Le colonel hors-classe Jean-Philippe Gueugneau vient de prendre les rênes du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Meurthe-et-Moselle. À 49 ans, marié et père de trois enfants, ce Bourguignon d’origine affiche une carrière impressionnante, marquée par l’engagement, la rigueur et une proximité assumée avec les équipes.
Depuis le 3 mars 2025, le colonel Hors-Classe Jean-Philippe Gueugneau est aux commandes du Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Meurthe-et-Moselle. À la tête de plus de 2 500 sapeurs-pompiers, volontaires et professionnels, ainsi que de personnels administratifs et techniques, il s’apprête à relever de nombreux défis dans un département vaste et exigeant.
Son engagement a été officiellement marqué par une cérémonie de prise de commandement ce samedi 22 mars 2025, en présence de Christophe Antoni, directeur de cabinet du préfet, de nombreux membres du SDIS et d'un aréopage d'élus et de personnalités. Un moment chargé d’émotion et de responsabilité pour ce Bourguignon d’origine, désormais pleinement investi dans sa mission.
Du SDIS 42 au SDIS 54
À 49 ans, Jean-Philippe Gueugneau affiche un parcours solide, forgé par une double formation scientifique et opérationnelle. Diplômé en chimie et biochimie, il s’est progressivement spécialisé en prévention des risques avant de se consacrer pleinement à la sécurité civile.
Engagé comme sapeur-pompier volontaire en 1997, il effectue son service national au sein du prestigieux bataillon des marins-pompiers de Marseille avant de poursuivre une carrière dans la fonction publique. De la gestion des risques au SDIS du Rhône à la direction départementale adjointe du SDIS de la Loire, en passant par des missions à l’Inspection générale de la sécurité civile, il a su gravir les échelons avec détermination.
Sa nomination en Meurthe-et-Moselle est aussi le fruit d’un choix réfléchi : « J'ai d'abord rencontré les autorités et je suis venu une deuxième fois en famille parce que c'était important qu'ils découvrent aussi le territoire et qu'ils accrochent», explique le père de trois adolescents. « Donc là, il y a eu un petit coup de cœur effectivement sur Nancy et puis le département. Et puis, il y a aussi cette dynamique. On reste dans un département où il y a une taille qui reste à mon sens humaine, où on peut encore, effectivement, rencontrer les gens, discuter, échanger ».
Une feuille de route ambitieuse
Dès son arrivée, le colonel Gueugneau s’est attelé aux priorités du SDIS 54. L’un des dossiers majeurs est la finalisation du schéma départemental d’analyse et de couverture des risques. « Ça veut dire être capable d’analyser tous les risques qu’on a sur le territoire de la Meurthe-et-Moselle et puis se fixer des objectifs pour les couvrir… Que ce soit les urgences classiques, le secours à personne, mais aussi les inondations, le sauvetage aquatique, les risques cynotechniques… », détaille-t-il.
Autre enjeu de taille : la gestion budgétaire, dans un contexte de finances publiques contraintes. « On sait que le contexte financier est contraint. On manipule de l’argent public. Notre première responsabilité, c’est d’être sûrs qu’il soit dépensé dans l’intérêt du service public », insiste-t-il.
Mais son ambition dépasse la seule gestion administrative. Il souhaite également renforcer le volontariat et l’engagement citoyen. « Si on forme un jeune aux gestes de secourisme, il ne deviendra peut-être pas sapeur-pompier volontaire ou professionnel, mais ce sera un citoyen capable d’aider en cas de situation de crise », explique-t-il.
Comme partout en France, les pompiers de Meurthe-et-Moselle doivent s’adapter aux nouvelles réalités climatiques. « Les crises sont plus récurrentes et surtout plus violentes », note le colonel. Parmi les risques à surveiller : les feux de forêts, qui restent limités mais préoccupants, et les inondations, qui nécessitent un renforcement des moyens de sauvetage aquatique. « Il faut qu’un maximum de sapeurs-pompiers soient capables, avec des équipements adaptés, d’intervenir pour secourir les gens », souligne-t-il, insistant sur la nécessité de renforcer la formation pour faire face aux catastrophes à venir.
Un commandant proche de ses équipes
Si Jean-Philippe Gueugneau met un point d’honneur à la gestion stratégique, il reste attaché à l’aspect humain du métier. « Je ne sais pas si c’est une qualité, mais je suis fait comme ça. J’ai toujours tendance à être proche et je préfère faire adhérer les gens. Ça fait partie de mon mode de fonctionnement avec les équipes », confie-t-il. Cette proximité se traduit aussi par une reconnaissance du travail accompli notamment lorsqu’il évoque le colonel Fabrice Pape qui a endossé pendant près deux ans sa fonction en intérim saluant son « investissement exceptionnel ».
Dès les premières semaines, le nouveau patron du SDIS 54 a multiplié les visites dans les casernes, en privilégiant les centres de secours volontaires. « J’essaie de rencontrer les personnels volontaires deux soirs par semaine. Avant l’été, j’aimerais avoir vu tous les centres du département », explique-t-il tout en évoquant des rencontres avec les partenaires institutionnels.
Une proximité qui ne se limite pas au cadre professionnel. À titre personnel, il aime profiter de son temps libre avec sa famille, sa femme et ses trois enfants adolescents, mais aussi s’adonner à la course à pied et notamment le trail. « J’ai commencé à regarder, il y a pas mal de courses dans la région. Je vais voir ce que ça donne ! », lance-t-il avec enthousiasme affichant déjà sa volonté de participer au semi marathon de Nancy 2026.
Fort de son expérience et de son engagement, le colonel Gueugneau aborde cette nouvelle mission avec passion et lucidité. Son objectif est clair : maintenir le niveau de service du SDIS 54 tout en anticipant les défis à venir. Désormais installé en Meurthe-et-Moselle, il compte bien inscrire son action dans la durée et continuer à faire rayonner les valeurs de courage et d’engagement qui animent les sapeurs-pompiers.
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