LIVRE. Une page s’est tournée en Lorraine depuis l’arrêt des deux derniers hauts fourneaux situés dans la vallée de la Fensch. André Faber, graphiste et dessinateur de presse de la région de Metz qui fut jadis ouvrier sidérurgiste compile à travers un récit biographique des tranches de vie passées mêlant textes et dessins.
leshautsfourneaux
Fensch, Les hauts fourneaux ne repoussent pas de André Faber

Loin des articles de presse de ces dernières années relatant la mise à l’arrêt des hauts fourneaux, du combat des ouvriers, des promesses du gouvernement ou encore des manœuvres de Arcelor Mittal, André Faber replonge dans le passé et narre son adolescence passée dans la vallée de la Fensh. 

Car, que connait-on des hauts fourneaux et des générations d’ouvriers qui y ont travaillé ? Partagé entre nostalgie et franche aversion pour les machines, l’auteur, fils d’ouvrier était pourtant lui aussi destiné à évoluer au sein de cet univers sidérurgique, ses parents briguaient pour lui un emploi de « mécanicien à l’allemande ». Un destin avorté puisqu’André Faber ne décroche pas son CAP mécanique. Une étape que l’auteur raconte avec gravité et humour « Le facteur dépose la lettre fatale. Mon père accuse le coup. Il me voyait déjà en blouse blanche parader parmi les ouvriers. Vous avez vu c’est mon fils ! Grosse bagnole et tout, le gars qui sent le savon, rasé de près, le type sûr de lui, un mécanicien à l’allemande, un raté à la française, oui ! »

L’omniprésence du monde sidérurgique dans le quotidien des ouvriers

Si l’usine lui tend les bras, André Faber tente d’échapper au métier auquel il est prédestiné coûte que coûte. Seulement, ces tentatives le ramènent inlassablement aux grands fourneaux raconte-t-il. À la sortie de l’adolescence, André doit déjà se préparer à son futur métier non sans peine. L’auteur décrit un univers difficile où la pénibilité du travail est grande. Pourtant les ouvriers sont attachés à leur travail et ce lien indéfectible se perçoit à travers leur implication, car l’usine est omniprésente, à commencer par la discipline de fer que s’impose les ouvriers résumée en quelques mots « avant l’heure c’est l’heure » reprend, l’auteur qui cite les paroles de sa mère pour illustrer l’implication de son père « L’usine est tout pour lui, la mère nourricière, la mère patrie, quand il n’en parle pas il dort, quand il dort il en rêve, de son usine. »

La région où les hauts-fourneaux ne repoussent pas

Et pourtant, ce métier de labeur suscite pour l’auteur, un gout amer, entre franche détestation et douce nostalgie. Aux faits d'actualité ont succédé les souvenirs, une page industrielle de la Lorraine se tourne, les hauts-fourneaux ne repoussent pas.

AndreFaberFensch, Les hauts-fourneaux ne repoussent pas de André Faber. Bourin éditeur. Publication : 13 mars 2014. 
Pin It

Les dernières infos

Les plus lus

20-04-2025 By Rédaction

Une conductrice tuée dans un violent accident à Tomblaine

Faits divers. Une collision a coûté la vie à une femme de 37 ans, samedi soir à Tomblaine. ...

22-04-2025 By Rédaction

“Nature en Fête” revient à Nancy pour sa 28e édition…

La Ville de Nancy donne rendez-vous aux amoureux de la nature et des jardins les 3 et 4 mai prochains pour la 28e édition de Na...

17-04-2025 By Rédaction

Nouvel Hôpital de Nancy : le marché de maîtrise d’œuvre…

Pensée comme un équipement de pointe, à la fois éco-responsable et hautement fonctionnel, cette nouvelle infrastructure accompa...