Viré « en live » de France Inter où chaque jeudi à 8 h 55, il signait un billet d’humour, Frédéric Beigbeder se venge. Dans un livre sans titre, mais avec l’émoticône qui pleure de rire (Grasset) où il retrouve son personnage fétiche : Octave Parango. L’occasion de fustiger « la tyrannie du ricanement », parce qu’il en a ras le bol « des petits rires autosatisfaits de ceux qui glissent des leçons de morale dans leurs billets de chansonniers politiques ». 


À partir de là, on se dit que toute l’équipe matinale de France Inter (rebaptisée France Publique) va en prendre pour son grade. Or, pas vraiment. Certes Nicolas Demorand (alias Nathan Dechardonne, dit « le chainon manquant entre l’humanité et la machine », ne fait pas l’économie de quelques coups de griffe. Mais Beigbeder, confrère foncièrement gentil, se révèle bienveillant avec Charline [dite Charlotte, « la gentillesse même »] avant de cogner quelques  pages plus loin sur » les deux Belges qi ont des auteurs leur fournissant des vannes et la Girl Scoute du Rire est toute l’année obligée de chercher des gags sur les infos du jour ».

Des pieds briochés

D'où question : les critique t-il parce qu'il a lui-même failli à son rendez-vous hebdomadaire (payé 250 euros) ou parce qu'ils l'énervent vraiment ?  Un peu les deux. 

Car Beigbeder n’a pas le tempérament d’un coureur de fond. C’est un jouisseur [exemple, sa connaissance approfondie des bars du 8e arrondissement]. Et un contemplatif : exemple sa reconversion à Biarritz avec une femme [une Suissesse avec fossettes, sosie de Jackie Kennedy] et ses deux plus jeunes enfants de 4 et 2 ans. Sa colère médiatique passée, il enchaine en effet avec les plus belles pages du livre. Consacrées à son bonheur conjugal et paternel. D’où cet hommage au fiston de deux ans dont « les pieds dodus sentent la brioche ». Vite suivi de cet aveu :«Tu humes ses cheveux doux, il babille des onomatopées dans le creux de ton oreille, mais le jour où il a dit deux fois “pa”, tu as fondu en larmes... » 

Cinq amis à vie

Chemin faisant de cette biographie indirecte, Frédéric Beigbeder, alias Parango, rend hommage à ses quatre meilleurs potes qui, avec lui, fondèrent dans leur folle jeunesse, le Caca’s Club.  À savoir : Stéphane Haskell, « le plus beau », Charles de Livonnière, « le plus drôle », Édouard Lussan, « le plus imaginatif » et Guillaume Rappeneau, « le plus fou ».  « Et moi, ajoute Beigbeder, j’étais sans doute celui qui voulait le plus faire parler de lui. Et j’ai tout de suite compris que j’embrasserais davantage de filles si j’intégrais cette bande ». 

Des amis qui ont tous réussi dans l’entreprise, l’édition ou le cinéma. Et qui, la cinquantaine venue gardent la nostalgie de leur exploit : le fastueux « bal Barry Lyndon » au Palace. Avec costumes d’époque, centaines de bougies, orchestres à cordes et invités se parlant en vieux français « Ma mie, vous m’échauffez les sens. Je vais donc, céans, vous conter fleurette ».

Rêveur, il avoue : « J’aurais voulu que cette fête ne finisse jamais. Car, d’une certaine façon, elle me ramenait à cette noblesse que je n’ai jamais connue même si elle coule dans mes veines ».     


Fiona Franchi 

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