Santé. La revue indépendante Prescrire s’inquiète des effets secondaires de l’antivomitif de la dompéridone plus connue sous le nom de Motilium et notamment du nombre de décès liés au médicament.

La dompéridone, davantage connue sous le nom de « Molitium » est un médicament permettant de lutter contre les nausées et les vomissements. Dans une publication d’avril, la revue médicale Prescrire tire la sonnette d’alarme sur de graves effets indésirables liés à l’antivomitif. Commercialisé depuis près de trente ans, le médicament est encore suspecté d'être responsable de décès. « En 2014, Prescrire a cherché à estimer le nombre de patients victimes de mort subite cardiaque sous l’effet de la dompéridone (Motilium ou autre) en France en 2012. Donnant la priorité aux hypothèses prudentes, on a estimé que ce nombre se situe entre 43 et 189 (environ 3 millions de personnes ont été exposées à la dompéridone en France en 2012) », indique la revue médicale s'appuyant sur une nouvelle étude issue de la revue internationale Phamacoepidemiology Drug Safety et signée par l’épidémiologiste Catherine Hill. Selon les résultats de cette nouvelle étude, la dompéridone serait directement responsable de « 200 morts subites (...) en 2012 » . Après un contrôle et un processus de relecture critique pour s’assurer du bien-fondé de la méthodologie, les auteurs ont conclu que « la dompéridone est responsable de 231 morts subites par an en France, dans la population des 18 ans et plus ».
La dompéridone toujours commercialisée
En avril 2015, la dompéridone reste encore en vente et remboursable en France puisque seules les formes orales dosées à plus de 10 mg ont été retirées du marché à l’automne 2014 suite à une décision européenne. Pourtant, la revue Prescrire s'inquiète encore : « les patients sont encore exposés au dosage à 10 mg le plus couramment utilisé dans les nausées-vomissements. Le danger mortel de la dompéridone est injustifié par son efficacité, symptomatique et incertaine au-delà d’un effet placebo ». En pratique, sans attendre un « déremboursement » par l’assurance maladie et surtout un retrait du marché européen, « les patients ont intérêt à être informés des dangers de la dompéridone et des médicaments voisins », conclut la Revue Prescrire.