Nancy. Dans un courrier adressé à la ministre de l’Éducation nationale de passage jeudi en Meurthe-et-Moselle, Jean-François Husson a pris sa plume pour dénoncer l’accroissement des inégalités territoriales (notamment les secteurs ruraux) induite par la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Le parlementaire a également regretté le manque de dialogue du Ministère de l’Éducation sur le sujet.

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Cahin-caha, la réforme des rythmes scolaires a été mise en place dès la rentrée scolaire en France pour près de 5,7 millions d’écoliers constituant un large casse-tête pour une grande partie des communes. Si presque toutes les maires ont accueilli dans leur municipalité la réforme, seule « une quinzaine de villes », avaient encore leurs portes fermées le 3 septembre au matin a estimé la ministre de l’Éducation, Najat Vallaud-Belkacem . Seulement deux jours après la rentrée des classes, Manuel Valls, premier ministre accompagné de Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Éducation nationale se sont rendus à Saulxures-les-Vannes (Meurthe-et-Moselle) afin d’aborder les thèmes de l’éducation et de l’instruction civique notamment sur les rythmes scolaires en milieu rural autour d’une table ronde puis de participer à une cérémonie d’hommage à une résistante touloise. Une visite ministérielle qui passe mal pour Jean-François Husson, sénateur de Meurthe-et-Moselle et Membre de la Mission commune d’information sur les rythmes scolaires, qui n’a pas pu assisté au déplacement du premier ministre et de la ministre de l’Éducation à Saulxures-lès-Vannes, ce dernier étant « retenu à Paris par des engagements à la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme qui élisait son bureau » tient-il à préciser dans son courrier. Un échange auquel il aurait eu pourtant « grand plaisir à participer » affirme-t-il, ajoutant n’avoir « malheureusement pas été convié ». Car c’est en lisant la presse, que Jean-François Husson dit avoir découvert la tenue « d’une table ronde à la médiathèque du village portant sur les enjeux et la problématique des rythmes scolaires en milieu rural » .
« Cette réforme n’est pas une loi à appliquer, car elle n’a pas fait l’objet d’un vote au parlement, mais simplement de décrets. » J.F Husson
Une surprise pour le parlementaire en sa qualité de Membre de la Mission commune d’information sur les rythmes scolaires qui explique avoir « invité la mission sénatoriale en avril dernier en Meurthe-et-Moselle, pour évoquer précisément ces thématiques » raconte-t-il. Tout comme avoir « interrogé l’ensemble des 594 communes de Meurthe-et-Moselle à ce sujet afin d’identifier leurs difficultés concrètes » et avoir analysé plus de 200 réponses. Les résultats de cette enquête ont été transmis aux ministres de l’Éducation. « Sans réponse » martèle le sénateur. « Étonné », Jean-François Husson évoque alors « un manque de courtoisie républicaine, si ce n’est un manque de respect à l’endroit du travail de parlementaire » avant de juger que « cette réforme n’est pas une loi à appliquer, car elle n’a pas fait l’objet d’un vote au parlement, mais simplement de décrets. » Autres injustices pointées du doigt, les inégalités territoriales et notamment les territoires ruraux « confrontés à un manque de moyens humains et financiers ».
Le parlementaire évoquant ses rencontres cet été avec « un certain nombre de nouveaux maires » exhorte à présent la ministre à « mettre- ou remettre- l’intérêt des enfants au cœur de notre engagement et nous battre pour une école qui garantisse mieux qu’hier, l’égalité des chances ».