Résumé : Après « Énorme », voici un autre film sur le désir de paternité. Aussi violent mais plus subtil. Car dans « L’enfant rêvé », Raphaël Jacoulot introspecte le mental de trois personnages. Un homme et deux femmes, l’épouse stérile et la maitresse féconde. D’où un triangle amoureux qui bascule dans le thriller.
Ce qui charme d’abord dans ce film, c’est la somptueuse forêt franc-comtoise. Normal, Raphaêl Jacoulot, réalisateur de 44 ans, est du coin. Il a donc tourné entre Besançon et la beauté suisse de la Chaux de Fond. Cadre idéal pour y installer cette scierie, héritage paternel, que François (Jalil Lespert) gère avec son épouse Noémie (Mélanie Doutey). Un couple qui a tout tenté pour avoir un enfant. Sans succès, car Noémie est stérile. Ultime solution : l’adoption.
Liaison secrète
Alors qu’elle constitue patiemment le dossier, lui croise la route de Patricia (Louise Bourgoin), mariée, et mère de deux petites filles. Liaison secrète et passionnelle qui donne bientôt naissance à Lucien, ce fils qu’il a tant espéré. Toute la sensualité de Jalil explose dans cette découverte de l’enfant envers qui il a d’instinct les bons gestes. Protégeant sa tête fragile et l’emmitouflant chaudement dans son anorak. Problème : comment l’annoncer à Noémie ?
A force d’en repousser l’échéance et de s’enfermer dans un silence coupable, il ne peut, évidemment, qu’enclencher l’inévitable tragédie.
Palette de sentiments
Si Jalil Lespert impressionne dans ce rôle où il s’avère aussi habile à reconnaître la qualité d’un mélèze qu’à caresser le corps d’une femme, ses partenaires l’égalent. D’abord Mélanie Doutey qui évolue avec talent dans un registre entre douleurs et désespoir. Et surtout Louise Bourgoin, qui donne à son beau personnage de tentatrice une subtilité et une chaleur inattendues. A voir donc sans attendre.
Fiona Franchi