NJP - Mercredi 10 novembre à l'Autre Canal, derniers réglages techniques pour Aziz Sahmaoui et première interview pour ici-c-nancy.fr avec l'ancien membre et co-fondateur de l'Orchestre National de Barbès (ONB).

Aziz Sahamoui signe l'University of Gnawa
Nulle rancœur dans la voix du musicien Aziz Sahmaoui lorsqu'il évoque son départ de l'ONB mais plutôt une volonté, celle d'imposer « ses idées, son propre souffle...étouffer un peu par les autres ».
Sa signature instrumentale et vocale est à l'origine du groupe University of Gnawa. Avec beaucoup de poésie, il explique que textes et musiciens ont été choisis par amour, « L'amour nous réunit, au-delà de la musique, la musique n'est qu'un prétexte ! ». La puissance unificatrice de l'amour explique le multiculturalisme d'University of Gnawa. Marocain, Aziz Sahmaoui est accompagné par d'autres compatriotes, mais également de Sénégalais et d'un Algérien. Selon le leader, Sénégalais et Maghrébins partagent des cordes musicales identiques, bien qu'exprimées différemment. Ainsi, entre similitudes et différences, la formation s'écoute, s'imbrique « mes phrases de Marocain que je suis, mon doigté, trouve sa place auprès du jeu d'Hervé Sand qui est sénégalais » , le plus important reste « de ne pas froisser la phrase de l'autre ».
« Chacun ramène sa magie » Aziz Sahmaoui
Sur scène ou en studio, l'improvisation s'ajoute au travail, à l'échange et à l'expérience.
Porté par l'investissement de ses membres, l'University se peaufine chaque jour par la complexité de ces derniers. Personne ne décide, « on discute » souligne Aziz avant de relativiser « ce n'est qu'un concert, ce n'est qu'un disque...on avance ensemble ».

Ensemble ce soir-là sur la scène de l'Autre Canal,
Composition originale ou reprises de musiques tagnaouites, Aziz Sahmaouite et University of Gnawa inaugurent cette soirée, clôturée quelques heures plus tard par le Staff Benda Bilili.
Aux premiers frisons de mandole, les initiés se mettent rapidement à danser, pour les autres il faudra attendre quelques chansons supplémentaires avant que bras et hanches ne se déverrouillent. Le rythme frénétique imposé par les trois maracas tenues d'une seule main par Adhil Mirghani, sera ralenti par le doigté de Cheik Diallo et ses incartades reggae. Puis les accords de guitare saturés s'élèvent et transcende la voix d'Aziz. L'Autre Canal est habité par un appel que l'on ne comprend pas mais dont on apprécie la beauté.