FAIT DIVERS. Une altercation entre collégiens à Toul a pris une ampleur inattendue après la diffusion d’une vidéo sur TikTok, entraînant l’ouverture de deux enquêtes judiciaires.
Les faits se sont produits au mois de janvier 2025 à Toul. D'après les éléments communiqués aujourd'hui par le parquet de Nancy, une collégienne de 15 ans du collège de la Croix de Metz à Toul informait son père le 17 janvier 2025 le temps de midi qu’elle et sa sœur étaient victimes de harcèlement et destinataires "d'envois répétés" d'images pornographiques envoyées par un autre élève. Sans avoir vu ces images en question, le père accompagnait le jour même sa fille devant l’établissement et confrontait l’adolescent pour lui demander d’arrêter ces envois.
Alertés de cette conversation par le collégien, les surveillants interceptaient la collégienne à son entrée dans la cour. Son père revenait alors demander des explications et aurait, selon les surveillants, tenu des propos menaçants à leurs égards, tandis que sa fille les aurait insultés. L’élève était ensuite conduite au bureau de la principale, et un signalement était adressé au parquet, qui confiait l’enquête au commissariat de Toul.
Le 20 janvier, la collégienne déposait une plainte contre un surveillant, affirmant qu’il l’avait retenue de force en la saisissant par le bras. Les investigations engagées se poursuivent également sur les photos évoquées par la jeune fille. Toutefois, "à ce stade, la réalité de la réception des images par la mineure n'est pas confirmée", précise ce mardi le procureur de la République de Nancy, François Capin-Dulhoste.
Parallèlement, le 2 février, la collégienne publiait une vidéo dénonçant l’inaction du collège face au harcèlement qu’elle disait subir. Elle affirmait aussi être faire "l'objet d'une mesure conservatoire d'éloignement de l'établissement avant le conseil de discipline qui devait se tenir le 4 février 2025". Néanmoins , cette mesure conservatoire résultait de "problèmes de comportement récurrents reprochés à la jeune fille", indique le magistrat.
Partagée plusieurs centaines de milliers de fois, la vidéo suscitait 6 000 commentaires, dont certains menaçaient l’élève accusé, le personnel du collège et la direction. Contrairement aux affirmations de la collégienne, le jeune garçon visé "ne présentait aucun lien de parenté avec le personnel du collège", ajoute le communiqué du parquet.
Face à l’ampleur de la vidéo et des menaces en ligne, le rectorat signalait les faits sur la plateforme PHAROS. Le 3 février, le directeur académique saisissait le parquet, et la principale du collège déposait plainte. Une seconde enquête était alors confiée au commissariat de Toul.