NANCY. Le préfet de Meurthe-et-Moselle a dressé hier un panorama de la sécurité dans le département et dans la ZSP de Nancy. Les autorités de l'État ont rappelé les derniers chiffres sur le sujet en matière de délinquance, criminalité, état d'urgence... 
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De gauche à droite, Gwendal DURAND, commandant du groupement de gendarmerie départementale, Thomas PISON, procureur de la République de Nancy, Philippe MAHÉ, préfet de Meurthe-et-Moselle, Nicolas JOLIBOIS, directeur départemental de la sécurité publique 54, Marie ARGOUARCH, directrice du cabinet du prefet de Meurthe-et-Moselle. 

Un tour d'horizon sur les derniers chiffres de la sécurité et les résultats en matière de sécurisation de lutte contre la délinquance était proposé hier à la presse. Dans un contexte d'état d'urgence, plusieurs points ont été abordés tels que les dispositifs mis en place, les résultats en matière de sécurisation de lutte contre toute forme de délinquance ainsi que les plans d'action. La mort du jeune Julien, 17 ans, décédé quelque jours plus tard des suites d'un coup de poing au centre-ville de Nancy aura peut-être conduit les autorités de l'État à livrer avant le bilan officiel de la sécurité intérieure pour 2016, la « réalité » des chiffres de la sécurité à Nancy notamment sur la ZSP de Nancy.  

1— L'État d'Urgence dans le département. « Les forces de police et militaire dans le cadre de l'opération Sentinelles restent extrêmement mobilisées face à la menace terroriste toujours aussi élevée dans notre pays, il n'y a aucune raison de baisser la garde » a déclaré Philippe Mahé, préfet de Meurthe-et-Moselle. Selon les chiffres de la préfecture dévoilés hier, 48 perquisitions administratives ont été ordonnées dans le département dont une mardi 4 octobre 2016, dans le Pays-Haut. « C'est un travail de renseignement avec le parquet pour procéder à des perquisitions fondées sur le risque pour la sécurité publique et la recherche du lien avec des filières terroriste. Ce travail souterrain professionnel est mené sur l'ensemble du département » a souligné le préfet. Un dispositif qui englobe un contrôle aux frontières renforcé grâce à la police aux frontières et aux militaires sentinelles. Les 48 perquisitions administratives ordonnées ont donné lieu à 17 gardes à vue et à 8 condamnations pénales. En parallèle, plus de 74 000 contrôles aux frontières ont été mis en oeuvre. Le ministre de l'Intérieur a lui procédé à 4 assignations à résidence dans le département et à 163 refus d'entrée sur le territoire français. 

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Au centre-ville de Nancy, ont été placés en ZSP, les secteurs gare, Saint-Sébastien, Commanderie, Mon-Désert et Stanislas - photo d'illustration ici c nancy fr

2— Les résultats en matière de sécurité en Meurthe-et-Moselle. « Je ne privilégie aucune partie du territoire, pour moi l'ensemble urbain, périurbain, rural doit être traité, il ne doit pas y avoir de territoire où les habitants doivent se sentir en insécurité » a insisté Philippe Mahé évoquant un sentiment d'insécurité qui « peut traverser un certain nombre de territoires ». Le préfet a ensuite dévoilé les résultats intermédiaires dans le département basés sur les 9 mois de l'année 2016, des chiffres qualifiés de « positifs et encourageants ».

En baisse... Parmi les résultats mis en avant, les violences physiques crapuleuses, en lien avec des faits criminels (vols, règlements de comptes entre malfaiteurs), ces dernières marquent un recul dans le département de 34,3 % depuis le début de l'année 2016 par rapport à la même période en 2015. Autres baisses, les violences sexuelles, le nombre de viols diminuent de 11,6 %, les atteintes aux biens qui connaissent une diminution de 11,4 % ou encore les vols liés à l'automobile en recul de 27 %, les vols à main armée en diminution de 50 %. Selon les chiffres de la préfecture le taux d'élucidation -supérieur à la moyenne nationale — dans le département s'élève à 72,2 % d'élucidation et à 80,6 % en zone police. La ZSP de Nancy enregistre également de bons résultats (voir encadré ci-dessous). 

