Nancy accueille depuis vendredi la semaine internationale de la robotique réunissant les géants du secteur. Un plateau international qui démontre la vitalité de la recherche scientifique.
En Vidéo. Serena Ivaldi, directrice de recherche à l'Inria
La semaine internationale de la robotique vient de s'ouvrir à Nancy et fait déjà l'objet d'une affluence exceptionnelle. L'événement piloté par l’Inria, l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, accueille actuellement au centre de congrès Prouvé de Nancy, des démonstrations, conférences et compétitions internationales de locomotion de robots humanoïdes...
Pendant plusieurs jours, scientifiques, chercheurs, ingénieurs et doctorants présentent leurs dernières avancées technologiques internationales et d'intelligence artificielle en matière de robotique. Sur des stands, des démonstrations de robots, d'exosquelettes industriels ou encore des drones autonomes.
En tout, 30 exposants, 8 équipes inscrites en compétition Humanoids 2024, 20 équipes en compétition européenne (euROBIN) et près de 800 professionnels. Au niveau du public, près de 2000 participants mêlant étudiants, élèves ou grand public. Il y a aussi une importante quantité de robots. C'est du "jamais-vu", assure Serena Ivaldi, directrice de recherche à l'Inria, qui a œuvré pour que cet événement accueilli habituellement dans de très grandes villes, se tienne cette année à Nancy.
Robots, logiciels et technologies de pointe
Omniprésent dans la littérature et le cinéma de science-fiction, l'univers de la robotique est ici un sujet aussi réel que concret. Sur les stands d'instituts et d'entreprises, chacun présente ses innovations. À l'échelle internationale, des entreprises Unitree Robotics, Booster Robotics, sans oublier les Français de Enchanted Tools et leurs robots Miroka et Miroki destinés à aider les soignants ou encore le robot Reachy de l'entreprise bordelaise Pollen Robotics. On retrouve aussi l'IIT-Istituto Italiano di Tecnologia et son étonnant robot d'intervention principalement destiné aux catastrophes appelé Centauro. "Avec sa base à quatre pattes, il est destiné principalement à intervenir dans les situations de crise telles que les catastrophes naturelles ou les incidents industriels et peut même permettre de déplacer une personne", nous explique Luca Rossini, chercheur post-doctorant à l'Istituto Italiano di Tecnologia venu de Gênes en Italie.
Des robots coûteux, dont certains dépassent la centaine de milliers d'euros, embarquent tous une technologie de pointe destinée à de multiples secteurs applicatifs : chirurgie, logistique, industrie, construction ou encore dans le domaine de sécurité.
D'autres robots se constituent d'une "base mobile" pour interagir en ouvrant des tiroirs, des lave-vaisselle..., relève Serena Ivaldi, Directrice de recherche en Robotique du centre Inria de l'Université de Lorraine.
Cette semaine de la robotique met aussi en lumière, des logiciels et des technologies de pointe et des projets développés par des laboratoires de recherche. Parmi lesquels le projet de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (Inria) nommé "I-Hand". Ce dernier est destiné à changer la vie des malades atteints de tétraplégique. Comment ? Par l'implantation d'électrodes au niveau des muscles des bras paralysés. Grâce à une impulsion électrique, on peut ensuite restaurer les fonctions de préhension de la personne. Le projet a fait l'objet d'une première étude et d'un test chez quatre patients. Citons encore le travail de l'équipe, projet Willow qui dévoile des robots autonomes en recalculant leurs trajectoires en temps réel pour s’adapter aux perturbations.
La robotique à la recherche de levées de fonds
Secteur en plein essor et enjeu de stratégie majeure pour les économies des nations, la course à la robotique n'est pas sans difficulté. Si les Etats-Unis et la Chine dominent le marché mondial, l'Europe tente de se positionner comme un acteur clé en misant sur l'innovation et l'excellence technologique. Toutefois les start-ups européennes peinent encore à rivaliser avec les grandes nations.
"Ce qui nous manque un peu, ce sont de gros investissements sur les industriels et aussi sur les équipes de recherche académique avec des chiffres comparables avec ceux de nos collègues en Amérique et en Asie. On n'est pas sur les mêmes chiffres, aux Etats-Unis, n'importe quelle start-up lève plusieurs millions d'euros ! ", souligne Serena Ivaldi.
L'événement témoigne aussi de l'excellence de la recherche scientifique et des talents des chercheurs. Sur le salon, des représentants de Google, Nvdia Tesla "circulent aussi pour recruter des doctorants", constate Serena Ivaldi.

