Nancy- Les étudiants, les lycéens et les enseignants manifesteront ce mardi après-midi à Nancy (départ 15 devant la préfecture) pour protester contre le plan étudiant qui sera examiné par le Sénat mercredi et jeudi. Maelli Dhirem, trésorier de l'UNEF Lorraine, premier syndicat étudiant, nous explique les raisons de la colère.

UNef-manif

Photo Facebook/uneflorraine

Ici-c-Nancy :  Pourquoi refusez-vous ce plan étudiant ?

Maelli Dhirem : Le plan étudiant est une loi qui vise à réformer l'enseignement supérieur et plus précisément l'accès à l'enseignement supérieur pour les néo-bacheliers. Par exemple, les articles 1 et 2 de ce projet de loi stipulent concrètement la mise ne place de prérequis dès l'an prochain pour accéder à l'enseignement supérieur. Il existe maintenant une nouvelle plateforme, Parcoursup, pour les filières dans lesquelles les places sont limitées, il va y avoir une vraie sélection, qui ne dit pas son nom, car le terme est mal vu. Exemple, pour les personnes qui vont vouloir étudier en psychologie, il va y avoir un pré-requis fondamental à savoir celui d'avoir de l'empathie ! Je ne sais pas comment ils vont mesurer l'empathie d'un étudiant. De plus, il est demandé à l'étudiant d'avoir également un bon niveau d'Allemand, ceci est vraiment surélevé. En plus des pré-requis nationaux il y aura aussi les locaux. D'ailleurs l'UNEF Lorraine est intervenue la semaine dernière pour bloquer le conseil d'administration de l'Université de Lorraine pour empêcher le vote de ces pré-requis locaux, c'est une première victoire, car le prochain vote aura lieu dans trois mois.

Dans cette même réforme, il y aura aussi la mise en place d'un contrat pédagogique qui est conclu entre l'étudiant et l'université. Ainsi en premier lieu l'étudiant devra être assidu, mais on est tous assez d'accord sur ce point. Mais l'étudiant devra également assurer un minimum de réussite dans son parcours sinon le contrat est rompu et l'étudiant se voit supprimer sa bourse. Les articles 3 et 4 de cette réforme sont aussi importants, car c'est tout simplement la fin du régime de sécurité sociale étudiante. Nous avions droit aux mutuelles étudiantes qui n'étaient pas très chères, d'autant que nous n'avons pas un gros budget en tant qu'étudiants... Cette réforme supprime les mutuelles étudiantes, tout le monde est versé dans le régime général de sécurité sociale et la libéralisation des mutuelles étudiantes est mise en place avec une hausse des cotisations et donc une baisse du pouvoir d'achat pour les étudiants.

Nous regrettons également la fin de la compensation, c'est-à-dire qu'un semestre avec une moyenne en dessous de 10 sera synonyme de rattrapage même si le semestre suivant est à 13 de moyenne. Ce plan étudiant est une vraie aberration, il permet surtout de filtrer les néo-bacheliers...

Que demandez-vous au gouvernement au lieu et place de ce plan étudiant ?

Le plan étudiant veut instaurer un gage de rentabilité à l'université, mais c'est un lieu de savoir, nous ne sommes pas là pour rentabiliser ces établissements publics. Nous voulons plus de moyens dans l'enseignement supérieur et la recherche parce que c'est fondamental, nous avons besoin de gens qui ressortent avec des diplômes, car c'est un atout important pour le pays. Le gouvernement veut filtrer au lieu de résoudre les problèmes en mettant la main au porte-monnaie.

Comment s'organise le mouvement au niveau local ?

Nous avons organisé une assemblée générale la semaine dernière sur le Campus Lettre, environ 200 personnes ont assisté à celle-ci, il y avait des étudiants, des lycéens, des profs, du personnel pédagogique, mais aussi la vice-présidente de l'université de Lorraine qui n'a pas voulu prendre la parole. Pour informer les étudiants nous avons réquisitionné une salle sur le campus lettre pour organiser un bureau d'informations pour les étudiants et les néo bacheliers et les informer quels droits vont être bafoués par ce plan étudiant. Une assemblée générale est organisée ce mardi matin à 12h au campus lettre pour voir ce que l'on peut faire tous ensemble pour essayer de faire changer les choses.

Le mouvement peut-il durer ?

Ce plan étudiant est un projet d'avenir pour beaucoup de français, nous sommes prêts à nous engager dans une mobilisation longue, car notre objectif est le retrait total de cette mesure. Nous nous opposons à la sélection. Nous sommes prêts à nous mobiliser. Le problème c'est que beaucoup d'étudiants ne sont pas au courant que le gouvernement attaque leurs droits. La mobilisation passe aussi par l'information et une certaine pédagogie. Notre mouvement est soutenu par les enseignants et les lycéens et c'est une force. 

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