Vidéo. Emmanuel Macron et Donald Tusk réunis pour la signature du "Traité de Nancy"

Le président de la République, Emmanuel Macron et Donald Tusk, Premier ministre de la Pologne étaient réunis à Nancy ce vendredi 9 mai. Après une marche solennelle Place Stanislas sous les objectifs des photographes, c’est à l’hôtel de ville qu’ils ont ensuite signé un traité de coopération pour renforcer les liens entre les deux pays en particulier dans le domaine de la défense et de l'énergie.

En Vidéo. Le président de la République, Emmanuel Macron et Donald Tusk, Premier ministre de la Pologne sur la Place Stanislas à voir ici ou ici

Barriérages de sécurité, présence policière et de gendarmerie dans tout le centre-ville et contrôles d'identité tous azimuts aux abords de la place Stanislas, ce vendredi à l'occasion de la journée de l'Europe, le chef de l'État, Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk étaient réunis vendredi dans la cité ducale pour signer le traité de Nancy. 

Ni la date du du 9 mai ni l'écrin du lieu n’avaient été choisis au hasard. Cette date, célébrée lors de la Journée de l’Europe, a pris une double résonance à Nancy, ville marquée par l’héritage polonais de Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne et duc de Lorraine. 

Après avoir été accueillis par les représentants de l'État de Meurthe-et-Moselle, élus et responsables locaux, les deux dirigeants ont entamé une marche solennelle sur la Place Stanislas immortalisée par les photographes et applaudie par les personnes présentes. C'est ensuite à l'hôtel de Ville de Nancy, qu'ils ont signé le traité d’amitié et de coopération renforcée, un texte qui vient sceller un rapprochement stratégique dans un contexte géopolitique tendu par la guerre en Ukraine et les relations complexes avec la Russie.

Lors de son discours dans les grands salons de l'Hôtel de Ville en présence d'un aréopage de personnalités et d'une cinquantaine de journalistes accrédités, Emmanuel Macron a rappelé l’importance de cette alliance pour la défense européenne : « Nous avons besoin d’une Europe unie, forte, souveraine et compétitive. La coopération entre la Pologne et la France peut apporter une contribution décisive à cette ambition commune. »

Approfondir les relations bilatérales et affirmer un engagement commun envers la sécurité européenne, la démocratie et les droits de l'homme

Le traité de Nancy, long de dix-sept pages, acte ainsi une clause de défense et d’assistance mutuelle, venant renforcer les engagements pris dans le cadre de l’OTAN et de l’Union européenne. Ce partenariat ne se substitue pas aux alliances existantes, mais les consolide par un cadre bilatéral plus intégré, notamment dans la production industrielle de défense et le partage de technologies stratégiques, a prévenu le président français.

Le chef de l’État a insisté sur la nécessité de développer une autonomie stratégique européenne, en investissant massivement dans les capacités industrielles et technologiques de défense : « Cette indépendance ne passera que par une capacité accrue des Européens à produire leurs propres instruments de défense, leurs propres armes, leurs propres munitions. »

Outre l’aspect militaire, le traité engage également les deux pays dans un partenariat élargi, avec la création d’un forum économique bilatéral, un dialogue annuel sur le nucléaire civil et une coordination accrue dans les secteurs de la défense et de la haute technologie. Macron a évoqué des domaines stratégiques et « technologies d'avenir » dans les domaines de l'intelligence artificielle, le quantique, les biotechnologies, l'énergie, le spatial et la défense dans l’optique de réduire les dépendances européennes et d’accroître la compétitivité.

Pour conclure, le président français a replacé cet accord dans le contexte historique, rappelant les liens tissés depuis des siècles entre la France et la Pologne, tout en soulignant le besoin d’une Europe plus unie face aux défis contemporains. « Avec ce traité, nous ouvrons une nouvelle page, celle par laquelle nous bâtissons une solidarité irréversible, une confiance bâtie à travers les crises, et en particulier celles de ces dernières années. », a déclaré le chef de l'État. 

Le Premier ministre polonais Donald Tusk, très ému, a qualifié cet événement de « moment historique » et affirmé que ce partenariat représentait « quelque chose de plus que la manifestation de nos désirs profonds, mais aussi des vraies garanties » pour renforcer le Triangle de Weimar.

Évoquant l’alliance franco-polonaise comme un pilier de l’Europe unie, il a affirmé que « il n’y aura pas d’Europe unie sans l’amitié, la coopération franco-polonaise et polono-française ». Le Premier ministre polonais a également salué l’accueil chaleureux reçu à Nancy, qu’il a décrite comme « la plus polonaise des villes françaises », exprimant sa gratitude pour le soutien historique des habitants envers les Polonais lors de périodes difficiles. 

Pour sceller l'amitié et la coopération renforcée entre les deux pays, le traité prévoit également l’instauration d’une Journée de l’amitié franco-polonaise qui sera célébrée chaque année le 20 avril, en hommage à l’entrée au Panthéon de Marie Curie, illustre physicienne et chimiste d’origine polonaise, née Maria Sklodowska.

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