Nancy et département. Le bilan 2013 et les orientations 2014 de la sécurité intérieure et de la sécurité routière en Meurthe-et-Moselle ont été livrés vendredi à la presse régionale lors d'une conférence de presse. Le département enregistre une stabilisation des phénomènes violents et une hausse de la délinquance financière.
bilansecurite2014
De gauche à droite, Charles Barion chef du détachement autoroutier CRS ALA ; Lionel Razurel directeur départemental de la sécurité publique ; Thomas Pison, procureur de la République de Nancy ; Raphaël Bartolt Préfet de Meurthe-et-Moselle et Christophe Dubuis commandant du groupement de gendarmerie départementale crédit photo www ici c nancy fr

Après l’annonce jeudi des chiffres de la sécurité intérieure concernant le territoire nationale par le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, ce sont les chiffres pour la Meurthe-et-Moselle ont été livrés et rendus publics vendredi lors d’une conférence de presse tenue par le préfet de Meurthe-et-Moselle, Raphaël Bartolt.

Le Préfet s’est d'abord réjoui d’un bilan de la délinquance « globalement satisfaisant » indiquant « une délinquance contenue et en faible régression ». Ainsi par rapport à l’an dernier si l’on s’en tient aux grandes rubriques classiques que sont les atteintes volontaires à l’intégrité des personnes (AVIP), les atteintes aux biens (AAB) et les les escroqueries et infractions économiques et financières (EIEF), les faits de délinquance ont baissé de -2,52 % ce qui représente 785 faits en moins (exactement de 31.117 faits en 2012 à 30.332 faits en 2013). Des chiffres contrastés selon les zones, en zone urbaine, les phénomènes de violence augmentent de 3,62 % alors qu’en zone rurale ils diminuent de 9,12 %.

Dans le détail de ces chiffres, on constate une hausse des violences sexuelles de 10 % en 2013 malgré une baisse des viols de -12,24 % et une baisse des violences physiques crapuleuses de 39,3 %. La hausse des violences physiques non crapuleuses de 11,76 % est à nuancer, le phénomène s’expliquerait même selon Thomas Pison à ce que les victimes portent aujourd’hui plus souvent plainte que dans le passé, « les services de police et de gendarmerie accueillent aujourd’hui de manière encore plus ouverte et plus efficace les victimes, ce qui créé ce chiffre ».

En effet, en Meuthe-et-Moselle, un suivi particulier a été mis en place pour le suivi et le signalement des victimes de violences intrafamiliales aux services sociaux tant en zone gendarmerie qu’en zone police. Ainsi, le groupement de gendarmerie de Meurthe-et-Moselle compte dans ses rangs un intervenant social gendarmerie (ISG), en 2013 ce sont 1020 signalements pour le département qui lui ont été transmis. À la direction départementale de la sûreté départementale, un dispositif similaire existe avec un bureau d’aide aux victimes composé d’un psychologue et d’un policier.  Dans le cadre d’un protocole avec l’association de réinsertion sociale et le centre psychothérapique de Nancy, un travailleur social et un infirmier en psychiatrie rencontrent chaque matin les personnes en détresse, et complètent cette action si besoin d’une visite à domicile.  « C’est un dispositif unique en France » se réjouit le Préfet évoquant « une vraie interface entre les services de police et les partenaires institutionnels et associatifs ».

Le nombre de cambriolages à la hausse dans les campagnes

Malgré une baisse globale des atteintes aux biens de -4,14 % dans le département (contre +2 % de hausse à l’échelle nationale), la « situation est très contrastée » selon les territoires explique Raphaël Bartolt. En zone urbaine, les atteintes aux biens enregistrent une baisse de 8,94 % alors qu’en zone rurale c’est l’inverse elles progressent de 12,10 %. Dans le détail, une diminution globale des cambriolages est constatée de l’ordre de -4,1 % dans le département, en zone urbaine cette baisse se vérifie plus nettement de -12,37 %. En revanche, là encore, en zone rurale les pourcentages indiquent une tout autre tendance avec 14,87 % de hausse. Principale explication, la campagne devient la cible d'une délinquance itinérante qui se déroule « de plus en plus sur des zones très larges de 400 kilomètres ». Les auteurs des vols issus des pays de l’Est changent aussi leur mode opératoire agissant lors de « raids aléatoires » et « d’initiatives » indique le Préfet de Meurthe-et-Moselle. Un nouveau type de cambriolages qui rend plus ardue la tâche des enquêteurs, « Dans la pratique ancienne, il y avait des repérages, ce n’est plus le cas, d’où la difficulté pour mener l’enquête » confie encore le Préfet. Parmi le matériel volé, du multimédia, des bijoux, du numéraire ou encore des tondeuses à gazon jusqu’à la pioche de jardin pour les métaux qu’ils contiennent.

La zone de sécurité prioritaire (ZSP) : « Un beau succès » 

Au cours de la conférence de presse, un bilan de la ZSP, objectif majeur, de la politique de sécurité 2013 a été dressé à travers des statistiques détaillées. Développée au centre-ville de Nancy (secteurs Stanislas, Meurthe, gare Saint-Sébastien, Commanderie, Mon Désert), le plateau de Haye (quartiers Haut-du-Lièvre, de Champ-le-Boeuf, des Aulnes et de Beauregard), les Nations à Vandoeuvre à Vandoeuvre et Haussonville à Nancy et enfin le quartier des Provinces à Laxou, la ZSP a permis cette année des actions innovantes pour lutter contre les violences , incivilités et troubles à l’ordre public.  Pour le Préfet de Meurthe-et-Moselle, la ZSP marque « un beau succès » prouvant que « l’opération a été menée de manière efficace ». Selon les chiffres 2013 de la préfecture, les atteintes aux biens ont baissé de 17,5 % et les atteintes à l’intégrité des personnes  de 29,8 %. « On a changé notre manière de travailler avec les bailleurs sociaux, l’ensemble des partenaires, les élus et des polices municipales comme celles de Vandœuvre-lès-Nancy et celle de Nancy où ils ont créé une brigade de nuit » indique encore le Préfet.

