Santé. Pour trouver un remède contre le mal de dos, une équipe de chercheurs de l’Inserm sous la responsabilité de Jérôme Guicheux (Unité Inserm 791 « Laboratoire d’ingénierie ostéo-articulaire et dentaire » à Nantes) a expérimenté la transformation in vitro de cellules souches adipeuses en cellules qui pourraient être capables de remplacer les disques abimés de la colonne vertébrale...
ColonneVertebrale

Constituée d’un empilement de vertèbres, la colonne vertébrale extrêmement sollicitée tout au long de la vie est elle aussi soumise à l’usure influant notamment sur le mal de dos, une pathologie souvent qualifiée de mal du siècle. Pourtant, selon les chercheurs, 40 % des douleurs dorsales seraient dues à une dégradation irréversible des disques intervertébraux qui forment des « coussins » entre les vertèbres et ne peuvent plus jouer leur rôle d’amortisseurs des chocs. Au quotidien, les pathologies dégénératives des disques vertébraux sont liées aux sollicitations importantes et répétitives auxquelles est soumise la colonne vertébrale tout au long de la vie : port de charges, sports, mouvements répétitifs, torsion. Avec le temps, les disques s’usent, se dégradent et ne peuvent plus jouer leur rôle d’amortisseur.

Pour contrer cette pathologie, les chercheurs se sont interrogés sur l’usure de ces disques en prenant en compte un premier point de vue physiologique. C’est en effet le noyau pulpeux, la partie centrale des disques intervertébraux qui est le premier touché. Composé en grande partie d’eau, la présence de cet élément lui confère ses propriétés d’amortisseur. Avec l’âge, les cellules pulpeuses deviennent progressivement moins prolifératives, plus sujettes à l’apoptose et incapables de produire cette fameuse matrice extracellulaire très hydratée. Pour recréer des cellules fonctionnelles et nouvelles, les chercheurs se sont intéressés au tissu adipeux qui constitue un grand réservoir de cellules souches capables de se différencier dans une vaste gamme de types cellulaires. Grâce à un protocole efficace les scientifiques ont ensuite réussi à ce que des cellules souches du tissu adipeux puissent se transformer en cellules du noyau pulpeux. En 28 jours, les chercheurs expliquent avoir obtenu in vitro, à partir de tissu adipeux prélevé chez neuf patients, des cellules de noyau pulpeux fonctionnelles et ressemblant à celles existantes naturellement dans les disques intervertébraux. 

La seconde astuce des chercheurs a ensuite été de coupler ces cellules à un biomatériau de synthèse pour recréer un environnement favorable à leur multiplication une fois qu’elles seraient injectées dans le disque intervertébral. Les chercheurs ont évalué l’activité biologique de ces cellules in vivo après leur transplantation chez la souris. « Ce dispositif est celui qui se rapproche le plus d’une transplantation intradiscale chez l’homme. Nous avons démontré que le protocole que nous appliquons à ces cellules était suffisant pour qu’elles conservent leur activité sécrétoire spécifique et leur phénotype spécialisé une fois réinjectées in vivo. » Ce travail de médecine régénératrice permet désormais aux chercheurs d’envisager la prochaine étape avant le passage en clinique : tester l’efficacité thérapeutique de ces cellules toutes neuves dans un modèle animal pertinent de pathologie dégénérative des disques vertébraux. Le mal de dos deviendra-t-il bientôt pour certains un mauvais souvenir ?  

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