Nancy. À la suite d’investigations portant sur un trafic de drogues, les enquêteurs de la sûreté départementale de Nancy ont saisi lundi 1.3 kg d’héroïne, plus de 20 000 euros en numéraire, un fusil à canon scié et une carabine. Dix personnes ont été interpellées parmi lesquelles sept ont été mises en examen.
Dans les premiers rôles trois frères et un cousin âgés de 35 à 40 ans. Un clan familial solidaire aux manettes d’une petite entreprise clandestine forgée patiemment au fil du temps. Fondée il y a des mois voire peut-être des années. C’est à la suite d’une précédente affaire de stupéfiants démantelée fin 2017 au 15 bis du Cèdre Bleu sur le plateau de Haye que les enquêteurs sont parvenus à remonter la filière et focaliser en toute discrétion leurs investigations sur la fratrie suspectée d’approvisionner des dealers. Une équipe de « semi-grossistes » soupçonnée de participer avec leur business à l’économie souterraine du quartier.
Un trafic qui irriguait une partie du Grand Est
Au terme d’un long travail d’investigations, de surveillances et d’écoutes pour rassembler les preuves nécessaires, ce lundi matin très tôt, les policiers de la brigade des Stups accompagnés de la JIRS de Nancy ont procédé à une vague d’interpellations à Nancy et agglomération. Une quarantaine de fonctionnaires ont été engagés dont quatre maîtres chiens. Des stupéfiants, de l'argent et des armes ont été saisis. En tout 6,2 kg de cannabis, 1,3 kg d’héroïne, mais aussi 24 930 euros en numéraire ainsi que deux armes, un fusil à canon scié et une carabine au terme de plusieurs perquisitions a annoncé Nicolas Jolibois, directeur de la DDSP54 lors d’une conférence de presse vendredi à l’hôtel de police de Nancy. Dix individus ont été interpellés. Parmi eux, les têtes de réseau présumées autrement dit les fournisseurs, les quatre membres de la même famille, les frères et leur cousin issus de l’agglomération nancéienne et six revendeurs et clients basés à Lunéville, Maxéville, Neuves-Maisons.
Leurs territoires de rayonnement : l’agglomération nancéienne, mais aussi des départements voisins, la Haute Marne (52), la Meuse (55) ou encore les Vosges (88). Des ventes limitées, mais lucratives en terme de quantités. Avec seulement deux à trois transactions par jour, ils pouvaient écouler en moyenne 200 g de produits stupéfiants ou écouler un kilo de cannabis. L’activité commerciale, elle, reposait sur la vente à une vingtaine de clients tous dealers. « Des usagers-revendeurs pour moitié avec leur propre trafic et une autre moitié qui s’adonnent uniquement à la revente. » précise l’un des enquêteurs.
Un business géré par des individus discrets et « aguerris »
Pas de train de vie fastueux, ni bien même de voitures « tape à l’œil » pour ces entrepreneurs. La plupart des mis en cause affichent des revenus modestes et bénificient du RSA ou des APL. L'organisation était plutôt bien rodée et structurée avec un rôle bien défini pour chacun des membres de la famille. Un business géré par des individus « aguerris », « bien intégrés », « qui n'attirent pas l'attention », mais dans le même temps « très méfiants ». Grâce à leur cercle familial, ils étaient capables d'assurer la livraison de leur petite clientèle en fixant des rendez-vous discrets en usant simplement de sous-entendus et sans jamais préciser de quantités ou de lieux géographiques...
Lors des perquisitions « la marchandise a été trouvée assez facilement, rien n'était caché. Ce qui nous fait dire que ces gens là ne font pas ça depuis six mois » analyse-t-on du côté des enquêteurs.
Sur les dix interpellations, trois individus ont été remis en liberté. Les sept autres ont été présentés face à un magistrat et tous mis en examen pour trafic de stupéfiants, cinq ont été placés sous mandat de dépôt.