Plus de caméras pour faire face à la délinquance et aux incivilités ?

En 2013, neuf projets de communes, intercommunalités, bailleurs sociaux et syndics de copropriété de Meurthe-et-Moselle ont bénéficié de l’aide de l’État à hauteur de 198.943 €  pour un total de 142 caméras. À Heillecourt, une commune du Grand Nancy où un dispositif de vidéosurveillance comptant 3 caméras a été installé, la baisse des atteintes aux personnes n'a pas tardé, de l'ordre de 40% a dévoilé le préfet.

Par ailleurs, l’usage de drones permettant la surveillance de zones industrielles est à l'étude. Des mises en place à titre expérimentales et préventives pourraient se mettre en place en début d'année.

Les Orientations de 2014

Pour 2014, le préfet de Meurthe-et-Moselle entend consolider dans la lignée des déclarations du ministre de l'Intérieur, la ZSP, s’investir davantage dans le plan de lutte contre les cambriolages et les vols à main armée comme contre les avoirs criminels permettant de saisir des véhicules et des sommes d'argent en banque...

CarteMeurtheetMoselleHotelpolice


Voici, catégorie par catégorie, les évolutions des chiffres en 2013 concernant la Meurthe-et-Moselle

---- Les phénomènes violents se stabilisent fleche.droite
- Les atteintes volontaires à l'intégrité des personnes (AVIP) augmentent très légèrement de +0,39 % contre +2,6 % au niveau national. Dans cette catégorie de phénomènes violents, on observe  : + 3,62 % en zone police, - 9,12 % en zone gendarmerie.
- Les violences physiques non crapuleuses sont en augmentation de 11,76 %, un chiffre en augmentation qui met en relief les faits liés aux violences intra-familiales. 
- Les violences physiques crapuleuses, vols avec violence principalement sont en nette baisse diminuant de 39,3 % par rapport à l'an dernier. 
- Les violences sexuelles sont en augmentation de + 10 %, mais les viols sont diminution de -12,24 %
 
---Une baisse globale des atteintes aux biens fleche.baisse
Globalement, les atteintes aux biens sont en diminution en Meurthe-et-Moselle de - 4,14 % alors qu'elles augmentent de + 2% au niveau national. En revanche la baisse se révèle très contrastée selon les territoires. 
Ainsi, si les atteintes aux biens diminuent en zone urbaine de -8,94 % (de 16.050 faits constatés en 2013 contre 17.657 en 2012), elles augmentent en zone rurale de +12,10 % (5.835 faits constatés en 2013 contre 5.205 en 2012). La délinquance rurale se caractérise en 2013 par une hausse des cambriolages, des vols d'accessoires sur véhicules et des dégradations de véhicules.
 
---La délinquance financière en hausse fleche.augmentation
Les escroqueries et infractions économiques et financières (EIEF) sont en augmentation dans le département avec 143 faits supplémentaires par rapport à 2012 soit une augmentation de + 4,44 %, des chiffres qui restent inférieurs à la moyenne nationale +7,44 %. Une augmentation liée à la hausse des escroqueries / abus de confiance en particulier sur internet. Selon le Préfet de Meurthe-et-Moselle, on assiste depuis quelques années à une "sophistication de la ruse" dont les personnes âgées restent concernées.
 
---La lutte contre les stupéfiants, priorité absolue de 2013
Priorité de sécurité publique absolue en 2013, le nombre d'opérations visant au démantèlement des réseaux de trafic de stupéfiants s'est intensifié passant de 192 à 261 en 2012 puis de 336 en 2013, soit respectivement une hausse de +36% en 2012 puis +28,73% en 2013 d'interventions menées par la SRPJ.
 
En 2013, les opérations de lutte contre le trafic de stupéfiants menées par les services des douanes, du GIR, du SRPJ, de la police nationale et gendarmerie nationale ont permis la saisie de : 73,2 kg d’héroïne, 4,186 kg de cocaïne, 89,5 kg de cannabis, 338.000 € et 18 armes.
 
---Les taux d'élucidation en zone rurale et en zone urbaine
- 67,05% en zone urbaine et 93,28% en zone rurale concernant les atteintes volontaires à l'intégrité des personnes
- 16,60% en zone urbaine et 16,30% en zone rurale concernant les atteintes aux biens
- 50,86% en zone urbaine et 56,91% en zone rurale pour les  escroqueries et infractions économiques et financières
 
---Le bilan encourageant de la ZSP dans le Grand Nancy
Quatre zones ont été placées en ZSP dans le Grand Nancy (Nancy, Vandoeuvre-lès-Nancy, Maxéville et Laxou) en 2013. En un an, les atteintes aux biens ont baissé de -17,5% (dont -18,1% de cambriolages, -26,1% de destrictions/dégradations). Concernant les atteintes à l'intégrité des personnes, elles baissent de -29,8% par rapport à 2012 dont -19,2% de violences physiques non crapuleuses et -55,1% de violences physiques et crapuleuses.
 
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