Usage du téléphone ou d'écouteurs, circulation à deux sur une trottinette ou traversée imprudente... Les forces de l'ordre ont procédé en Meurthe-et-Moselle à une centaine de contrôles dans le département ciblant en priorité les usagers vulnérables. Retour sur l'une des opérations de contrôle à Nancy.
Ce vendredi 25 avril 2025, une vaste action zonale était menée à l’échelle de toute la zone de défense et de sécurité Est ciblant en priorité les usagers vulnérables : piétons, cyclistes, conducteurs de deux-roues motorisés et utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés (EDPM).
Au total, "85 infractions" ont été constatées par une centaine de personnels mobilisés au cours de cette journée où 133 contrôles ont été menés, a fait savoir la préfecture de Meurthe-et-Moselle dans un bilan transmis ce lundi 28 avril. Si l’accent était mis sur la protection des usagers vulnérables, les automobilistes n’ont pas été épargnés : plusieurs conducteurs en infraction ont également été verbalisés. Outre les amendes, cette opération visait également à dialoguer avec les usagers afin de leur rappeler les règles essentielles du partage de la route.
Dans un contexte d’accidentalité préoccupante, où les usagers vulnérables représentent une part croissante des victimes d’accidents graves, les autorités insistent sur la nécessité de renforcer la vigilance de tous. En France, 45 % des personnes tuées sur la route en 2024 était des usagers vulnérables. À l’échelle départementale, la situation est tout aussi prégnante : 11 personnes ont perdu la vie sur les routes de Meurthe-et-Moselle en 2025, dont la moitié étaient des piétons, cyclistes ou utilisateurs d’EDPM.
À Nancy, la police a contrôlé les usagers vulnérables
L'une de ces opérations de sécurité routière était menée au niveau du carrefour de la Place des Justes et le Pont des Fusillés à Nancy ce vendredi dès 8h du matin. Sur le terrain, quatre motards de la brigade motocycliste et de sécurité routière (BMSR) de la DIPN 54 on traqué les comportements dangereux : traversées de chaussée imprudentes, usage du téléphone portable à vélo, port des écouteurs, absence d’équipements obligatoires (casques, éclairages, gants pour les deux-roues motorisés), circulation de trottinettes à deux ou encore non-respect des pistes cyclables.
« Ce qu’on voit de plus en plus, ce sont des usagers avec des écouteurs ou à deux personnes sur une même trottinette », observe Yannick, chef de brigade motocycliste et de sécurité routière (BMSR) de la DIPN 54 mobilisé sur l’opération. Des infractions sanctionnées par une amende de 90 euros en cas de paiement rapide sous 15 jours, montant porté à 135 euros au-delà, puis à 375 euros en cas de retard supérieur à 45 jours.
Il souligne également des comportements inadaptés, comme certains cyclistes circulant sur les trottoirs ou tentant d’échapper aux contrôles, mettant ainsi leur propre sécurité en danger : « Un cycliste a récemment tenté d’échapper à un contrôle en sautant de l’autre côté de la chaussée. Ce n’était pas une infraction grave au départ, mais son comportement a créé un risque majeur pour lui-même et pour les autres. »
Une situation en évolution depuis la pandémie
La pandémie de COVID-19 a accentué la présence des usagers vulnérables sur la voie publique, avec une augmentation notable de l’usage du vélo et de la trottinette électrique. Cette évolution rapide n’a pas toujours été accompagnée d’une bonne connaissance du Code de la route se traduisant par des conflits d’usage et d'accidents.
Outre les contrôles, les autorités travaillent main dans la main avec les collectivités locales pour repérer les zones accidentogènes. « Certaines collectivités nous sollicitent pour installer des radars ou renforcer la sécurité sur certaines voies », indique Christophe Antoni, sous-préfet, directeur de cabinet de Meurthe-et-Moselle et chef de projet sécurité routière du département. Avant toute décision, des dispositifs de comptage sont mis en place pour objectiver les situations et établir un constat partagé avant d’engager des mesures.
Alors que les chiffres de la mortalité routière repartent à la hausse en Meurthe-et-Moselle, les autorités entendent maintenir une pression constante pour rappeler à tous les usagers, motorisés ou non, que la route est un espace partagé où la vigilance et le respect des règles demeurent essentiels.
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