Un lion naturalisé, un céphalophe, mais aussi des crânes et des défenses... Ces spécimens d'animaux sauvages détenus illégalement par des collectionneurs ont été remis par la justice, ce mardi 14 mai, au Muséum Aquarium de Nancy.
En Vidéo (à voir en cliquant ici). Explications de Natacha Collot, substitut du procureur, référente environnement au tribunal de Nancy et Hocine Chabira, Vice-Président de la Métropole du Grand Nancy, chargé du développement du projet culturel métropolitain.
Après le tigre remis, au mois de mars 2024, par le parquet de Haute-Marne au Muséum Aquarium de Nancy, d'autres spécimens protégés par la convention de Washington sur le commerce international des espèces sauvages de faunes et flore protégées (CITES) et saisis par la justice, ont rejoint ce mardi 14 mai les collections de l'établissement de culture scientifique et technique.
Parmi ces saisies, un lion entier naturalisé et un céphalophe (une petite antilope) à dos jaune. On retrouve aussi placés sous scellés, deux défenses d'hippopotame, une carapace de tortue d'Harmann, en passant par une sculpture de mammouth en os de baleine... Une donation complétée par de très nombreux crânes dont un crâne de Calao, un crâne de loup de Sibérie, un crâne de tigre, un crâne de dingo d'Australie ou encore deux crânes de varans des marais.
Des spécimens qui étaient détenus illégalement par des collectionneurs sans les justificatifs nécessaires. "Ce sont des espèces réglementées au niveau international, leur détention et leur acquisition sont interdites", explique Natacha Collot, substitut du procureur, référente environnement au tribunal de Nancy.
Avant que cette affaire de trafic d’espèces protégées ne soit mise au jour, les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP) conjointement avec les inspecteurs de l’environnement de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont d'abord mené l'enquête sur internet. Notamment en appuyant leurs investigations autour du réseau social Instagram et au site de ventes en ligne Le Boncoin où fleurissaient de possibles transactions. Finalement au terme de plusieurs mois d'enquêtes minutieuses, ce sont 19 perquisitions qui ont été menées au printemps 2023 dans toute la France dans des domiciles privés. Proche de Nancy, trois personnes domiciliées dans les Vosges, la Meuse et la Meurthe-et-Moselle ont été présentées devant le pôle régional environnement. Parmi ces profils, le vendeur du lion, déjà condamné par le tribunal de Bar-le-Duc, pour des faits similaires, a été condamné à 12 mois de prison dont six ferme.
Ces spécimens remis au Muséum Aquarium de Nancy permettront d'étoffer encore davange les espèces présentes dans l'établissement culturel notamment avec une pièce emblématique, le lion, en bon état de conservation, mais aussi avec la présence inédite d'un céphalophe. Avant de pouvoir être montrés au public, ces animaux naturalisés seront mis temporairement à l’isolement afin de s'assurer de l'absence d'insectes potentiellement dommageables pour les collections, a fait savoir la directrice du musée, Lucile Guittienne. "Pour l'instant nous ne sommes pas en mesure de dire quand ils seront présentés aux visiteurs, mais ils le seront", affirme Hocine Chabira, Vice-président de la Métropole du Grand Nancy, chargé du développement du projet culturel métropolitain.
Dans les galeries du Muséum, 548 espèces sont actuellement exposées, on en dénombre 68 000 dans les réserves. Avec plus de 150 000 visiteurs en 2023, le Muséum Aquarium de Nancy se distingue comme l'un des plus fréquentés de France.
