Les vols dans les véhicules sont en hausse en 2024. Ici une voiture ciblée par un vol à la roulotte dans une rue de Nancy / archives ici-c-nancy.fr

Le bilan 2024 de la sécurité en Meurthe-et-Moselle est globalement positif, avec une baisse notable de la délinquance et des violences intrafamiliales, ainsi qu’une mortalité routière historiquement basse. Toutefois, des problématiques majeures subsistent comme la recrudescence des cambriolages et le trafic de stupéfiants.


Le préfet de Meurthe-et-Moselle, Françoise Souliman, accompagnée de Christophe Antoni, directeur de cabinet du préfet, Frédéric Laissy, directeur interdépartemental de la police nationale, François Capin-Dulhoste, procureur de Nancy, Sophie Partouche, procureur de Val de Briey, et Sébastien Brach, colonel commandant le groupement de gendarmerie départementale, ont présenté lundi 3 février, le bilan de la sécurité intérieure pour l’année 2024.

Trafics de stupéfiants, violences intra-familiales, atteintes aux biens… Ce bilan a également été l’occasion de revenir sur l’activité des forces de sécurité, policiers, gendarmes confrontés à une criminalité toujours plus diversifiée. 

En 2024, la sécurité en Meurthe-et-Moselle a connu des évolutions marquantes, notamment une baisse globale de la délinquance pour la première fois en trois ans. Si les avancées réalisées, ont été saluées, des préoccupations subsistent, notamment en matière de cambriolages, de trafic de stupéfiants et de problématiques liées à la sécurité routière sur le nombre de blessés.  


De gauche à droite, Christophe ANTONI, directeur de cabinet du préfet ; Frédéric LAISSY, directeur interdépartemental de la police nationale ; François CAPIN-DULHOSTE, procureur de Nancy ; Françoise SOULIMAN, préfet ; Sophie PARTOUCHE, procureur de Val de Briey et Sébastien BRACH, colonel commandant le groupement de gendarmerie départementale / photo ici-c-nancy.fr

Une baisse globale de la délinquance

Avec 32 088 faits recensés en 2024, la délinquance générale affiche une diminution de 3,06 % par rapport à 2023. Cette baisse repose principalement sur deux indicateurs : les atteintes aux biens (-2,87 %) et les atteintes volontaires à l’intégrité physique (-1,07 %).

Selon les services de l'État, cette tendance encourageante résulte d’un renforcement des dispositifs de sécurité et d’une meilleure coopération entre les forces de l’ordre et les acteurs locaux.

Atteintes aux biens : une hausse préoccupante des cambriolages

Bien que les atteintes aux biens aient globalement diminué, les cambriolages dans les résidences principales et secondaires ont quant à elles augmenté de 12,8 % (1 934 faits en 2024 contre 1 724 en 2023).

Parmi les autres évolutions marquantes, les baisses des vols sans violence contre les personnes (-4,47 %), les dégradations et destructions de biens ( -7,04 %), les vols liés à l’automobile affichent une stabilité, mais intègre une hausse de 3,12 % des vols à la roulotte principalement sur la circonscription de Nancy. En zone de gendarmerie, ces vols par effraction sont souvent liés à une délinquance venue de région parisienne ou des pays de l'Est de la France.  

Atteintes à l’intégrité physique, un recul des violences intrafamiliales

Les violences contre les personnes enregistrent une légère baisse de 1,07 %, avec 8 770 faits recensés. Une diminution à mettre en lien avec le recul des violences intrafamiliales avec une baisse notable de 4,2 %. Cette tendance s’explique en partie par une meilleure libération de la parole des victimes et un accompagnement renforcé des forces de l’ordre, expliquent les services de l'État.

Les violences sexistes et sexuelles reculent également légèrement (-1,5 %), tout comme les coups et blessures volontaires (-1,1 %). Les violences intrafamiliales restent toutefois une préoccupation majeure, représentant un quart des violences commises dans le département. 

Trafic de stupéfiants : des saisies record malgré une baisse des infractions

Les infractions à la législation sur les stupéfiants ont diminué de 2,5 %, avec 2 555 faits recensés. Cependant, le trafic de drogue reste une priorité des forces de l’ordre, avec plusieurs actions majeures en 2024. Au total, en Meurthe-et-Moselle, ce sont 900 amendes forfaitaires délictuelles qui ont été délivrées aux consommateurs.

En 2024, 20 points de deal ont été démantelés, dont 3 définitivement éradiqués. Près d'1,5 million d’euros d’avoirs criminels ont été saisis, marquant un coup dur pour les réseaux de trafiquants. 

Plusieurs opérations d’envergure ont été menées en 2024 en Meurthe-et-Moselle, avec des saisies record pour les douaniers avec 112 kg de cannabis, 5,2 kg d’héroïne, 4,7 kg de cocaïne, et 27 kg de drogues de synthèse.  Les forces de police font également état d'une centaine de trafics de drogue démantelés avec des quantités significatives de 120 kg de cannabis, 42 kg de cocaïne ou encore de 10 kg d’héroïne. 


Un accident corporel en mai 2024 à Malzéville à la suite d'une collision entre deux véhicules - photo d'archives crédit ici-c-nancy.fr

Sécurité routière, une mortalité au plus bas, mais le nombre de blessés ne recule pas

En 2024, la Meurthe-et-Moselle a enregistré son plus faible nombre de décès sur la route depuis 50 ans, avec 24 morts contre 33 en 2023 (-30 %). Plus précisément, quinze automobilistes, quatre motards, trois piétons et deux cyclistes, ont perdu la vie sur les routes de Meurthe-et-Moselle.

