Nancy Sud. Mercredi soir, Jacques Lamblin, député UMP et maire de Lunéville avait convié Bruno Le Maire, ex-ministre du gouvernement Sarkozy à un diner-débat dans la cité cavalière. L’ex-ministre de l’Agriculture et des Affaires étrangères s’est prêté volontiers au jeu des questions/réponses lors d’une conférence de presse organisée pour l’occasion.
Hélas, la situation économique ne prête pas à sourire, loin de là. C’est le message qu’a voulu faire passer Bruno Le Maire hier. Mettant l’emploi en pôle position de ses priorités, l’ex-ministre n’a pas hésité à railler François Hollande et son gouvernement au sujet de sa politique dans ce domaine en dénonçant « des mesures prises contre l’emploi », avec comme exemple l’alourdissement de la TVA dans le secteur du bâtiment. Le député UMP a ensuite évoqué la situation de son parti, ébranlé par la guerre des chefs entre François Fillon et Jean-François Copé préconisant de « créer un espoir pour ce pays, retrouver de la crédibilité » face à ce « gouvernement qui fait mal à la France ». Concernant sa venue à Lunéville, Bruno Le Maire a souligné l’amitié qui l’unit à Jacques Lamblin « Il a exactement les qualités qui font un grand homme politique ».
Interrogé sur son engagement personnel à l’UMP et sur l’avenir de son parti, le député de l’Eure a exprimé son envie de rassembler « nous devons apprendre à travailler ensemble » en ayant en ligne de mire l’échéance des municipales de 2014: « la droite doit reprendre pied dans les territoires, qu’elle reconquiert des villes […] le maximum de villes possibles ».
« Si on veut sauver l’Europe, il faut changer l’Europe »
En réaction à l’actualité, l’ex-ministre du gouvernement Fillon s’est montré très critique à propos de l’image que renvoie l’Union européenne en ses temps de crise, en pointant du doigt l’attitude des dirigeants européens envers les Chypriotes (sommés de participer à la réduction de la dette de leur pays). « Si on veut sauver l’Europe, il faut changer l’Europe », telle est la solution évoquée par l’ex-ministre. Ce dernier a d’ailleurs évoqué des pistes qui pourraient mener à cette refondation « il faut redonner une direction politique à l’Europe, qu’[elle] devrait mettre le travail au cœur de son projet politique [il faut] des responsables politiques qui ont un nom, un visage […] qu’on sache à l’intérieur de quelles frontières on construit cette Europe ». Le député de l’opposition s’est dit par ailleurs favorable à restreindre l’Europe à 17 pays, en excluant la Turquie, pour l’instant, à condition qu’il y ait « une harmonisation fiscale de toute urgence ». Bruno Le Maire a souhaité en outre que l’ouverture des frontières pour les Roumains et les Bulgares prévue en janvier 2014 « soit repoussée d’un an ».