NANCY – Top départ pour le chantier de l’Île de Corse...
Terrain vague depuis quelques années, les anciennes terres industrielles de l’île de Corse situées au croisement entre l’avenue du vingtième Corps et du Quai Sainte-Catherine vont connaître une rénovation en profondeur. Aujourd’hui sur la friche nue, dépolluée et traitée s’étaient donné rendez-vous les porteurs du projet et élus afin de présenter ce nouveau quartier, en présence de Martin Bouygues, P.D.G du groupe du même nom.
Devant de nombreux invités, la cérémonie de la première pierre a eu lieu dans un chapiteau aménagé pour l’occasion. Cette dernière aura été marquée par son originalité, et aura invité les présents à reconstituer une mosaïque. Quelques minutes avant, plusieurs acteurs s’étaient exprimés afin de présenter leurs visions et enjeux de ce projet. André Rossinot, Maire et Président de la CUGN fermera le bal.
Un projet à enjeux forts en cœur de ville
Depuis plusieurs années le Grand Nancy reconquiert progressivement les bords du canal. Ces anciens quartiers industriels, ayant décliné suite aux départs des entreprises pour la périphérie de la ville et avec l’arrivée de nouveaux moyens de transport, sont aujourd’hui en cours de reconversion. Alors que le quartier Meurthe-Canal sort progressivement de terre, l’Île de Corse restait jusque-là un espace à reconstruire, véritable dent creuse en cœur de ville et à quelques centaines de mètres de la Place Stanislas.
En lieu et place de l’ancienne usine à gaz fermée il y a quelques dizaines d’années, doivent émerger plusieurs bâtiments proposant une mixité fonctionnelle. Plusieurs constructions accueilleront 239 logements destinés à l’achat et à la location dont 53 aidés (Office Public d’Habitat de Nancy). Ces immeubles ont pour but de densifier les quelque 28 000 mètres carrés du site. Le long de l’avenue du Vingtième Corps, dix cellules commerciales seront proposées afin de créer une continuité entre le centre-ville et le nouveau quartier Meurthe-Canal, dans un secteur économiquement assez fragile aujourd’hui. Ajouté à cela un bâtiment à l’architecture novatrice proposant une façade métallique inoxydable fera face au canal. Ce dernier accueillera 5 400 m2 de bureaux, dont une partie sera occupée par le groupe Pertuy construction, qui en fera son nouveau siège social, mais aussi une « résidence de tourisme ». L’ensemble de ce nouveau quartier devrait répondre aux normes BBC (Bâtiment basse consommation) et HQE (Haute qualité environnementale). L’effort sera aussi porté sur les énergies renouvelables, avec présence de panneaux solaires… ou sur l’isolation, avec des façades novatrices. Un important travail sur le choix des matériaux doit aussi être réalisé afin de proposer des constructions pérennes. L’ensemble de ce projet est estimé actuellement à 55 millions d’euros.

Une logique urbaine est-ouest
L’Île de Corse sera à terme le lien logique entre les deux grands chantiers nancéiens. À l’ouest, le quartier Nancy Grand-Cœur (dont le projet phare est le palais des congrès), tourné vers la gare ferroviaire, encore à ses prémices, de l’autre côté, le quartier Meurthe-Canal (majoritairement composé d’habitat, mais aussi tourné vers les loisirs, avec le complexe Kinépolis) est quant à lui en voie de finalisation. L’axe structurant utilisé par la ligne tram (T 1) relie ces deux ensembles et circule aux pieds de l’îlot (arrêt Division de fer). À terme, un autre axe se détachera. Une trame verte entre la pépinière et les jardins d’eau (situés de l’autre côté du canal) sera complétée par l’aménagement paysager réalisé sur l’Île de Corse.

Des questions attendant encore des réponses
Ce quartier à vocation écologique marqué par sa volonté de mixité sociale et économique va-t-il bien vieillir ? Le quartier Meurthe-Canal, dont les architectures restent relativement semblables au projet a déjà partiellement mal vieilli, quelques années seulement après sa sortie de terre. Les intempéries et le choix des matériaux peuvent être à terme problématiques. Comment le tram va-t-il supporter ce nouvel apport de population ? Les rames sont aujourd’hui très chargées en heures de pointe. Ces nouveaux commerces, logements et activités économiques vont probablement générer de nouveaux flux qui pourraient poser quelques problèmes sur le réseau Stan.