JUSTICE. Cinq personnes ont été interpellées, cette semaine, dans le cadre d'une vaste opération de lutte contre la pédocriminalité, menée par les gendarmes. Quatre individus ont été présentés ou sont en cours de présentation devant la justice.
En vidéo. Explications de François Pérain, Procureur de la République de Nancy et du Colonel Denis Hebinger, commandant de la SR de Metz (à écouter ici)
Vaste coup de filet, ce mercredi, dans le milieu pédophile. A la demande du parquet de Nancy, une opération a été déclenchée par le groupement de gendarmerie de Meurthe-et-Moselle en lien avec le groupe de lutte contre cybercriminalité de la Section de Recherches de Metz compétent pour toute la Lorraine.
Une opération qui se déroulait dans l'arrondissement judiciaire de Nancy avec une volonté claire du parquet de Nancy de "lutter contre ce sentiment d'impunité" pouvant accompagner les consommateurs de contenus pédopornographiques dont les infractions se matérialisent chez eux en toute intimité et dans la quiétude de leur foyer, a expliqué ce vendredi en conférence de presse François Pérain, procureur de la République de Nancy.
François Pérain, Procureur de la République de Nancy
Pour faire face à ce phénomène, le procureur de la République de Nancy a demandé, il y a quelques semaines, au groupe de cybercriminalité du groupe de la section de recherches de Metz d'identifier des personnes pouvant se livrer à cette activité. Les investigations ont permis aux cybergendarmes d’interpeller cinq individus dont un père et son fils majeur (le fils a été relâché à l'issue de sa garde-à-vue).
Les suspects âgés entre 56 à 64 ans, originaires les communes de Drouville, Réchicourt-la-Petite et Nancy affichent des profils différents, deux sont connus des services de la justice pour leurs penchants pédophiles, deux autres évoluaient en dehors des radars.
Des centaines de milliers de fichiers saisis impliquant des mineurs
Un mis en cause est en retraite, les trois autres en activité exerçant en tant qu'intérimaires et pour l'un d'eux comme aide à domicile. Tous étaient en possession de plusieurs centaines voire des milliers de fichiers pédopornographiques, photos ou vidéos, mettant en scène des mineurs. Des documents souvent téléchargés sur des réseaux de peer-to-peer ou P2P (qui permet à deux appareils de se partager des données, sans intermédiaire) puis soigneusement compilés dans les ordinateurs des intéressés.
Deux individus ont été présentés devant la justice, deux autres sont actuellement en cours de présentation. Les deux premiers individus originaires de Drouville et de Réchicourt-la-Petite ont été condamnés à 12 mois et 14 mois de prison avec sursis probatoire. Les deux autres, domiciliés à Nancy et âgés de 56 ans et 57 ans, déjà condamnés pour des faits similaires sont en cours de présentation devant un magistrat du tribunal judiciaire de Nancy. L'un d'eux sera jugé à la lumière d'une récidive légale "ayant déjà condamné en 2007 pour pédopornographie, en 2008 pour agression sexuelle et à nouveau en 2013 pour pédopornographie", a précisé le procureur.
Tous, feront l'objet d'une inscription au fichier des délinquants et criminels sexuels (FIJAISV), d'une interdiction de contact avec des mineurs et d'une obligation de soins.
Une démarche inscrite dans la lutte contre la pédocriminalité basée sur l'initiative. "Nous allons renouveler cette opération régulièrement, il y en aura d'autres, jusqu'à créer un sentiment d'insécurité chez les auteurs" a promis François Pérain, procureur de la République de Nancy.