Agé de 48 ans, marié et père de famille, un mosellan est soupçonné d'avoir escroqué au moins quarante personnes dans toute la Lorraine pour un montant de plus de deux millions d'euros. L'homme a été placé en garde à vue à Metz.
L'affaire ressemble à moindre mesure à une autre qui avait grand bruit, l'affaire Madoff qui s'était déroulée fin 2008 outre-Atlantique, si ce n'est que l'escroc mosellan se soit fait pincer beaucoup plus rapidement. Interpellé hier à son domicile, situé en périphérie de Metz, l'homme "reconnait les faits en les minimisant", a dit le lieutenant-colonel Louis-Mathieu Gaspari, commandant la section de recherches de Metz. Une enquête est en cours pour déterminer si le suspect, qui se faisait passer pour un courtier en assurance, a sévi au niveau national. "On pense qu'il n'a pas dû se cantonner simplement à la Lorraine", a précisé M. Gaspari.
L'homme marié et père de famille se faisait passer pour un courtier d'assurance auprès de particuliers, et leur vendait de faux placements financiers, a dit l'enquêteur. D'après lui, le quadragénaire créait une "relation de confiance" avec ses clients, ce qui lui a permis de se créer un réseau par le bouche à oreille. "Mais quand des gens ont commencé à lui demander leur argent, il ne le leur a jamais rendu", a ajouté le militaire.
Des mouvements d'argent anormaux sur le compte en banque du gardé à vue, à hauteur de plus de 200.000 euros, avaient été signalés en juin au procureur de Metz par Tracfin, la cellule française de lutte contre le blanchiment d'argent. Une quarantaine de plaintes ont été enregistrées en Lorraine, et "il faut recenser les autres victimes", a dit le lieutenant-colonel, qui ignore pour l'heure à quelles fins ont pu être utilisés les fonds.