MEURTHE-ET-MOSELLE. Un contretemps technique a retardé vendredi le démontage des poutres sur l’un des trois anciens ponts de Méréville (Meurthe-et-Moselle). En cause, un poids supérieur à celui estimé. La suite des opérations est en cours de réorganisation.
Ça devait être l'une des étapes les plus spectaculaires du chantier de déconstruction de l'un des trois anciens ponts franchissant la Moselle à Méréville. Deux grues de haute capacité de 300 et 230 tonnes étaient mobilisées depuis le nouveau pont pour assurer la dépose des structures existantes, classées en mauvais voire très mauvais état (indice de gravité 5 sur 5 pour certains). Mais l'opération de levage a été interrompue ce vendredi 25 juillet en raison d’un écart de poids important des poutres et de la découverte d’éléments non prévus sur les plans d’origine.
Les poutres concernées, chacune initialement estimée à un poids de 66 tonnes, en pesaient en réalité 73. Une surcharge qui a empêché leur évacuation avec la remorque de convoi exceptionnel prévue, nécessitant une réorganisation de l’opération. À cela s’est ajoutée la présence inattendue de câbles métalliques traversant l’ouvrage, compliquant les opérations de découpe.
« Cela va engendrer un retard sur le démontage mais pas sur le chantier. Cela reste un problème mineur qui ne remet pas en cause la réalisation du projet », précise le Département de Meurthe-et-Moselle.
Un chantier majeur pour la Meurthe-et-Moselle
Plus globalement, ce projet de déconstruction et de construction s’inscrit dans un programme départemental lancé en 2012 pour sécuriser les ponts sensibles du réseau. Un premier plan décennal de 19 millions d’euros a permis de traiter les situations les plus urgentes. Le chantier de Méréville constitue le projet phare du nouveau plan 2023–2033, doté de 20 millions d’euros.
« Le Département gère 900 ponts. Ils font l’objet d’inspections régulières, par tiers chaque année, ce qui permet de prioriser les interventions. Ici on a considéré qu'un nouveau pont était plus pertinent que la rénovation qui ne s'imposait plus parce qu'il ne pouvait plus absorber le flux de circulation. », explique souligne Pascal Schneider vice-président au conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, délégué aux Finances.
Le nouveau pont livré à l’automne 2025
Le nouvel ouvrage, long de 155 mètres, repose sur deux appuis en rivière afin de limiter l’impact sur le milieu hydraulique et les équipements techniques voisins (vanne-toit, passe à poissons, déversoir d’orage, usine hydroélectrique). Il comporte une chaussée de 6,70 mètres, permettant le croisement de tous les véhicules, y compris les poids lourds, et une voie verte de 3 mètres pour les piétons et cyclistes, séparée par une glissière en béton.
La structure associe 500 tonnes d’acier et 500 tonnes de béton. Conçu initialement avec quatre poutres, le pont a finalement été optimisé avec seulement deux poutres aux épaisseurs variables, une solution proposée par l’entreprise et validée par le Département, permettant d’économiser 500 tonnes de métal.
Malgré le contretemps survenu lors de la déconstruction, le calendrier du chantier reste inchangé. Piloté par un groupement mené par Bouygues (génie civil), avec Berthold (charpente métallique) et l'entreprise Xardel (déconstruction), il doit s’achever à l’automne 2025. Le coût total s’élève à 8,5 millions d’euros, entièrement financés par le Département.
« Ce pont va rétablir une liaison essentielle entre Méréville, Messein et le sud de l’agglomération nancéienne. Les habitants retrouveront une voirie adaptée, sans limitation de tonnage, et un cheminement sécurisé pour tous les usagers », affirme Thierry Durand, directeur des infrastructures et des mobilités au conseil départemental de Meurthe-et-Moselle.