NANCY. Une recherche internationale sur l’insuffisance cardiaque va être officiellement lancée cette semaine à l'Institut lorrain du coeur et des vaisseaux Louis Mathieu. Dix-neuf équipes de recherche venant de 10 pays vont joindre leurs efforts dans le but de proposer de nouvelles voies thérapeutiques ciblées pour traiter les patients à risque.

Maladie grave affectant les capacités du myocarde, l'insuffisance cardiaque touche plus de 6,5 millions de personnes en Europe et concerne autant les femmes que les hommes. Dans les pays industrialisés du fait du vieillissement de la population et de l’explosion des facteurs de risque cardiovasculaires en général : diabète, obésité, hypertension artérielle son incidence croît. Elle est une des causes majeures de mortalité et de morbidité dans le monde et reste la cause d’hospitalisation la plus fréquente chez les patients âgés de plus de 65 ans. Son coût socio-économique de sa prise en charge est actuellement estimé à près de 1,5 milliards d’euros par an en France.
Pour tenter de faire avancer la science, le projet de recherche coordonné par l’Inserm, vient d’obtenir un financement de la Commission Européenne pour une durée de 6 ans, intitulé HOMAGE (Heart OMics in AGEing), l’objectif pricipal de l'étude sera d’identifier et de valider les biomarqueurs spécifiques de l’insuffisance cardiaque en vue de prévenir le développement de la maladie chez des patients âgés présentant un risque cardiovasculaire élevé. Le projet repose sur une approche innovante dite « omique » qui vise à étudier simultanément un grand nombre de gènes, protéines ou métabolites.
Cinq villes françaises impliquées dans le projet
Menée par 19 équipes internationales dont 5 villes françaises impliquées, le projet devrait permettre de prévenir le développement de l’insuffisance cardiaque chez les personnes âgées présentant un risque cardiovasculaire élevé et individualiser les traitements. Le Pr Faïez Zannad, coordonnateur du Centre d’Investigation Clinique Pierre Drouin Inserm 9501 du CHU de Nancy et chercheur de l’unité Inserm U1116, chapeaute l’ensemble du projet coordonné par l’Inserm et soutenu par l’Union Européenne à hauteur de 12 M€ pour 6 ans. 30 000 volontaires dans 10 pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Etats-Unis, France, Irlande, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) y participent à travers des cohortes déjà existantes et les collections biologiques mises en commun pour le projet. Concrètement, les chercheurs européens identifieront dans un premier temps les candidats biomarqueurs sanguins. Ils étudieront également leur valeur prédictive pour les co-morbidités caractéristiques de l’insuffisance cardiaque et du vieillissement (insuffisance rénale, troubles cognitifs…). Dans un deuxième temps, ils étudieront au cours d’un essai thérapeutique l’individualisation d’un traitement préventif de l’insuffisance cardiaque. Cet essai permettra ainsi d’identifier les malades ayant la plus grande probabilité de répondre au traitement avec le meilleur rapport bénéfice/risque et de définir de nouvelles cibles thérapeutiques.
Le projet HOMAGE lancé au CHU de Nancy
Le projet qui sera lancé officiellement au CHU de Nancy ce vendredi, s'inscrit pleinement dans la stratégie de recherche engagée par le CHU de Nancy et l’Université de Lorraine, à travers le programme hospitalo-universitaire lorrain « Vieillissement normal et pathologique ». Il s’appuie sur les laboratoires de recherche expérimentale et les unités de recherche clinique du site hospitalo-universitaire nancéien, travaillant déjà sur les questions de prévention en santé, en particulier dans les domaines cardio-vasculaire (insuffisance cardiaque, hypertension) et ostéoarticulaire (arthrose), les maladies environnementales ou nutritionnelles comme le diabète, mais aussi en cancérologie ou en neurologie....