Santé. A l'échelle régionale, le Projet Régional de Santé 2018-2028 décline les orientations et constitue la ligne directrice de l'ARS pour les dix prochaines années. Parmi les nouvelles priorités de santé le renfort des actions de prévention, la transformation de l'offre de santé ou encore l'innovation...
« Nous sommes très contents de vous présenter ce document, c’est un travail qui nous a beaucoup mobilisé ainsi que les acteurs de la santé de la région » affirme mercredi Christophe Lannelongue Directeur de l’ARS Grand Est face à la presse. Ce document c’est le Projet Régional de Santé, long de plusieurs centaines de pages, il est le fruit d’une démarche participative qui a mobilisé pendant des mois une vingtaine de groupes de travail, réuni près de 600 professionnels de santé autour de débats, comités techniques, présentations dans toutes les grandes instances de la région...
Ce PRS est le premier établi à l’échelle de la région Grand Est. Adopté le 18 juin par le Directeur Général de l’ARS Grand Est, le document s’inscrit dans une dimension prospective et détaille un ensemble d’objectifs concrets destinés à être atteints au cours des prochaines années. Avec pour ambition première de définir la politique régionale afin d’apporter des améliorations concrètes de la santé. Sur la durée du PRS 2018-2028, deux schémas régionaux de santé sont mis en œuvre.
Des défis majeurs dans le Grand Est
Ces prochaines années, le Grand Est devra faire face à des défis majeurs en matière de santé et prendre en considération ses évolutions démographiques à venir. Selon les projections de l’INSEE reprises par l’ARS, un quart de la population du Grand Est sera âgée de « 65 ans et plus » en 2030, le nombre de personnes âgées dépendantes augmentera quant à lui de 35 à 60 % entre 2007 et 2030. Des statistiques qui devraient marquer également le secteur médical avec là aussi des pourcentages qui amènent à une réflexion. Dans les cinq à venir, 30 % de médecins généralistes partiront en retraite. « Un défi redoutable, parce que les conditions de remplacement de ces médecins sont loin d’être appliquées » considère le Président de l’ARS.
Plus de 180 objectifs et 17 projets prioritaires
En prenant en compte de nombreuses analyses et caractéristiques régionales, de nouvelles priorités de santé ont été formulées pour agir en amont. Elles se cristallisent dans une dynamique orientée en cinq actions. Parmi elles, la prévention sur les comportements à risques, la transformation de l’offre de santé afin de répondre aux nouveaux besoins de prise en charge (notamment à domicile), l’innovation afin d’inventer de nouvelles modalités de coopération entre professionnels (maisons de santé pluriprofessionnelles, parcours de santé coordonnés, coopérations interprofessionnelles...), l’accompagnement des professionnels de santé et les faire évoluer au regard des métiers de demain et enfin le développement des partenariats et leur contractualisation avec l’ensemble des acteurs de santé. En parallèle, ce PRS vise 17 projets prioritaires axés sur la création d’une dizaine de parcours (Personnes âgées ; personnes en situation de handicap, santé des enfants et des adolescents...), des projets de prévention et de promotion de la santé (tabagisme, activité physique...), des soins de proximité ou encore de meilleurs échanges pour la coopération transfrontalière.
Transformer le système de santé actuel
Formations, aides financières pour accompagner les jeunes médecins à s’installer dans des zones moins bien couvertes par le tissu médical, accélerer la création de maisons de santé pluri-disciplinaires, développer des innovations comme la télé-médecine... Des solutions pour transformer le système actuel « cloisonné avec une très forte composante hospitalière ». Autre priorité de ces prochains mois et années la prévention afin de réduire certaines maladies ou pathologies (diabète, obésité...). En 2016, la région s’illustrait par exemple dans un mauvais palmarès celui de la consommation de tabac avec une forte prévalence du tabagisme chez les 15-75 ans. Si les pourcentages ont déjà baissé en la matière l'objectif de l’ARS est de poursuivre cette baisse en passant à 20 % de fumeurs avant 2023. La mortalité prématurée dite « évitable » représente environ 4 350 décès par an, soit plus de 40 % des décès avant 65 ans, selon l’ARS.
Le Projet Régional de Santé fera l’objet, durant toute sa durée de validité de quatre évaluations menées à mi-parcours.