judiciaire, ce qui permettra de préserver la surface pour des usages publics. Ce tunnel servira aussi de lieu de stockage nocturne pour les capsules.
Le coût total du projet est estimé à 14,3 millions d’euros, avec près de 5 millions déjà engagés par la Métropole du Grand Nancy.
La Cité judiciaire et la reconversion du site des Grands Moulins
Deux grands dossiers sont également suivis de près par la Métropole, le projet de la nouvelle cité judiciaire, prévue sur la parcelle voisine de la halle Alstom, dont les modalités finales doivent être validées avec le ministère de la Justice courant juillet, mais aussi la reconversion du site des Grands Moulins, dont la vente reste à finaliser.
Prochaine étape au calendrier, l'inauguration le 5 juillet du nouveau quai Florentin qui borde le canal de la Marne au Rhin à Nancy. L'aménagement viendra compléter les transformations du secteur avec une promenade végétalisée et apaisée.
