Théâtre- La pièce À l’encre des barreaux, présentés au Théâtre de la Manufacture de Nancy, est une œuvre singulière. Entre rires et pleurs, elle dresse un portrait sombre et désenchanté de la justice.

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Bruno Ricci .Crédit photo Théâtre de la Manufacture 

 

Cette pièce met en scène des anecdotes de procès recueillis par Dominique Simonnot, entrecoupées de textes de détenus de Nancy et de Toul, le tout sur un ton satirique. Toutes les paroles prononcées y sont authentiques, seuls les noms ont changé.

Pendant plus de 12 ans, Dominique Simonnot, journaliste au Canard enchainé, observe les audiences de comparutions immédiates et en tire des écrits. Durant une heure et quart, le comédien Bruno Ricci va donner vie à ces récits du réel. Dans un décor de cour de justice sombre et menaçant, il interprète tous les personnages du procès, se baladant d’une audience à une autre, chacune avec son lot d’anecdotes aussi drôles que dramatiques.

Les apprentis juristes ainsi que ceux les plus aguerris ne s’étonneront pas du florilège d’anecdotes invraisemblables qui défilent devant leurs yeux. En revanche, les amoureux de l’ordre et de la loi seront sans doute vite désillusionnés et atterrés de découvrir une justice faite d’avocats bouffis d’orgueil et incompétents, des juges insensibles et railleurs et de décisions prise à la va-vite dans l’urgence d’une journée surchargée.

Le fond y est grave, car c’est un véritable problème de société que cette justice qui, par instant, ne sait plus ou n’est plus capable de faire correctement son travail. Toutefois, le metteur en scène, Michel Didym, sur le ton du cynisme, a pris le parti d’en rire. Même si les textes des prisonniers, lus par Bruno Ricci, ne cessent de nous rappeler où tout cela mène.

Les réponses de certains accusés laissent également sans voix : propos antisémites, insultes à la cour, misogynie, valorisation de la violence…tout y passe.

Bien sûr, il y a des juges cléments, des avocats compétents, des accusés plein de remords et des procureurs objectifs. Mais le temps est souvent compté. En effet, on se rend vite compte que c’est le temps le plus grand ennemi de la justice. Face aux dossiers qui s’accumulent, les procureurs et les juges sont tentés de faire des exemples avec des cas qui pourtant ne méritent pas un tel sort, espérant ainsi dissuader les suivants.

Loin d’être une dénonciation, cette pièce interroge sur l’efficacité et les raisonnements d’une justice qui pare souvent au plus pressé.

 

Du 26 septembre au 6 octobre au Théâtre de la Manufacture :

D’après des textes de Dominique Simonnot
et des textes de détenus de Nancy et de Toul
Mise en scène Michel Didym
Collaboration artistique et interprétation Bruno Ricci

Tarifs : Plein Tarif 21 € ; Tarif Réduit : 16 € ; Tarif Jeune : 9 €

Renseignements, Informations : www.theatre-manufacture.fr

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