La Métropole du Grand Nancy lance un Marché d’Intérêt Local pour renforcer les circuits courts, soutenir l’agriculture locale et structurer un écosystème alimentaire durable.
Face à la faible autonomie alimentaire du territoire et aux enjeux climatiques, économiques et sociaux, le Grand Nancy crée un Marché d’Intérêt Local (MIL). Ce projet, validé ce jeudi 24 avril par le Conseil métropolitain, s’inscrit dans une stratégie globale de transition alimentaire. Il ambitionne de devenir le premier lieu de distribution de produits locaux dans le Grand Est, mais aussi un outil structurant pour l’innovation, la formation, et la relocalisation de l’économie alimentaire.
Aujourd’hui, moins de 1 % de la consommation alimentaire locale est couverte par la production du territoire. En parallèle, le nombre d’exploitations a chuté de 23 % en dix ans, et 40 % des agriculteurs partiront à la retraite d’ici 2035. Le MIL répond à cette urgence en soutenant la polyculture-élevage locale et en connectant producteurs, transformateurs, distributeurs et restaurations collectives.
Au-delà d’un simple lieu de marché, le MIL se veut un pôle multifonctionnel : logistique, incubateur d’entreprises, espace de formation, halle technologique et centrale de transformation. Il vise également à sensibiliser le grand public aux enjeux du “mieux manger pour tous”. Ce lieu de référence régionale intégrera une cuisine centrale intercommunale, dont la mise en service est prévue en septembre 2029.
Calendrier et ambitions économiques
Avec un coût de 10 millions d’euros pour 2 400 m², la future cuisine produira 13 000 repas/jour à partir de produits locaux, de saison et biologiques. Elle remplacera les équipements vieillissants de Nancy et Jarville-la-Malgrange. Cette régie publique, via une Société Publique Locale, répond à la hausse des coûts alimentaires et permettra un meilleur approvisionnement des cantines.
Le MIL représente un investissement global de 64 millions d’euros HT, avec un soutien attendu de l’État, de l’Union européenne et des collectivités locales. Implanté sur 4 hectares à Marcel Brot, il offrira jusqu’à 20 000 m² de surface de plancher et créera entre 300 et 600 emplois dans divers métiers. Les besoins fonciers du MIL sont estimés à environ 4 hectares. Une hypothèse d'implantation est à l'étude sur le territoire nancéien dans le secteur de Marcel Brot.
La première phase des travaux est prévue début 2028, après sélection du délégataire fin 2026.