Après les Rives de Meurthe en 2024, le feu d’artifice du 14 Juillet 2025 sera tiré depuis le Plateau de Haye, sur le parking de la piscine Alfred Nakache. Aux manettes, la société JSE (Wagnon Artifices) . Coulisses avec Alexandre Vaz, responsable de JSE, et Nathan Ballureau, gérant du groupe Wagon.
Le 14 juillet, le ciel de Nancy se transformera en une gigantesque toile lumineuse. Pendant seize minutes, près de 15 000 projectiles exploseront parfois jusqu'à 90 mètres d’altitude, dessinant dans la nuit des bombes, chandelles, fontaines, queues de paon et autres compacts flamboyants.
Derrière ce moment magique qui émerveille chaque année petits et grands, se cachent plusieurs semaines de préparation et le travail minutieux d’une équipe dédiée. La ville de Nancy a alloué 48 000 euros à ce feu d’artifice.
Nous avons rencontré ce vendredi 11 juillet, Alexandre Vaz, responsable de JSE et artificier ainsi que Nathan Ballureau, gérant du groupe Wagon .
Le site du Plateau de Haye représente-t-il un défi particulier cette année ?
Alexandre Vaz : Oui, notamment parce que c’est un nouveau pas de tir, choisi par la Ville, qui implique de nombreuses contraintes. Il faut tenir compte des bâtiments, des arbres, des distances de sécurité et de la visibilité pour le public. On a la chance de remporter l’appel d’offres depuis plusieurs années à Nancy, mais ça veut dire qu’on doit se remettre en question à chaque fois. On cherche ce qui fera la différence, ce qui va plaire davantage que l’année précédente à savoir de nouveaux produits, de nouveaux effets, une nouvelle écriture du spectacle.
Justement que doivent attendre les spectateurs cette année ? Des nouveautés ?
Alexandre Vaz : On garde une part de surprise, mais ce sera un feu très coloré, avec des effets et des couleurs encore jamais vus à Nancy. Nous travaillons avec la marque Ruggieri, qui nous fournit des produits haut de gamme réservés aux grands événements comme Paris, Lyon, Marseille, Toulouse ou Bordeaux.
Quelle est la durée du spectacle et comment sera-t-il construit ?
Alexandre Vaz : Il durera un peu plus de 16 minutes. Le feu est conçu comme une suite de tableaux, chacun divisé en plusieurs séquences. Chaque tableau est accompagné d’une musique différente. Cette année, la bande-son est d’ailleurs un clin d’œil aux Métro’Folie (NDLR : le programme culturel de la Ville de Nancy).
Des nacelles vont être installées ?
Alexandre Vaz : Il y en aura plusieurs. Cinq nacelles seront positionnées sur l’avant pour les pièces de plus petite hauteur et surtout pour nous permettre de passer au-dessus des bâtiments et des arbres. On surélève, j'ai envie de dire, le pas de tir d'une dizaine de mètres, pour que le public puisse apprécier. Il y aura aussi une nacelle plus importante avec des effets surprenants.
Combien de temps faut-il pour préparer un feu de cette envergure ?
Alexandre Vaz : La conception prend environ une semaine pour une ou deux personnes, entre le choix des effets, l’écriture de la bande-son et la coordination technique. L’installation sur site, elle, se fait en une seule journée avec 14 artificiers, dès 7h30 du matin jusqu’à la fin du spectacle, vers 1h30. En amont, le feu a été préparé dans nos ateliers pendant plusieurs jours.
Les festivités du 14 Juillet représente une période intense pour la société JSE (groupe Wagon) ?
Nathan Ballureau : Sur trois jours, notre groupe réalise environ 400 prestations dans le Grand Est et les Hauts-de-France. À JSE, on en assure près de 200. Cela représente 70 % de notre chiffre d’affaires annuel. Pour gérer cette montée en charge, on mobilise 174 contrats d’artificiers et une cinquantaine de camions pour livrer tous les pas de tir pour les 12,13 et 14 juillet. Ça représente près de 90 spectacles. Depuis une semaine, les journées commencent très tôt et se terminent très tard.
Dans le contexte actuel avec les enjeux environnementaux et de sécurité, sentez-vous évoluer les attentes du public et des collectivités ?
Alexandre Vaz : Oui... Notre fournisseur Ruggieri mène une politique de réduction des métaux lourds dans ses produits. Cela permet de limiter l’impact environnemental sans perdre en qualité visuelle. Certains clients demandent des spectacles de drones, mais nous pensons que ça reste un effet de mode coûteux. Rien ne remplace l’émotion d’un feu d’artifice, cette vibration sonore et visuelle unique.
Pour vous, qu'est-ce qu'un feu d’artifice réussi ? Quel compliment vous touche ?
Alexandre Vaz : Quand le public nous dit : "C’était magnifique, coloré, et parfaitement synchronisé avec la musique". Notre objectif est que chaque explosion tombe sur la note exacte, pour que la musique et la lumière ne fassent qu’un. C’est là que la magie opère.
Le rendez-vous est donné lundi 14 juillet soir à 22h30 au Plateau de Haye. Avant cela, dès 20h, le public pourra profiter d’une ambiance festive avec musique, restauration et buvette.