Pour avoir vu rouge après un vol par effraction et avoir initié une enquête en solo afin de retrouver les auteurs, un président d'un club de football nancéien s'est retrouvé en garde à vue. Il sera jugé en mars 2021.
L’affaire commence de façon banale avec une plainte déposée pour vol par effraction. Les faits se sont produits entre le 22 décembre 2019 et le 2 janvier 2020 dans une structure associative située sur le plateau de Haye à Nancy. À cette époque, le directeur d’un club de football avait entreposé de l’équipement dans un local pensant le distribuer aux jeunes joueurs âgés de 6 à 16 ans. Mais, la surprise était de taille pour le dirigeant qui constatait avec amertume que l’ensemble du matériel stocké à savoir des maillots de football, sacs et survêtements s’étaient volatilisés dès le 2 janvier 2020. Avec un préjudice plutôt salé de l’ordre de 4000 euros.
En parallèle de la voie judiciaire confiée à la brigade des atteintes aux biens (BAB), le président du club allait mener sa propre enquête sans en avertir la police. Un chemin de traverse qui le menait sur des pistes et des suspects sérieux, notamment grâce aux informations d’un joueur de football. Il découvrait ainsi qu’une vente de maillots du club en tout point semblable à ceux volés étaient visibles sur Facebook. Là encore, au lieu d’avertir la police, le président du club se rendait directement à un premier domicile puis à un deuxième. À la seconde adresse, il découvrait enfin les trois quarts du matériel volé. Le dirigeant se serait alors emporté et aurait "molesté" la mère de l’adolescent qui se verra prescrire 3 jours d’ITT.
Quelques jours plus tard, deux plaintes étaient déposées à son encontre à l’hôtel de police de Nancy pour des faits de violation de domicile, violences, vol et tentative d’extorsion.
Le président du club, 41 ans, était placé en garde à vue à l’hôtel de police ce lundi 30 novembre. Mis en cause, le dirigeant n'a pas reconnu les violences et l'extorsion. Il fait l’objet d’une convocation en justice par officier de police judiciaire (COPJ) le 15 mars 2021.
Concernant les deux receleurs présumés, ils sont âgés de 16 et 17 ans. Le plus jeune aurait expliqué aux enquêteurs avoir « trouvé » la marchandise dans un sac qu’il aurait ensuite revendu à 300 euros au plus âgé. Le nouveau propriétaire aurait spontanément eu l’idée de revendre les équipements sur Facebook. Les deux mineurs déjà entendus en mars et en octobre 2020 seront convoqués en janvier 2021 devant le délégué du procureur en vue d’une réparation pénale.