Loevenbruck2Ecrivain, chanteur, auteur-compositeur, et accessoirement motard, Henri Loevenbruck promeut l’imaginaire sous toutes ses formes. En tant qu’amoureux des livres, il a entamé hier une grande tournée des librairies indépendantes. Sa première escale était la librairie Stanislas, à Nancy.

 

 

Depuis des mois, rendez-vous était pris. Henri Loevenbruck l’avait annoncé sur son blog, www.libre-air.com. Bientôt, il sillonnerait les routes de France sur sa Harley Davidson rouge, accompagné d’un cameraman et d’un journaliste, pour, le temps d’une rencontre avec des lecteurs et lectrices, des libraires, des journalistes, des passionné-e-s et des ami-e-s, promouvoir les librairies indépendantes ; ces lieux où le livre se vit et s’invente, ne se contentant pas seulement d’être acheté.

LoevenbruckLa première étape de ce tour, le lundi 14 mai, était Nancy. A 17h00 tapantes, comme promis, débarquaient l’auteur du roman L’Apothicaire (Paris, Flammarion, 2011), et son escorte médiatique. Les trois acolytes étaient attendus. Enchainant les dédicaces, saluant des fans indéfectibles déjà croisé-e-s lors de précédents salons, Henri Loevenbruck expliquait en même temps la nature de son projet. « D’habitude, quand j’ai un roman qui sort, je fais toujours des tournées dans de grandes enseignes. Cette fois, quand mon éditeur me l’a proposé, j’ai répondu non, j’ai répondu que je préférais rencontrer le public dans des petites librairies indépendantes de centre-ville. Car cette année, je voulais sensibiliser les lecteurs sur l’état des librairies en France et leur faire prendre conscience des menaces qui pèsent sur elles. D’où l’idée d’organiser un événement concentré sur plusieurs villes de France pour alerter l’opinion et les médias partout, ainsi que pour dire aux lecteurs que c’est important de s’arrêter quelque part pour feuilleter des livres ».

Car le danger qui menace le livre lui parait bien réel, les revers connus par l’industrie du disque – qu’en tant qu’auteur-compositeur-interprète, Loevenbruck connaît bien – lui apparaissant de sinistres augures. « En musique, on peut se passer du support. Le CD, en soi, n’est pas indispensable. Il y a un rapport annexe au livret ; bien sûr on peut avoir du plaisir à le feuilleter, mais ce n’est qu’un bonus, il ne nécessite pas forcément ce même rapport physique qu’il y a avec le livre. Le livre c’est aussi un objet qu’on aimera placer dans une bibliothèque, par exemple. Mais les problématiques du disque et du livre sont très proches, liées au développement des grandes surfaces, au prix des loyers en centre-ville, qui y compliquent l’installation des libraires ou des disquaires indépendants, ou encore à la possibilité d’acheter sur internet ». Un danger que l’écrivain, paradoxalement, n’estime pas dû pour autant à la dématérialisation du support, qui peut même parfois constituer un immense adjuvant dans la démarche d’écriture ! « Le livre numérique ne me dérange pas, ne me fait pas peur » confie-t-il ainsi. « C’est l’achat par correspondance, le vrai problème, parce que ça, c’est une vraie concurrence ; d’autant que le marché du livre numérique est pour l’instant ridicule par rapport à celui du papier. Je suis plutôt favorable au numérique, d’ailleurs j’en utilise pour mes romans, notamment des scans de manuscrits mis à disposition par la Bibliothèque Nationale, tels que celui qui m’a servi pour L’Apothicaire ».

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Situation Inquiétante à la Libraire Stanislas

Un constat partagé par Nicolas Huguin, le gérant de la librairie Stanislas, heureux de voir un auteur bien décidé à prendre le taureau par les cornes (ou, en l’occurrence, plutôt une Harley Davidson) afin d’essayer de trouver des solutions à un problème de plus en plus inquiétant.« La librairie Stanislas était traditionnellement une librairie universitaire et scolaire » se souvient-il. « Puis nous avons décidé de mettre en place une nouvelle dynamique, en organisant de plus en plus de rencontres afin d’amener les auteurs vers leurs publics, ainsi qu’en créant un espace au fond de la librairie, conçu comme lieu d’exposition de peinture et de sculpture, en essayant de toujours établir un lien entre les artistes exposés et les auteurs qu’on reçoit. Nous avons été mis en contact avec Henri Loevensbruck via sa maison d’édition, et nous avons tout de suite été intéressés par son projet d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés rencontrées par les librairies indépendantes. » Car à la Librairie Stanislas, ces difficultés se sont fait sentir, une baisse de fréquentation courant hélas depuis le début de l’année 2012. Une chute des ventes et du nombre de clients où M. Huguin voit le rôle négatif joué dans l’esprit des gens par le contexte de crise économique et la hausse de la TVA, qui pourtant, n’est pas si importante. Le problème est qu’ainsi l’on s’embourbe dans un cercle vicieux : moins le public fréquente les librairies indépendantes, moins celles-ci s’approvisionnent, et ainsi les stocks s’épuisent. Les possibilités de faire de ces lieux des espaces de découvertes pour des livres hors des sentiers balisés du marché littéraire s’étiolent. Pourtant, les librairies indépendantes sont une ressource indispensable, offrant « une certaine liberté dans le choix de ce qu’on propose » assure Nicolas Huguin. « Car on n’a pas d’intérêt à soutenir un ouvrage plutôt qu’un autre ; on le fait par passion, parce qu’on a lus et aimés les livres qu’on met en rayon. Nos choix ne nous sont pas dictés par les éditeurs et on ne cherche pas le profit, dans la mesure où on n’est pas rémunérés par des actionnaires ».

Un Ecrivain au service de l’Imaginaire

Membre de la Ligue de l’Imaginaire, avec notamment Bernard Werber et Maxime Chattam, Henri Loevensbruck entend, lui promouvoir une « littérature du souffle, où l’imaginaire l’emporte sur tout le reste ; communiquer sur l’idée que la littérature populaire ne doit pas être hiérarchisée, ni aucun genre favorisé au détriment d’un autre ». Se revendiquant de Dumas, de Rabelais, de Tolkien ou encore Stephen King, il loue la beauté de toutes les littératures, en ayant d’ailleurs dans son œuvre personnelle exploré de multiples facettes, aussi diverses que le polar, le thriller, ou la fantasy. L’important est pour lui « d’inciter le cerveau à produire des images ». Or pour cela, quel meilleur endroit qu’une librairie indépendante, où les humains peuvent se rencontrer pour discuter de leurs lectures ? Dans une telle démarche d’ouverture aux littératures, cette tournée des librairies indépendantes, destinée à redonner au grand public le goût d’entrer dans des librairies, prend tout son sens.


Pour plus d’informations sur la tournée et sur l’auteur :

www.libre-air.com 

www.henriloevenbruck.com

  

 

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