Vidéo. Voitures, vélos, trottinettes : à Nancy, le difficile respect du Code de la route

Alors que les modes de transports « doux » attirent de plus en plus d'usagers, les infractions au Code de la route elles-aussi se multiplient. Dans ce contexte, à Nancy, les forces de police mettent en œuvre des contrôles spécifiques entre prévention et sanctions, exemple mardi dernier à Nancy. 

[ En Vidéo ] . Piétons, cyclistes et conducteurs d'EDPM, les infractions les plus courantes. 

Alors que l’été bat son plein et que la mobilité douce s’invite davantage au quotidien, ces modes de déplacement génèrent aussi des infractions liées à des comportements inadaptés ou à une méconnaissance du Code de la route. Au sein de la Métropole du Grand Nancy où les élus poursuivent le déploiement du plan vélo avec l'objectif à l'horizon 2035, d'un territoire 100 % cyclable, il n’est pas rare que ces manquements à la réglementation s’accompagnent de conflits verbaux ou d’altercations exacerbées quant au partage des infrastructures entre automobilistes, piétons et cyclistes.

Non-respect de la priorité ou des infrastructures, des distances de sécurité lors d'un doublement... Sur le bitume, la cohabitation entre cyclistes, automobilistes, piétons n’est pas toujours harmonieuse.

Pour faire face aux comportements des uns et des autres, les motards de la brigade motocycliste et de sécurité routière (BMSR) de la DIPN 54, régulièrement engagés sur diverses d'interventions comme des accidents, escortes de personnalités ou manifestations, participent aussi activement à des opérations de sécurité routière. Mardi dernier, deux policiers à moto ont déployé à Nancy un dispositif de contrôle aux abords de l'intersection de l'Insurrection du Ghetto de Varsovie, pont des Fusillés et la rue Charles III, auquel nous avons pu assister.  

Les contrôles ciblaient les cyclistes et notamment les usagers des engins de déplacements motorisés électriques (EDPM)  dont encore beaucoup d'utilisateurs fréquentent les trottoirs ou ne respectent pas certaines interdictions comme de ne pas transporter de passagers ou encore certaines obligations comme d'être assurés. Sur ce point, le défaut d'assurance entraîne parfois, selon la gravité des dommages, le recours à l'emprunt bancaire des auteurs de dégradations ou de blessures involontaires.  

Le but de ces opérations est de lutter contre l'insécurité routière et d'éviter les accidents en sensibilisant les usagers sur leurs comportements. "Chacun doit s'adapter dans le partage et le respect des uns et des autres, c'est la vigilance de chacun, ce n'est pas parce qu'on est sur une piste cyclable qu'il faut foncer, il y a des stationnements, des voitures, il faut adapter sa vitesse, et faire attention, c'est une prudence de chacun et de chaque instant." affime Laurent, Brigadier-Chef à l'État Major de la DIPN 54. 

Feux rouges, circulation sur les trottoirs, conduite avec écouteurs et défaut d'assurance

Nul n'est censé ignoré la loi, pourtant, il ne faut que quelques minutes pour constater un florilège d''entorses au code de la route malgré la présence voulue très visible de la police. À la vue des uniformes, au loin, un conducteur de trottinette électrique dépose discrètement sa passagère et pour cause il s'expose à une contravention de 135 € d'amende (4e classe). Quelques secondes plus tard, c'est une cycliste quittant subitement la bande cyclable qui est rappelée à l'ordre par Mickaël l'un des deux policiers. "Vous vous mettez en danger, il faut rester dans votre file et attendre le feu". Cette dernière explique sa trajectoire par la "peur des bus" sur cet axe. Finalement, le policier la laisse repartir en lui intimant de faire attention et de respecter scrupuleusement le Code de la route. 

"Les policiers font preuve de discernement, toutefois si personne ne respecte le code de la route, il y aura des accidents", souligne Laurent. 

En une vingtaine de minutes, les fonctionnaires multiplient les interceptions. C'est à présent, un jeune homme au guidon d'une trottinette électrique qui est soumis à un contrôle. Ce dernier zigzaguait entre les files de circulation et surtout, il était porteur d'un casque audio. Or, depuis le 1ᵉʳ juillet 2015, il est interdit pour tous les usagers de la route de porter des écouteurs, des oreillettes ou un casque audio en conduisant, selon l’article R. 412-6-1 du code de la route. Ainsi, c'est une amende à 135 euros minorée à 90 euros qui lui est dressée.Toutefois ses papiers d'assurance relatifs à la trottinette sont en règle et l'usager d'un calme olympien se montre très compréhensif. Le policier le met en garde sur les pneumatiques de sa trottinette usés l'exposant à des dangers notamment sur route humide et qu'il faudra à tout prix changer. "J'ai très bien compris l'infraction, je n'ai rien à contester, j'étais en tort", souligne sans sourciller le Nancéien de 31 ans, exprimant même sa reconnaissance envers les forces de police de ne pas avoir été verbalisé pour d'autres infractions. 

Des contrôles qui permettent aussi de constater ce matin-là d'autres manquements comme celui d'une automobiliste qui s'est glissée au feu tricolore dans la mauvaise file et donc à contresens de circulation. 

"Les automobilistes connaissent la vulnérabilité du piéton et du vélo, sur la route ils ne font pas de forcing ou bien c'est rare, les fautes sont souvent liées à de l'inattention comme le tourne-à-gauche. Lorsqu'on change de direction, il faut être attentif, c'est le changement de manœuvre et de direction qui provoque l'accident" rappelle Yannick, chef de brigade motocycliste et de sécurité routière (BMSR) de la DIPN 54.

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