"Une baisse très significative qui témoigne de la mobilisation collective" souligne Françoise Souliman. Cette amélioration est attribuée à l’intensification des contrôles routiers et à l’usage accru de radars embarqués et fixes.

Cependant, des inquiétudes persistent, le nombre d'accidents ne baisse pas et le nombre de blessés non plus. "Ce sont près de 700 blessés graves ou légers, soit quasiment deux par jour", relève Christophe Antoni, directeur du cabinet du préfet.

Autre ombre au tableau, les rétentions de permis qui ne reculent pas, près de 3 000 suspensions ont été prononcées en 2024 marquées par "le trio infernal" consommation de stupéfiants (pour moitié), mais aussi pour alcool et vitesse. Parmi les autres chiffres notables qui préoccupent les autorités, 220 refus d’obtempérer ont été constatés en 2024. "C'est pratiquement un refus d'obtempérer tous les trois jours en zone police", un chiffre qui ne progresse pas, selon Frédéric Laissy, directeur interdépartemental de la police nationale, mais qui se voit amplifier dans le nord du département avec la proximité des frontières belges et luxembourgeoises

Politique migratoire

En 2024, la Meurthe-et-Moselle a enregistré 300 éloignements, soit une augmentation de 22 % par rapport à l'année précédente. Parmi ces éloignements, 112 s'inscrivaient suite à des troubles à l'ordre public. Sur les 750 obligations de quitter le territoire français (OQTF) notifiées près de 40 % ont été mises en oeuvre. "C'est le double de la moyenne nationale", souligne le préfet de Meurthe-et-Moselle.

L’évolution de la réponse judiciaire : plus de procédures et un taux d’élucidation en hausse 

Avec un taux d’élucidation des affaires en hausse, témoignant d’une amélioration de l’efficacité des enquêtes et des moyens déployés, l’activité judiciaire en Meurthe-et-Moselle a connu également une augmentation significative du nombre de procédures traitées. 

Dans le nord du département, l’activité judiciaire a augmenté de 14 %, avec 12 000 procédures enregistrées en 2024, soit environ 3 000 dossiers par magistrat au parquet, un volume inédit et "considérable", affirme Sophie Partouche, procureure du Val de Briey.

Les priorités restent la lutte contre le narcotrafic et les atteintes aux personnes, notamment les violences intrafamiliales. Bien qu’en léger recul, ces dernières représentent encore la moitié des gardes à vue, tant en zone police qu’en zone gendarmerie, et constituent une part importante de l’activité pénale des parquets en permanence.

Enfin, le nombre de saisines des juges d’instruction a fortement augmenté dans le Pays Haut, avec une part importante d’affaires criminelles, relève la magistrate. 

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Vendredi 22 mars, en milieu d'après-midi, un camion citerne qui transportait un produit hautement inflammable et explosif a pris feu sur la sortie n°20 « Nancy centre » de l’A31 / archives crédit ici-c-nancy.fr

45 000 interventions en 2024 pour les sapeurs-pompiers 

En 2024, la capacité de résilience des services de secours et de sécurité a été fortement sollicitée. Le Centre Opérationnel Départemental (COD) a été activé à 20 reprises, principalement pour assurer la sécurité lors des manifestations agricoles, gérer des accidents majeurs – comme celui impliquant un poids lourd transportant des produits explosifs sur l’A31 ou encore coordonner les secours après des événements dramatiques, à l’image du crash de deux Rafale à Colombey-les-Belles en août. Les aléas climatiques, tels que les crises neigeuses et les pluies verglaçantes, ont également nécessité plusieurs interventions, indiquent dans le bilan 2024 de la sécurité les services de l'État.

Les sapeurs-pompiers ont réalisé 45 000 interventions, reflétant la forte mobilisation des forces de secours. Les phénomènes climatiques ont engendré une hausse de 20 % des interventions, avec 141 dossiers déposés pour catastrophes naturelles et 34 pour vigilance inondations.

Dans le domaine des secours à la personne, la situation s’est stabilisée grâce à l’amélioration de l’orientation des patients, permise par la mise en place du numéro unique pour les appels d’urgence. Ce dispositif a facilité le traitement de plus de 108 000 appels, avec un temps moyen d’arrivée des secours sur site réduit à 7 minutes et 53 secondes.

Réformes et perspectives pour 2025

L’année 2024 a été marquée par plusieurs évolutions structurelles majeures. La réforme de la police nationale a permis la fusion de plusieurs services, notamment la police judiciaire, la police aux frontières et la sécurité publique. Par ailleurs, une nouvelle brigade de gendarmerie a été créée à Einville-au-Jard, et la dématérialisation des plaintes a connu un succès notable, avec 20 % des plaintes déposées en ligne en seulement deux mois.

Pour 2025, les autorités entendent poursuivre ces efforts en renforçant la coordination entre les services de sécurité et les acteurs locaux. Elles souhaitent également adapter les stratégies aux spécificités de chaque territoire, en ciblant des problématiques précises telles que la sécurité dans les transports, la protection des espaces urbains ou encore la coopération transfrontalière. Par ailleurs, la lutte contre le narcotrafic sera intensifiée grâce à de nouveaux outils législatifs, tandis qu’un nouveau schéma d’accueil des gens du voyage sera mis en place.

Le préfet de Meurthe-et-Moselle souligne que la hausse de la délinquance a marqué un arrêt, mais insiste sur la nécessité de poursuivre les efforts. “Il faut probablement amplifier ces résultats et continuer à mobiliser les services dans un véritable continuum de sécurité”, affirme Françoise Souliman. 


 

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