VIDÉOS. Les sapeurs-pompiers quitteront dans quelques jours, définitivement, les centres d'incendie et de secours de Nancy-Joffre et Nancy-Tomblaine avant de rejoindre, pour la plupart d'entre-eux, le nouveau centre de secours situé dans le quartier Rives de Meurthe. L'heure est aux prémices du déménagement tout en assurant jusqu'au bout la continuité du système d'alerte.
En vidéos. Interviews des Commandants Gérald Mahé, chef de centre de Nancy-Joffre et Vincent Maire, chef de centre du CIS de Nancy-Tomblaine.
Dernière ligne droite avant départ. Après la pose de la première pierre le 5 mai 2022 du centre d’incendie et de secours basé sur les bords de la Meurthe, deux ans plus tard, une grande partie des sapeurs-pompiers des casernes de Nancy-Joffre et Nancy-Tomblaine s'apprêtent à déménager vers le flambant neuf NANCY-Rives de Meurthe situé au 68 avenue du XXème Corps à Nancy. Cette nouvelle caserne, que l'on sait déjà être l'une des plus grandes de France, située sur un terrain d'une surface de 11 000 m² jouxtant la société Fives Nordon, deviendra opérationnelle mardi prochain. Équipé d'une grande remise, d'une aire de manœuvre et séchage, d'un gymnase, d'une salle de musculation et de locaux de vie ultra-modernes, le bâtiment aux courbes contemporaines se distingue par une conception énergétiquement durable à haute qualité environnementale.
Sa construction inscrite dans le schéma de la Zone d’Aménagement Concertée (ZAC) Nancy Grand Cœur portée par la Métropole du Grand Nancy correspond aussi à un tournant, celui du passage sur le territoire métropoliltain à trois casernes contre quatre, avec la fermeture définitive des deux centres de Nancy-Joffre et Nancy-Tomblaine.
Gérald Mahé, commandant du CIS Nancy-Joffre
Les sapeurs-pompiers dans le feu de l'action
Dans les tuyaux depuis plusieurs années, le projet de fermeture des deux casernes et l'implantation d'une nouvelle, a été jalonné d'une importante phase de préparation qui s'est accompagné d'une grande adhésion des sapeurs-pompiers appelés à formuler leurs vœux d'affectation, selon le Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) 54.
In fine, la nouvelle caserne Rives de Meurthe accueillera dans ses rangs près de 80 sapeurs-pompiers et 60 volontaires, une dizaine de personnels du groupement de Nancy ainsi que les spécialités RCH Risques Chimiques et RAD Risques Radiologiques du CIS Nancy-Tomblaine. Sur la centaine de sapeurs-pompiers professionnels en poste dans les deux casernes qui fermeront leurs portes, une dizaine de soldats du feu seront affectés vers le CIS de Gentilly et une vingtaine à Vandœuvre-lès-Nancy pour conserver le maillage du territoire ainsi que la répartition du nombre d'interventions selon les zones.
Un moment particulier pour les deux chefs de centre actuellement en poste sur ces casernes. « C'est une aventure très technique, mais aussi une aventure humaine », confie le commandant Gérald Mahé, Chef du Centre d'Incendie et de Secours Nancy-Joffre, appelé prochainement à diriger le CIS Nancy Rives de Meurthe.
Si le top départ du déménagement, ne sera donné que le 24 juin afin de garantir la continuité du système d'alerte, les équipes ont anticipé certains transferts sur la partie « non-urgente » et le péri-opérationnel. Un important travail préparatoire portant sur l'étiquetage et le tri dans une optique de revalorisation. Certains matériels ou mobiliers rejoindront la nouvelle caserne pour être réemployer comme quelque 150 casiers de feu ou les bureaux. Cinq jours de déménagement sont prévus avec le soutien d'une société de transport. « Après le marathon, c'est le sprint final. Ce n'est pas une page, mais deux pages qui se tournent », relève le commandant Gérald Mahé.

Les casernes de Nancy-Joffre et de Tomblaine, une identité forte
Avec un « petit pincement au cœur », la disparition des deux casernes fait aussi écho à l’histoire d'un quartier depuis plusieurs décennies conjuguée à celle des centaines de sapeurs-pompiers de garde jour et nuit, ayant évolué dans ces murs ou toujours en poste . Entre nostalgie, soulagement et joie des nouvelles affectations, les sapeurs-pompiers des deux casernes ont partagé plusieurs temps forts, ces dernières semaines, dont des deux repas avec les anciens, les 8 et 15 juin derniers. Si le dernier déménagement en date dans la Métropole du Grand Nancy remonte à celui de la caserne Gambetta vers Joffre, la fermeture de deux casernes suivie de l'ouverture d'une nouvelle caserne à peine sortie de terre est quant à elle tout à fait, inédite.
Mises en service, il y a plusieurs décennies, en 1991 pour Nancy-Joffre et en 1973 pour le CIS de Tomblaine, leurs existences suscitent un attachement particulier, selon les dires de nombreux sapeurs-pompiers. À Nancy-Joffre, témoignage du dévouement des soldats du feu et en mémoire aux années passées, c'est une fresque et une devise « Semper paratus » (du latin « toujours prêt ») qui a fleuri ces derniers jours sur les murs en béton du sous-sol.
Un esprit de corps et de camaraderie qui a également marqué le CIS de Nancy-Tomblaine, caserne à l'histoire singulière par sa situation géographique, son emprise au sol particulièrement importante qui lui a permis d'accueillir de très nombreuses cérémonies et événements au fil des années. Historiquement et plus loin dans les mémoires, le centre a aussi logé des familles de sapeurs-pompiers et a été l'écrin pendant une vingtaine d'années du centre de formation départemental.
« Ces locaux n'ont jamais été vides, cette présence en continu a créé une émulation, un esprit d'équipe, une fraternité. Tous les sapeurs-pompiers ont des anecdotes. Les anciens et les logés faisaient des gardes en plus, ils étaient tout le temps ici, c'était la famille. Ce que les anciens ont vécu, ils l'ont transmis aussi dans leurs valeurs et leur façon d'appréhender le métier et ça transpire encore un peu aujourd'hui dans nos équipes. Ça crée des liens particuliers », confirme le capitaine Pierre Gauthier, adjoint du CIS Nancy-Tomblaine.
La semaine prochaine, les sapeurs-pompiers quitteront leurs casernes historiques pour rejoindre le secteur Meurthe canal où se situe le nouveau centre de secours. À cette occasion, un cortège de camions rouges composé d'une dizaine d'engins pour Nancy-Joffre et d'une vingtaine à Tomblaine traverseront la ville vers 13 h. « On a tout organisé pour que l'opérationnel persiste », souligne Vincent Maire, actuel commandant du CIS Nancy-Tomblaine .