Le projet a été acté lors du conseil municipal de lundi 9 mai 2022. Le 15 septembre prochain, le périmètre de la zone piétonne va s'étendre à Nancy à partir de la Porte de la Craffe jusqu'à la rue Saint-Nicolas. Les travaux d'aménagement et d'installation de bornes escamotables aux entrées et sorties de l'espace piéton débuteront dans quelques jours.
Favoriser le flux piéton, les mobilités douces en coeur de ville, une nouvelle action en faveur du Plan Métropolitain des Mobilités (P2M) adopté en Conseil métropolitain s'apprête à se concrétiser. Après l'expérimentation de la démarche de piétonnisation déployée l'été dernier lors des Estivales de Stanislas et une période d'un an de concertation, l'étendue de la piétonnisation a été officiellement actée lundi 9 mai 2022, lors du Conseil Municipal de Nancy.
La consultation lancée en ligne et en mairie a permis aux habitants de s'exprimer largement sur trois scénarios et leurs variantes. C'est finalement le "scénario 2 bis" qui a été adopté. Un périmètre moins gourmand en suppression de places de stationnement et plus pertinent sur le plan de la circulation en limitant les reports de circulation.
Ce périmètre qui entrera en vigueur, dès septembre 2022, s'articulera le long d'une grande rue au départ de la porte de la Craffe jusqu'à la rue Saint-Nicolas (au croisement avec la rue du Docteur Schmitt) en intégrant la place de l’Arsenal ainsi qu'une partie de la rue Monseigneur Trouillet et intègrera une série d'aménagements dont un dépose-minute pour les familles de l'Ecole primaire privée Saint Jean-Baptiste de la Salle.
A terme l'aire piétonne, libérée de la circulation et d'une signalétique omniprésente, proposera un espace plus serein où le piéton deviendra prioritaire.
Une zone piétonne articulée autour de trois secteurs
Cette zone comprendra ainsi trois secteurs : la Rue Gambetta (à partir de la rue Saint-Dizier), rue des Dominicains et rue du Pont-Mouja ; la Petite Grande Rue, rue Gustave Simon (à partir de la rue Saint-Dizier), rue Callot, place Vaudémont, rue du Maure-qui-Trompe, rue Pierre Gringoire et rue du Moulin. Et enfin, la Grande Rue, rue Saint-Michel (partie basse), rue des États, rue de Guise, rue du Petit Bourgeois et une partie de la rue des Loups. Des espaces interdits à la circulation motorisée à l'exception de celle des riverains et commerçants qui garderont un accès à leur rue avec leur véhicule.
D'après le calendrier du chantier, évoqué par la municipalité, la pérennisation définitive de la piétonnisation est programmée à la date du 15 septembre 2022 "en tenant compte des enjeux liés aux travaux et du temps d'appropriation dicté par de nouvelles règles de circulation". Les travaux se dérouleront en deux phases, la première, autour de l'aménagement et l'installation de bornes escamotables à chaque entrée et sortie de l'espace piéton, débutera ces prochains jours. La seconde phase, plus longue, se poursuivra jusqu'en 2024 et comprendra notamment l'aménagement de plusieurs rues ainsi que la plantation d'arbres. Le budget consacré à cette démarche s'établit à 4 millions d'euros et se répartit pour 1 million d'euros pour l'aménagement des entrées de l'aire piétonne et des 3 millions restants pour la construction d'espaces, la végétalisation, le mobilier, mais aussi de l'équipement urbain pour les enfants...
122 places de stationnement supprimées
La création de ce long cheminement piéton intègrera sur le parcours la suppression de 122 places de stationnement situées en ville-vieille. Une évolution qui sera accompagnée sur le terrain de mesures pour les riverains et les visiteurs. Pour ce faire, la municipalité compte sur le développement du tarif dit "T2" ou de stationnement courte durée au nord du cours Léopold contre l'actuel T6 destiné à un stationnement à la journée. En outre, de nouvelles places supplémentaires, entre 35 à 40 places, verront le jour Place Désilles en utilisant les places actuelles réservées aux cars de tourisme.
Une piétonnisation qui ne devrait pas engendrer de lourdes conséquences en terme de circulation ou de stationnement, mais initier d'autres habitudes des Nancéiens. "On a aujourd'hui un réseau en capacité à absorber ce changement avec un certain nombre de parkings en ouvrage qui sont insuffisamment utilisés. Ce sont 8000 places de parking que l'on retrouve en ouvrage dont 1300 proches de la zone piétonne. Cette réserve on va pouvoir s'appuyer dessus", souligne Franck Muratet, adjoint au maire à la ville de Nancy.
Enfin, une nouvelle réglementation de stationnement spécifique verra le jour, le stationnement "de très courte durée" que l'on retrouvera à l'entrée des zones piétonnes et aussi sur le parking des Cordeliers. En d'autres termes, un stationnement de 30 minutes maximum sans formalité particulière qui deviendra à compter de 19h accessible aux résidents. Ces emplacements seront matérialisés à proximité de la Grande Rue, Place Saint-Epvre, rue Saint-Julien, rue Saint-Dizier, Rue d'Amerval à destination des commerçants et de leurs clients venus faire des courses rapides en centre-ville ou dans le cadre d'un dépose-minute pour l'école. Des places à la rotation très forte qui seront marquées "d'une couleur différente des autres", indique Charlotte Marrel, adjointe déléguée aux mobilités, à la circulation, au stationnement et aux parkings .
L'été en mode piéton à Nancy
En attendant le déploiement du périmètre de la zone piétonne, les Nancéiennes et les Nancéiens pourront retrouver le chemin piéton estival, tel qu'il a été mis en place l'année dernière, dès cet été, précise la municipalité nancéienne.
Un comité de suivi, hebdomadaire dans un premier temps, sera mis en place dans le cadre de cette transformation urbaine. Mais, le dialogue se poursuivra en septembre et au-delà, promet la municipalité . "Il s'agit d'une transformation durable, il n'y aura pas de retour en arrière, Nancy aura franchi un pas important sur le plateau piéton, bien-sûr, il pourra y avoir des ajustements. Nous avons et nous aurons évidemment une attention particulière pour tous les acteurs économiques en particulier les commerçants", ajoute Mathieu Klein..
Une nouvelle aire qui intervient alors que la Place Stanislas célèbrera bientôt ses 40 ans au classement au patrimoine mondial de l'UNESCO. "Depuis 2005 et la piétonnisation de la place Stanislas, il n'y avait pas eu d'autres évolutions majeures du plateau piéton de Nancy qui de ce fait a pris un certain retard en la matière. Il me semble important aujourd'hui que Nancy fasse la course en tête des villes dont l'attractivité du coeur de ville est un axe majeur de développement", déclare Mathieu Klein, maire de Nancy et président de la Métropole du Grand Nancy..