Focus sur la zone de sécurité prioritaire. En 2010-2011, un boom de la délinquance criminelle observé dans plusieurs lieux de l'agglomération de Nancy avait conduit les élus à créer un dossier en 2012 pour être intégré en Zone de Sécurité Prioritaire (ZSP). Un dispositif mis en place sous l'impulsion de Jean Marc Ayrault et Manuel Valls en 2012-2013. Parmi les quatre-vingts « ZSP » créées en France, celle de Nancy. Un choix qui correspondait déjà à « une réalité de la délinquance et un besoin d'agir » pour lutter « de façon prioritaire contre les trafics de stupéfiants et les faits de violence sur le centre-ville avec une méthode de travail entre les autorités judiciaires, les élus locaux et les forces de police » a rappellé Philippe Mahé. Le dispositif qui a largement fait ses preuves selon le dernier bilan évoqué ce mardi par les autorités avait permis la création de 10 postes en police nationale et la venue de policiers réservistes. Selon les indicateurs prenant les périodes de comparaison d’août 2010 à juillet 2011 et d’août 2015 à juillet 2016, les méfaits mêlant violence, criminalité et délinquance ont largement baissé au sein de la ZSP. Un recul de l'ordre de 71 % pour les vols à arme blanche, de 41 % pour les vols avec violence sans arme et de 58,9 % pour les coups et blessures volontaires. Avec davantage de policier pour résoudre les enquêtes « le taux d'élucidation a fortement augmenté de 10 points entre 2015 et 2016 » indique la préfecture. En parallèle, la surveillance accrue d'établissements de nuit a conduit à de nombreuses fermetures administratives à Nancy. Ainsi, depuis deux ans, 26 établissements de nuit (bars, discothèques) ont fait l'objet de fermeture plus ou moins longue. 

En hausse... « Je ne serai jamais dans un exercice d'autosatisfaction, ça ne peut pas être le cas en matière de sécurité. Il y a un certain nombre de violences qui augmentent... Ça n'aurait échappé à personne, il y a une violence qui gangrène la société, une violence dans le verbe, dans l'action, dans les regards, dans les paroles, qu'on appelle parfois des violences gratuites, mais qui n'en sont pas, cette violence-là perdure et existe dans le département » souligne le préfet de Meurthe-et-Moselle. Parmi les hausses pointées, les atteintes volontaires à l'intégrité des personnes (AVIP) qui connaissent une augmentation de 2,6 % et les cambriolages qui augmentent de 1,75 % sur le département.  

Focus sur les cambriolages. Dans le département, les chiffres sont contrastés, marqués par une hausse en zone gendarmerie et une baisse en secteur police. Un pic des cambriolages a été ressenti en début d'année puis a été suivi d'une décélération. Dans l'agglomération de Nancy malgré une hausse des vols par effraction à Fléville devant Nancy, les chiffres ont baissé. Dans le Lunévillois, ils augmentent. « Le premier trimestre 2016 a été défavorable, en raison essentiellement de la présence d'une délinquance itinérante. 80 % des cambriolages ont été recensés sur une bande de 5 km entourant les axes routiers structurants du département où des équipes cambriolaient sur les zones pavillonnaires et repartaient très vite » indique le commandant du groupement départemental de gendarmerie Gwendal Durand. Depuis le mois d'avril, les autorités constatent « une tendance plus favorable » évoquant en mai et en juin de nombreuses interpellations de cambrioleurs issus d'une part d'une délinquance originaire de l'Europe de l'Est et pour une autre part d'une délinquance régionale. Au total, les cambriolages en Meurthe-et-Moselle enregistrent 38 faits supplémentaires par rapport à l'an dernier.

