Résumé du film : Trois mois (avril, mai et juin 1940) dans la vie de Charles de Gaulle. Mois déterminants pour le futur chef de la France libre. Car ils marquèrent sa rupture avec le gouvernement Paul Reynaud et son départ pour Londres où il s’acharna à convaincre Winston Churchill de faire cause commune. Mois également douloureux pour sa femme Yvonne et ses trois enfants tentant de rallier Londres sur un paquebot hollandais attaqué par l’aviation allemande.
Réalisateur de ce film historique, Gabriel Le Bomin a bien choisi son créneau. Non pas un panorama de la vie gaullienne, mais l’accès à la célébrité déterminée par les événements. Figure de proue : Lambert Wilson. Acteur décidément voué à camper les grands hommes puisqu’il fut l’abbé Pierre dans « Hiver 54 », Jacques-Yves Cousteau dans « L’Odyssée » et l’un des moines de Tibérine dans « Des hommes et des dieux ».
Anne, l’enfant chérie
Ici, une double difficulté l’attendait. Être non seulement crédible physiquement (et oralement), mais nous révéler aussi de Gaulle intime. Le mari très épris de sa femme Yvonne et le père attentionné de ses trois enfants, Philippe, Élisabeth et la petite Anne (Cémence Hittin), cette enfant trisomique qu’il protège et chérit particulièrement. Un défi familial parfaitement assumé qui fait de ces images intimes l’originalité et la chaleur du film.
Rendons grâce à Gabriel Le Bomin d’avoir également soigné le casting politique de ce « De Gaulle ». Car il y a du beau monde, côté français aussi bien qu’anglais. Pierre Hancisse en Geoffroy de Courcel, précieux aide de camp, Olivier Gourmet en Paul Reynaud, président gouverné par sa femme, Philippe Laudenbach, très crédible en traitre Pétain et son opposé, le vaillant et vibrant Winston Churchill incarné à la perfection par Tim Hudson.
Une radio salvatrice
Très intéressante d’ailleurs cette partie anglaise qui montre de Gaulle livré à lui-même. Arpentant Londres pour trouver le logis qu’on lui a prêté ou réchauffant une boite de beans pour apaiser sa faim et écrire le fameux appel du 18 juin 40.
Séquence qu’évidemment on attend et qui déçoit. Car où l’on attendait du souffle, de la passion, de l’engagement, on ne perçoit que du labeur griffonné et surtout un timbre de voix insuffisant. Et c’est d’autant plus regrettable que ce qui traversa la Manche c’est la BBC. Une radio salvatrice à laquelle nous serons éternellement reconnaissants d’avoir transmis ce message d’espoir.
Fiona Franchi
Sortie du film : 4 Mars