EXPOSITION. L’installation spectaculaire « Infinity mirror room » de Yayoï Kusama du Musée des Beaux Arts de Nancy intitulée « Pièce avec une infinité de miroirs et de lucioles sur l’eau » (2000) est visible encore ce week-end lors des Journées européennes du Patrimoine. L’œuvre déménage ensuite temporairement au Centre Pompidou de Metz...

Marion Pacot, chargée des collections du XXe siècle et des arts extraeuropéens au MBAN au centre de la « Pièce avec une infinité de miroirs et de lucioles sur l’eau » - crédit C.Scopel ici c nancy

Baptisée « Pièce avec une infinité de miroirs et de lucioles sur l’eau », l’œuvre de l’artiste japonaise, Yayoï Kusama ne passe jamais inaperçue au musée des Beaux Arts de Nancy. Pour accéder à cette œuvre contemporaine et vivre une expérience féerique à la limite du cosmique, le visiteur est invité à pénétrer dans une petite pièce aux murs blancs et à en refermer la porte. Dans cet espace fermé et silencieux, le visiteur perçoit un nouvel univers baignant dans la lumière dans lequel son image est démultipliée sous un ciel étoilé et un parterre « miroir d’eau » multicolore. Une œuvre immersive composée de larges miroirs et de centaines d’ampoules en suspens dans l’espace offrant dans ce monde clos de nouvelles perspectives. 

Le succès de l’œuvre

L’œuvre suscite depuis 2001, un grand intérêt de la part des amateurs et des férus d’art contemporain, un engouement qui se traduit également sur les réseaux sociaux et notamment sur Instagram où l’œuvre est la plus photographiée du Musée des Beaux-Arts. Un succès lié à la nature de l’œuvre. « Il s’agit finalement de la seule œuvre immersive du musée, elle a quelque chose de très spectaculaire et en même temps de généreux puisqu’elle offre une invitation à tous les visiteurs de rentrer dans cette salle », explique Marion PACOT, chargée des collections du XXe siècle et des arts extraeuropéens. Par ailleurs, « l’appropriation est propre à chacun, on fait la photo qu’on veut, comme on veut, pourvu qu’on reste sur cette petite passerelle. Elle a aussi cette qualité de nous donner accès à un moment d’éternité et d’infini, on est comme suspendu dans un univers en dehors du temps, un peu cosmique. Dans cette salle on perd un peu nos repères spatio-temporels, c’est un vrai voyage » poursuit-elle. 

Passion et besoin thérapeutique

Véritable star au Japon, Yayoï Kusama, 88 ans, voit des pois depuis l’âge de 10 ans. Une vision qui l’a poussée toute sa vie à reproduire ces motifs récurrents, une pratique devenue autant une passion qu’un besoin thérapeutique pour extérioriser ses hallucinations et ses visions. Dans les années 60 / 70, l’artiste surfe sur une vraie émulation avec de grands artistes de l’abstraction et du pop art tels que Donald Judd, Mark Rothko. 

C’est en 1977 que l’artiste demande à se faire interner dans un hôpital psychiatrique pour se faire soigner et pour y vivre et où elle peut bénéficier d’un atelier pour poursuivre ses créations. « Il y a quelque chose de très performatif dans sa pratique de l’art, elle est toujours dans une certaine appréhension physique, c’est une artiste qui pratiquait déjà la performance dans les années 60. Elle est peintre, sculptrice, performeuse, elle a réalisé des vidéos, des articles de mode. Elle est très complète. » estime la chargée des collections du XXe siècle et des arts extraeuropéens.

« Aujourd’hui cette œuvre s’inscrit totalement dans le parcours, c’est un élément phare, elle est théoriquement sensée achevée la visite dans une immersion, mais finalement, il ya beaucoup de visiteurs qui commencent la visite par cette œuvre » affirme Marion Pacot. Ce week-end, les visiteurs pourront une dernière fois entrer dans cette boîte à la lumières lors des journées européennes du patrimoine, ensuite la salle sera fermée et l’œuvre déménagera à compter du 18 septembre pour une migration temporaire à la façon des oiseaux migrateurs. Elle sera de retour début avril. 

L’œuvre transférée au Centre Pompidou de Metz

Un départ pour le Centre Pompidou de Metz où l’œuvre sera accueillie dans le cadre de l’exposition Japanorama qui se déroulera à partir du 20 octobre prochain jusqu’en mars 2018. L’œuvre reprendra ensuite ses quartiers au mois d’avril 2018 au Musée des Beaux-Arts de Nancy. Un transfert qui ne sera pas complet puisque la pièce cubique et les miroirs demeureront, seules les ampoules et les lampes suspendues partiront pour y être exposées dans un nouvel écrin. 

Dans cette exposition intitulée Japanorama, la commissaire Yuko Hasegawa également directrice du musée contemporain de Tokyo retracera l’histoire de la création contemporaine au Japon depuis les années 70 à travers 250 œuvres regroupées pour l’évènement. « L’évènement brassera de nombreux sujets très différents comme la culture néo pop dans les années 80. La culture japonaise est encore très vivante de nos jours » conclut Marion Pacot. 

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