
Selon l'OMS, un accident vasculaire cérébral arrive toutes les cinq secondes dans le monde, au CHU de Nancy on en recense deux cas par jour ... Et personne n'est à l'abri nous confie Patrick CESARD intervenant pour l'association FRANCE AVC LORRAINE: l'accident vasculaire cérébral peut survenir à tout âge car c'est un accident, rien à voir donc avec une pathologie qui s’installe tranquillement avec le temps, laissant ainsi à la victime et à sa famille la possibilité de s’habituer aux épreuves et combats à venir : non, il frappe soudainement ! D'où l'importance de réagir très rapidement, plus le temps passe, plus les lésions sont profondes et elles sont irréversibles.
Un sondage réalisé à Nancy proche du centre commercial Saint Sébastien montre que plus d'un individu sur deux : confond les numéros d'urgences, notamment le 15 pour le SAMU avec le 17 celui de la police s'étonne Patrick CESARD ...
La vie après un AVC
"Nous ne sommes pas prêts à en subir un, nous avons toujours tendance à penser que cela n’arrive qu’aux autres.
Les séquelles d’un AVC sont proportionnelles à la sévérité de l’accident.
On peut s’en sortir indemne ou légèrement affecté, mais on peut tout autant perdre toutes ses facultés, que ce soit au niveau de la parole et de la communication, qu’au niveau de la motricité.
Bien souvent, la victime aura à réapprendre à se déplacer, à se servir du seul bras qui lui reste, quand il ne s’agit pas une paralysie totale des membres inférieures qui nécessitera l’utilisation d’un fauteuil roulant.
Ainsi, lorsqu’une personne a été victime d’un AVC, elle se retrouve du jour au lendemain dans un monde qui lui est totalement étranger, avec des personnes qui ne parlent plus le même langage qu’elle, mais elle se retrouve dans un corps qui lui est devenu inconnu et qu’elle ressent comme une prison. Le grand drame est qu’il n’y a pas beaucoup de chances d’évolution et que la problématique, même si elle à tendance à s’estomper avec le temps selon les cas, demeure irréversible.
Tant que la victime est hospitalisée ou dans un centre de réadaptation, la famille ne ressent pas encore le poids de tout ce qu’elle aura à vivre."
C’est quand le patient regagne son domicile que tout se complique
"Monter des escaliers est un premier obstacle, puis tout dans la maison se révèle inadapté, la chambre à l’étage, aller aux toilettes relève de la performance. Dans la « non vie » et le vide qui s’installent entre les personnes, il y a désormais moins de place pour le plaisir, moins de place pour les loisirs, moins de place pour le répit. On devient le gardien vigilant et quelque fois impuissant, et ce pour un mois , des mois de convalescence ou pour la vie entière."
Les interventions de Patrick CESARD
"Le temps que je consacre comme intervenant pour France AVC permet aux malades de respirer, non pas comme une personne qui retrouverait un peu de liberté, mais comme une personne en train de se noyer et à qui je permettrais de prendre une bouffée d’air.
Tandis que l’un recherche ses mots et les moyens d’exprimer combien il a mal, combien il souffre dans son corps, comment il se sent perdu, l’autre doit apprendre à deviner, anticiper et improviser des solutions, vivre sa peur et son angoisse chaque fois qu’il doit s’absenter de la maison.
Nous vivons dans un monde ou seul le coté matériel est pris en compte, mais où ne trouvons plus le temps de nous occuper de la détresse des autres"
A noter dans votre agenda
>>> L'Association FRANCE AVC LORRAINE présidée par M. le Professeur XAVIER DUCROCQ du service neurologie du CHU de NANCY organise une conférence -débat le 10 juin 2011 à partir de 18h au Domaine de l'Asnée à Villers les Nançy.
Cette action vise à sensibiliser le grand public sur le thème des accidents vasculaires cérébraux qui restent mal connus et posent d 'importants problèmes médicaux, sociaux et économiques. Un débat sur la prévention et l'après AVC clôturera cette conférence.
Plus d'info : site de AVC FRANCE