NANCY. Les premières épreuves du nouveau baccalauréat ont débuté jeudi matin au lycée Henri Poincaré. L'occasion pour une trentaine de professeurs de manifester leurs craintes sur la réforme adoptée.
Il s’agit d’une des mesures phares du quinquennat de Emmanuel Macron, la réforme du baccalauréat. Dans l’hexagone, les épreuves communes de contrôle continu dites « E3C » ont débuté depuis le 20 janvier dans les classes. Elles démarraient ce jeudi matin à 10 h 30 au lycée Henri Poincaré de Nancy. L’occasion pour les enseignants du lycée de se rassembler à l'appel des syndicats et quelques heures avant le coup d’envoi, place Dombasle pour exprimer leur désaccord sur la mise en place de cette réforme jugée « injuste » et inégalitaire » et d'exprimer leurs craintes.
Avec cette réforme, les lycéens de premières générales et technologiques sont désormais évalués tout au long de leurs deux années par le biais de sessions de contrôles surveillés, avec des sujets puisés dans une banque nationale de données. La nouvelle formule du bac intègre désormais pour la note finale, les examens de terminale à hauteur de 60 %, les notes des épreuves communes de contrôle continu pour 30 % et enfin les 10 % restants les bulletins scolaires.
Le principe d’égalité et l’universalité du diplôme en question
Pour Célia, syndiquée F.O et professeur au lycée Henri Poincaré, le mécontement du nouveau baccalauréat s’explique sur le fond et la forme. D’abord le manque de préparation et le caractère précipité des évaluations dans le contexte de l’année scolaire. C’est le cas des épreuves en langue vivante sur lesquelles doivent plancher les élèves après seulement quatre mois de préparation. « Les élèves n’ont pas le temps d’apprendre, on ne leur laisse pas le temps de faire des erreurs et de se ressaisir » observe-t-elle. Avant de pointer certaines inégalités liées aux conditions de passage des épreuves intégrées dans l'emploi du temps du quotidien des lycéens, la fuite des sujets sur les réseaux sociaux dans certaines académies, le climat particulièrement « anxiogène » pour les élèves.
Une organisation qui évolue aussi dans son calendrier puisque cette réforme laisse désormais l’organisation des épreuves du baccalauréat à la charge des proviseurs. La première session d’épreuves communes se déroule en France du 20 janvier au 28 février 2020 et la seconde session est programmée d’avril à mai 2020.
À Nancy, les professeurs mobilisés contre ce nouveau bac indiquent qu'ils poursuivront d’autres actions dans les jours à venir dont une retraite aux flambeaux.
>>> Interview de Célia (syndiquée F.O), Professeur au lycée Henri Poincaré à Nancy