SANTE. L'agence française de l'alimentation et de l'environnement (Anses) met en garde sur les effets pour la santé du bisphénol A, produit chimique encore couramment utilisé, en particulier chez les femmes enceintes et les caissières.

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Les boites de conserves représentent la majorité des expositions au Bisphénol A (Anses). Crédit photo ici-c-nancy.fr

Dans une «évaluation des risques sanitaires associés au bisphénol A», l'Anses «confirme» les effets potentiellement néfastes du BPA - produit classé comme «perturbateur endocrinien».

Aboutissement de trois années de travail, l’Anses a publié mardi les résultats de l’évaluation des risques sanitaires associés au bisphénol A. Sans surprise, l’avis publié confirme les effets sanitaires du bisphénol A pointés par l’Agence en septembre 2011, « en particulier pour la femme enceinte au regard des risques potentiels pour l’enfant à naître ». Il prend en compte, pour la première fois, une estimation des expositions réelles de la population au bisphénol A par voie alimentaire, mais aussi par inhalation (via l’air ambiant) et par voie cutanée (au contact de produits de consommation).

Les femmes enceintes et les caissières davantage exposées aux risques du Bisphénol A 

L’alimentation contribue à plus de 80% de l’exposition de la population. « Les principales sources d’exposition alimentaire sont les produits conditionnés en boîtes de conserve qui représentent environ 50% de l’exposition alimentaire totale ». L’Agence a également identifié l’eau distribuée en bonbonnes de polycarbonate comme une source conséquente d’exposition au bisphénol A.
Les conclusions de l’évaluation des risques, réalisée sur la base des dangers identifiés à partir d’études conduites sur des animaux et de la caractérisation des expositions, montrent un risque potentiel pour l’enfant à naître des femmes enceintes exposées. Les effets identifiés portent sur une modification de la structure de la glande mammaire chez l’enfant à naître qui pourrait favoriser un développement tumoral ultérieur. La mise en évidence de ces risques potentiels est néanmoins associée à un niveau de confiance qualifié de « modéré » par les experts au regard de l’état actuel des connaissances et des incertitudes.
Par ailleurs, les travaux ont également conduit à « identifier d’autres situations d’exposition, notamment liées à la manipulation de papiers thermiques (tickets de caisse, reçus de cartes bancaires, …), en particulier dans un cadre professionnel  ». Les lacunes dans les connaissances relatives à d’autres populations sensibles, notamment les jeunes enfants, n’ont pas permis à l’Agence de mener à bien l’évaluation des risques pour ces populations.

Les recommandations de l'Anses

Suite au précédent avis de l’Anses en septembre 2011, le Parlement a adopté en décembre 2012 une loi visant à la suspension de la fabrication, de l'importation, de l'exportation et de la mise sur le marché de tout conditionnement à vocation alimentaire contenant du
bisphénol A. Cette nouvelle législation devrait conduire à une baisse très significative du niveau d’exposition au bisphénol A, dont il conviendra d’évaluer l’impact dans le temps et de s’assurer de l’innocuité des substituts mis en œuvre. En particulier, en l’absence de données scientifiques complémentaires, l’Agence n’encourage pas à utiliser d’autres bisphénols comme solution de substitution au bisphénol A.L’Agence rappelle, par ailleurs, la pertinence des recommandations pour le consommateur émises dans ses avis précédents. Enfin, afin de lever les différentes incertitudes identifiées lors de ce travail, l’Agence formule également diverses recommandations pour améliorer l’état des connaissances : En matière de recherche, l’Anses recommande d’acquérir des données scientifiques nouvelles sur la toxicité du bisphénol A en particulier pour les populations les plus sensibles, et de mieux caractériser les expositions. Au plan méthodologique, l’Agence recommande de revoir la pertinence de l’utilisation de valeurs toxicologiques de référence ou de dose journalière tolérable pour des substances pour lesquelles les périodes de vulnérabilité ne sont pas toujours connues, mais aussi d’intégrer de  façon systématique une analyse interdisciplinaire des incertitudes dans la démarche d’évaluation des risques.

 

 

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