À l’appel du barreau de Nancy et des organisations syndicales de magistrats et de fonctionnaires, le tribunal judiciaire de Nancy participe ce mardi 29 juin à la journée « Justice portes ouvertes ».
« Loin des idées reçues et des jugements à l’emporte-pièce, nous souhaitons collectivement donner à voir le fonctionnement de la Justice, afin que chacun s’informe directement. C’est ce qui nous a poussés à préparer une journée “Justice portes ouvertes” pour proposer à tous les citoyens qui le souhaitent de venir nous rencontrer, le 29 juin prochain en passant la porte de leur tribunal », expliquent dans un communiqué commun neuf syndicats et organismes de magistrats, avocats et fonctionnaires de greffe dans un appel national. Car « Depuis plusieurs semaines, les mises en cause de la Justice vont bon train. Il est toujours infiniment commode, pour ceux en responsabilité ou qui aspirent à le devenir, de pointer du doigt son fonctionnement ou ses dysfonctionnements pour expliquer tous les maux de la société ».
À cette occasion, des actions seront menées à Nancy. Dès 9 heures ce mardi 29 juin, des fonctionnaires de greffe, avocats et magistrats du tribunal judiciaire, rue du Général Fabvier à Nancy, accueilleront leurs concitoyens pour leur présenter l’état de la justice aujourd’hui, les orienter vers des audiences publiques et répondre à leurs questions.
« Quatre tables rondes seront organisées à 10 heures, 11 heures, 14 heures et 15 heures pour lutter contre les idées reçues sur la justice, parler des moyens de la justice et mieux comprendre cette institution souvent méconnue », annonce David Melison, délégué régional adjoint, trésorier national de l’Union syndicale des magistrats et juge au tribunal judiciaire de Nancy.
Tous potentiellement concernés
« Pour que chaque citoyen puisse dire demain : “notre justice”. Nous, fonctionnaires de greffe, avocats, magistrats, participons quotidiennement à l’œuvre de justice. Nous constatons le fossé entre nos diagnostics sur les mesures qu’il conviendrait de prendre afin de rendre une justice de qualité, respectueuse des droits des parties et de la défense, dans des délais raisonnables, et les réformes qui s’accumulent, sans cohérence, imposant des réorganisations continuelles que les juridictions ne sont plus en mesure d’absorber. »
« Chaque citoyen a un avis sur la justice. Tous n’ont pas été amenés à pousser la porte d’un tribunal. Mais tous sont potentiellement concernés, dans leurs droits et leur vie quotidienne, par les choix qui sont faits pour le fonctionnement de la justice. Si demain, comme le proposent certains, la justice ne vérifie plus que les preuves sont établies contre une personne avant qu’elle ne soit condamnée, tous les citoyens seront soumis au risque de l’arbitraire » soulignent unanimement les syndicats et organismes, Union syndicale des magistrats, Syndicat de la magistrature, Ordre des avocats du barreau de Nancy, Union des Jeunes Avocats (UJA) Nancy, Syndicat des avocats de France, Conférence des bâtonniers, Conseil national des barreaux, CFDT interco justice et aussi CGT chancellerie et services judiciaires.
L'occasion de lancer quelques alertes sur les moyens de la justice considérés « notoirement insuffisants » et la charge de travail importante qui incombe aux métiers de la justice. « Les fonctionnaires de greffe croulent sous les piles de dossiers, leurs vacances de postes ne sont que rarement comblées. Ils sont pourtant garants de la procédure et des droits des citoyens. Le recrutement récent, massif et précipité de contractuels à durée déterminée, qu’il faut former à des tâches techniques, ne peut répondre au manque endémique de personnels. La justice française est parmi les derniers de la classe européenne au regard du budget par an et par habitant. Le nombre de fonctionnaires de greffe, de juges et de procureurs est également parmi les plus bas au sein du Conseil de l’Europe » conclut l'appel.