Pour le plus grand bonheur des oreilles musicales, l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy, accompagné par la pianiste Lise de la Salle, interprètera ce soir et demain trois superbes œuvres de Beethoven à la Salle Poirel. Deux concerts exceptionnels à ne pas manquer...
Ce soir, dans la superbe et prestigieuse salle Poirel, c’est Beethoven que l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy mettra à l’honneur,
avec au programme trois œuvres marquantes et contrastées : le Concerto pour Piano n°4 en Sol Majeur, pour lequel la jeune pianiste Lise De la Salle se joindra à l’orchestre ; l’ouverture d’Egmont, pièce musicale adaptée d’un poème de Goethe ; et la fameuse Cinquième Symphonie.
Une soirée intéressante en perspective, permettant à tous les mélomanes d’apprécier les différentes facettes du talent de Beethoven, génie issu d’une époque de transition, dont la musique reflète ainsi la fin de l’ère classique tout en préfigurant la fougue du romantisme. (Ce n’est sans doute pas un hasard si l’un de ses élèves, Carl Czerny, deviendra le maître d’un certain Franz Liszt).
Au moment où il compose ces pièces incomparables que sont le Concerto pour Piano n°4 en Sol Majeur et la Cinquième Symphonie, durant la première décennie du XIXe siècle, Ludwig Van Beethoven, à qui l’on prédit depuis l’enfance qu’il sera le « nouveau Mozart » est un jeune compositeur jouissant d’une aura déjà très favorable. Mais il se sait également atteint d’un mal incurable ; peut-être le plus terrible pour quelqu’un dont la vie est dévouée à la musique : la surdité.
Et c’est bien cela qu’on entend dans ces deux œuvres intemporelles, interprétées ce soir et demain par l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy : la musique à la fois resplendissante et angoissée d’un homme qui tente de transcrire les milliers de notes qui composent un monde sonore en train de disparaître pour lui. On entend ainsi ce fourmillement dans la façon dont les instruments de l’orchestre se superposent et se répondent. Les cordes, d’abord, et puis les vents. Chaque voix se distingue et pourtant se mêle à l’autre. On l’entend encore dans le chant délicat du piano, auquel Lise de la Salle apporte son phrasé gracieux et élégant. L’aisance dont elle fait preuve dans l’interprétation de sa partition pourtant complexe – la musique de Beethoven comprenant beaucoup plus de ramifications que certains « tubes » tels que La Lettre à Elise ne le laissent présager au premier abord – force le respect.
Sous la direction de Tito Munoz, l’Orchestre Symphonique et Lyrique de Nancy fait quant à lui ressortir la subtilité et la grande diversité de la Symphonie n°5 en Ut Mineur. Débutant sur des accents terribles, sombre « Symphonie du Destin » où semble toujours planer une menace, elle recèle pourtant une grande variété d’émotions et de tons, tour à tour sauvage et paisible.
Enfin, Egmont, version musicale d’un poème de Goethe, à qui Beethoven vouait une admiration sans bornes - réciproque bien que les deux hommes aient des personnalités par trop opposées - donne aux instrumentistes la possibilité de déchaîner une fougue héroïque et tragique qui ne pourra que bouleverser les oreilles sensibles à la beauté.
Deux occasions se présenteront donc pour elles de frémir à l’écoute de ce magnifique spectacle : ce soir, jeudi 7 juin et demain, vendredi 8 juin, à 20h30 à la salle Poirel.
Raphaëlle Chargois
Places de 5€ à 24€.
Billetterie sur place le soir du concert. / Billetterie en ligne : www.opera-national-lorraine.fr.
Réservations à la billetterie de l’Opéra : 03.83.85.33.11 (du mardi au samedi de 13h à 19h)
Réservations à la billetterie de la salle Poirel : 03.83.32.31.25
