Nancy- Lundi lors du conseil municipal, l'ordre du jour a été modifié afin de tirer la sonnette d'alarme sur l'afflux de demandeurs d'asile en Meurthe-et-Moselle et plus particulièrement à Nancy...
Le vendredi 10 mai, plusieurs familles de demandeurs d'asile envahissaient la mairie de Nancy pour obtenir un logement. Effectuée au milieu du pont de l'ascension, une solution avait été tout de même trouvée en urgence pour loger ces familles. Cet épisode a entraîné le maire André Rossinot à inviter Jean-Marie Schléret, délégué à la santé et au logement de faire un point de la situation, en préambule du conseil municipal, dans la cité Ducale et en Meurthe-et-Moselle où il existe 6 centres d'accueil dont 3 sont sous l'autorité de l'ARS (accueil de Réinsertion sociale) et donc de la ville de Nancy. Président du conseil de surveillance de cette structure Jean-Marie SCHLÉRET a tenu a tirer la sonnette d'alarme " le lendemain est toujours pire que la veille " at-il déclaré pour décrire la situation avant de présenter des chiffres concrets. En 2011, 1227 demandeurs d'asile, principalement Albanais et Kosovars, sont arrivés en Meurthe-et-Moselle alors qu'en 2012, le chiffre a été pratiquement doublé avec l'accueil de 2456 personnes. Parmi ces demandeurs d'asile , les primo-arrivant ont également doublé entre 2011 et 2012 passant de 527 à 1083. La Meurthe-et-Moselle occupe le 12e rang sur 100 au classement des départements accueillant le plus de demandeurs d'asile, et même à la quatrième place concernant les mineurs. Depuis le début de l'année, la situation est loin de s'améliorer puisque 246 majeurs et 130 mineurs sont arrivés en Meurthe-et-Moselle soit 376 demandeurs d'asile quand sur la même période la Moselle en accueillait 288. En avril 2013, pas moins de 70 personnes sont arrivées en Meurthe-et-Moselle, Jean-Marie Schléret faisant remarquer que 14 demandeurs d’asile ont atterri dans le département en une seule journée mardi dernier... La situation devient donc de plus en plus compliquée d'autant plus que l'état demande que ces personnes soient logées...
Des accueils d'urgence saturés
Alors que durant la période hivernale, les gymnases Capello rue Charles III à Nancy et Brossolette à Vandoeuvre ont accueilli des demandeurs d'Asile en situation d'attente, l'école de plein air de Remicourt à Villers-lès-Nancy a depuis pris le relais, mais avec 14 nationalités différentes la mission des travailleurs sociaux se trouve compliquée notamment quand il s'agit de monter des dossiers avec des interprètes. Actuellement, 610 personnes sont logées dans une douzaine d'hôtels du département et du Grand Nancy, des établissements où il n'y a plus de places selon Jean-Marie Schléret, mais aussi dans 80 chambres meublées et 31 logements loués par l'ARS. Symbole d'une situation extrêmement compliquée, 15 personnes logent actuellement dans les bureaux des travailleurs sociaux du centre Camille Mathis boulevard d'Austrasie à Nancy. Jean-Marie Schléret a évoqué devant le conseil municipal " une situation compliquée dans laquelle les solutions ne sont pas très nombreuses" rappelant que " c'est de la responsabilité de la préfecture " alors que dans le même temps les travailleurs sociaux sont "exténués".
Hénart-Klein acte 1
De son côté André Rossinot a regretté la non-application des décisions de justice concernant notamment les reconduites frontière qui restent sur le territoire malgré un jugement contraire. La députée Chaynesse Khirouni excluant " toute intervention politicienne" a proposé de travailler avec l'équipe municipale comme elle le fait avec le préfet en tant que député de Meurthe-et-Moselle. Valérie Debord a tenu à mettre en lumière le choix difficile des travailleurs sociaux qui devant le manque de places sont obligés de choisir selon elle " entre une femme battue et des demandeurs d'asile". En réponse, Mathieu Klein lui a prié de ne pas stigmatiser ou faire d'amalgames provoquant la réaction vive de Laurent Hénart qui a réclamé " moins de leçons et plus d'actions ". Se disant surpris de cette réaction, le candidat socialiste aux municipales de 2014 a invité son futur adversaire à ne pas " saisir ce sujet pour rentrer en piste sur les questions de sécurité, on aura l'occasion dans les prochains mois de débattre sur ce sujet", il s'agira du seul échange de cette fin de journée entre les deux futurs adversaires à la mairie de Nancy...