À six mois des élections municipales, le maire Mathieu Klein (PS) répond aux critiques de l’opposition sur les finances et la sécurité. Lors d’un café d'échanges avec la presse, il a insisté sur sa volonté de « travailler jusqu’au bout du mandat », citant l’ouverture de la ligne 5 et la gratuité des transports pour les plus de 65 ans.
À quelques mois des élections municipales prévues en mars 2026, la perspective du scrutin se rapprochement doucement. Dans un climat politique national marqué par l’incertitude, le maire de Nancy Mathieu Klein affine ses arguments. En cette rentrée, il a choisi d’instaurer un nouveau format d’échanges avec la presse : un café déchanges informel sans déclaration liminaire mais ouvert à toutes les questions.
L'occasion pour le maire d'évoquer la situation nationale, ce mardi 2 septembre et les collectivités locales, avec la nécessité de changer de braquet et de retrouver de la visibilité, y compris sur le plan institutionnel. Selon lui, les collectivités territoriales manquent depuis des années de repères clairs pour préparer leurs budgets. « Entre les facteurs exogènes – Covid, guerre en Ukraine, crise énergétique, inflation – et l’instabilité institutionnelle, je n’avais jamais connu de telles conditions de préparation budgétaire et donc d’incertitude », confie le maire. Après un budget 2025 « refait après avoir déjà été bouclé », il redoute une préparation tout aussi instable pour 2026, dans un contexte politique national marqué par l’incertitude autour de la nomination d’un nouveau Premier ministre. Pour Mathieu Klein, il est urgent que la majorité présidentielle de « venir négocier avec la gauche » pour trouver un accord de méthode parlementaire afin d’assurer la stabilité et d’éviter une crise institutionnelle.
"Travailler jusqu’au bout du mandat"
À six mois de l'échéance électorale, si Mathieu Klein affirme ne se désinteresser « en rien » de mars 2026, il entend surtout de ne pas se laisser détourner de l’action municipale par l’agenda électoral et explique être « focalisé sur le travail ». « Je sais bien que certains ont déjà les yeux braqués sur mars, mais nous sommes en septembre : il reste encore plusieurs mois de travail actif pour délivrer, produire, réaliser et parachever le mandat sur lequel nous avons été élus », a-t-il déclaré.
Et de citer quelques unes des dernières réalisations pami lesquelles l’ouverture de la ligne 5, l’amélioration avec l'arrivée des derniers trolleybus de la fréquence à six minutes sur la ligne 1 du réseau de transports, la gratuité des transports pour les plus de 65 ans ou encore l'aménagement de la rue de Verdun.
Mathieu Klein se dit "très serein"
De l'autre côté, l’opposition de la droite et du centre, les groupes politiques Nancy Positive à la ville et Grand Nancy Perspectives à la Métropole, présidés par Laurent Hénart, entendent bien faire de la sécurité et des finances des thèmes de campagne. L'opposition reproche notamment au maire une gestion trop coûteuse et juge insuffisant le développement de la vidéoprotection et des effectifs de police municipale.
Le maire, lui, se dit « très serein » sur le thème de la sécurité et renvoie ses adversaires à leurs contradictions. L’édile rappelle les efforts engagés depuis 2020 : « Nous étions à 63 policiers municipaux à mon arrivée, nous atteindrons près d’une centaine d’agents en fin de mandat, auxquels s’ajoutent médiateurs et ASVP.» Il se dit néanmoins favorable à un renforcement des moyens de la police nationale pour démanteler les points de deal et des trafics, « qui pourrissent la vie des habitants dans tous les quartiers et pas seulement des quartiers populaires ».
Dans cette campagne qui s’annonce, entre enjeux locaux et climat national incertain, les lignes de fracture se dessinent déjà : finances, sécurité, gestion des grands projets urbains. Autant de dossiers sur lesquels majorité et opposition tenteront de convaincre les Nancéiens d’ici mars 2026.
S’il reconnaît que le contexte politique pèsera inévitablement sur la campagne municipale, Mathieu Klein insiste sur la dimension locale de l’échéance : « Je ne ferai pas une campagne uniquement politique. L’élection municipale reste avant tout une élection locale ». En attendant mars 2026, le maire de Nancy promet de continuer à « travailler au quotidien ».