festivalchant2012vignetteLa 16e édition du Festival Nancy Voix du Monde s’achève ce soir. En attendant, deux chœurs étrangers venus de lointains pays du Sud, le Maroc et l’Argentine, ont donné dans son cadre de superbes prestations hier soir à la salle Poirel.

 

Une fois l’ouverture du festival Nancy Voix du Monde prononcée, mercredi soir au Zénith, le dilemme a commencé pour tous les amateurs de chant choral et de musique vocale nancéiens. En effet, dès jeudi à 18h00, les chœurs étrangers venus spécialement pour cette grande célébration annuelle des Voix du Monde ont commencé à se produire en cinq lieux de l’agglomération nancéienne : la salle Poirel, le Palais des Congrès, l’Eglise Saint-Sébastien, le Temple Protestant, et le Grand Salon de l’Hôtel de Ville. Pour chaque soirée, il fallait donc faire un choix entre plusieurs spectacles simultanés, qui promettaient tous d’être de grande qualité.

Les spectateurs assemblés hier salle Poirel pour assister aux représentations du Chœur des Jeunes de Casablanca et de Musica Quantica, le chœur argentin, ne paraissaient en tous cas pas regretter leur choix.

 Le Chœur des Jeunes de Casablanca : Une prestation joyeuse et entraînante

Dès 20h30, le présentateur de la soirée, jubilait en annonçant l’entrée sur scène des Marocains. « Ils viennent du Sud, de la Méditerranée » déclarait-il d’un ton qui laissait supposer qu’il en respirait déjà le vent chaud et les parfums épicés. Lorsque les neuf jeunes filles et les huit garçons du chœur firent leur entrée sur scène, les unes en djellabas blanches à bordures ornées de motifs bleus, fuschias, ou marrons sur pantalons noirs ; les autres en blouses blanches aux bordures à motifs noirs sur pantalons noirs, on était alors déjà préparés à voyager par la seule force de la musique.

Adnane Matrone, chef de chœur, installé au piano, dirigeait de simples signes de tête en même temps qu’il les accompagnait, des troupes délicieusement souriantes, qui entamèrent leur prestation par Lililili, un chant aux paroles composées d’onomatopées, inspiré à la fois des pratiques traditionnelles marocaines et d’interprétations d’influence plus occidentale, à l’instar notamment de ce que propose la chanteuse Fairouze. Enchaînant avec une œuvre composée par Adnane Matrone lui-même, dont les paroles correspondaient en fait « aux 99 noms de Dieu », et une prière irlandaise, les jeunes de Casablanca séduire immédiatement le public par leur musique à la croisée des cultures d’Orient et d’Occident, admirablement unies dans une même aspiration à la beauté.

Trois jeunes gens et le chef de chœur assurèrent pour un titre l’accompagnement musical à la guitare et au luth ; les jeunes filles se balancèrent en rythme et en se tenant les mains pour interpréter un chant joyeux. Lorsqu’au bout de trois quarts d’heure les Jeunes de Casablanca quittèrent la scène, après un bis réclamé avec enthousiasme, ce n’étaient plus seulement les chanteurs qui avaient le sourire : la salle entière s’était laissé envahir par l’atmosphère chaleureuse de leur musique.

 Musica Quantica : Une musique intemporelle et une scénographie impressionnante

L’apparition de Musica Quantica avait, dans ce contexte, de quoi déconcerter. Entrant sur scène l’un après l’autre, le visage baissé, l’air grave ; se suivant en formant des cercles pour s’assembler en une masse sombre au milieu de la scène, les choristes argentins firent se muer la bonne humeur générale en suspense intrigué.

Tandis qu’une des jeunes femmes descendait l’allée centrale au rythme d’un tambour, entamant un chant folklorique ancien, le reste de la troupe, amassée, commençait à se mouvoir sur la scène, et les spectateurs à s’émouvoir de la beauté mystérieuse de leur musique. Arrivés au bout de ce premier chant, intitulé Pobre mi negra / echen coplas, certain-e-s se prostrèrent debout sur scène, tandis que d’autres s’y prosternaient brusquement. L’effet visuel était incontestablement impressionnant. Puis ce fut un autre chant folklorique qui retentit, accompagné par deux jeunes femmes aux tambours. Après quoi, on vit enfin le chef de chœur, Camilo Santostefano, émerger de sa troupe, pour les diriger à la main seul dos à la scène, eux se répartissant en arc de cercle autour de lui. En-dehors de leur charismatique présence sur scène, les choristes fascinèrent bien vite par leurs voix stupéfiantes, s’accordant et s’harmonisant aussi bien pour chanter le sacré que le profane, le folklore que la Renaissance ou que des œuvres plus contemporaines, entre humour et émotion. Les voix illuminèrent des œuvres aussi différentes que Buenos Aires Hora Cero, composée par Astor Piazzola ; Ce Ris Plus Doux, sur un poème de Ronsard ; Leonardo dreams with his flying machine, hommage signé Eric Whitacre au génie de De Vinci ; ou encore la belle chanson d’amour This have I done for my true love, de Gustav Holst. Les rires furent aussi au rendez-vous, notamment lors d’un très amusant faux tango interprété durant les bis narrant l’histoire d’oiseaux imités par les chœurs, voulant dévorer les semis.

Aussi, ce beau moment de musique s’acheva avec un regret où se mêlait le bonheur de savoir que les concerts se poursuivraient encore ce samedi 19 mai après-midi, après un défilé chantant dans les rues, et avant de se conclure place Stanislas pour un karaoké géant avec les Nancéien-nes à partir de 20h00.


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