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L'édition 2016 du Livre sur la Place sous haute surveillance - photo d'archives ici c nancy fr

3 — Les effectifs de police dans l'agglomération de Nancy. Des policiers présents en permanence sur la place Stanislas, la création d'une 6e patrouille de nuit en réorganisant les services de police, les forces de l'ordre sont bien présentes. Selon Nicolas Jolibois, directeur départemental de la sécurité publique, entre 35 et 42 fonctionnaires sont présents chaque nuit sur l'agglomération de Nancy pour assurer la sécurité. Philippe Mahé a annoncé qu'il en voulait davantage, alors que la loi de finances 2017 dévoilée le 28 septembre prévoit la création de 2286 postes de policiers et de gendarmes au niveau national, le préfet espère obtenir quelques effectifs supplémentaires pour l'agglomération nancéienne.

4 — La réponse pénale et judiciaire. « Je pense beaucoup à la chaîne, ça commence par les enquêteurs et ça s'achève avec la réponse judiciaire » a déclaré Thomas Pison, procureur de la République de Nancy, évoquant la nécessité d'une « synergie » et d'une « co-production en matière de sécurité ». « Je reste persuadé que la lutte contre l'insécurité n'incombe pas à un seul acteur, mais bien à l'ensemble d'acteurs qui touchent aussi les élus locaux » a-t-il également affirmé face à la presse. Le magistrat a tenu « à rendre un hommage appuyé tant aux services de police qu'à la gendarmerie pour le travail effectué. Depuis janvier 2015, ces services sont à rude épreuve et sollicités quasiment H 24 ». Malgré la baisse des chiffres en baisse « pour une agglomération comme la métropole du Grand Nancy », « le sentiment d'insécurité est difficile à combattre alors que la réalité est très différente » a-t-il estimé. Enfin, le procureur a rappelé les atouts du dispositif de la comparution immédiat permettant une réponse judiciaire rapide : « il ne s'agit pas d'une justice expéditive, mais d'une justice rapide, gage d'efficacité pour la victime et son auteur ». En 2015, 430 comparutions immédiates ont été comptabilisées au parquet de Nancy, en 2012 il en avait à peine 200.

En chiffres. Avec un ressort du parquet de Nancy d'environ 600 000 habitants, le nombre de procédures traitées par le tribunal par an s'élève à 44 000 pour 3000 gardes à vue (police et gendarmerie) et 42 magistrats du siège.

5— La sécurité routière. Les chiffres ne sont pas bons et les infractions souvent liées à des fautes de comportement. La préfecture a annoncé davantage d'actions de prévention et de sanction notamment dans le pays haut. 

6— Les axes de travail. Le préfet a fixé quatre priorités d'actions pour accélérer la dynamique de coproduction de sécurité dans le département. Dans le plan d'action, la première volonté affichée est de recréer du lien entre les gendarmes et les habitants et élus, notamment en zone rurale ainsi que le renfort des partenariats avec les polices municipales dans les zones urbaines avec la police municipale. Le troisième point est la prévention et la lutte contre les violences intra-familiales. Le quatrième axe vise le maintien d'une dynamique de « co-production de sécurité » avec les élus et les acteurs économiques. Ce point prendra la forme de la mise en place de nouveaux outils en matière de prévention et de délinquance grâce au développement des pratiques de protocoles de voisins solidaires et attentifs (19 établis à ce jour), à l'accompagnement des efforts de sécurisation des commerçants via le dispositif Alerte Commerce (352 abonnés et 31 SMS envoyés selon les derniers chiffres de la préfecture), à la promotion des opérations tranquillité-vacances ou encore au soutien du fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) pour financer des actions des communes, intercommunalités et associations en matière de prévention de la délinquance, avec une enveloppe réservée aux investissements en matière de vidéo-protection.  

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