Nancy. La Ville de Nancy s'est engagée à réduire la pollution lumineuse pour faire des économies d’énergie tout en participant à la préservation de la biodiversité nocturne. La municipalité se tourne désormais vers les commerces à qui elle va demander de faire respecter l'obligation d'éteindre les façades et enseignes lumineuses à la nuit tombée. 

Au fil des ans, la pollution lumineuse est devenue un sujet culturel, économique et environnemental pour beaucoup de communes et de métropoles françaises. Au-delà du gaspillage et du coût financier accentué avec la flambée des coûts de l'énergie, cette pollution représenterait un impact non négligeable sur l'environnement nocturne, causant de nombreuses perturbations à la faune et la flore notamment sur les oiseaux et les chauves-souris. Dans cette dynamique, la Ville de Nancy a signé au printemps 2021 la charte pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes avec l‘Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne (ANPCEN) pour réduire les atteintes à "l’environnement nocturne". 

Pour préserver cette biodiversité nocturne mais aussi réaliser des économies, la Ville de Nancy au côté de la métropole du Grand Nancy, s'est penchée sur cette problématique et a engagé un certain nombre d'actions inscrites dans le plan de sobriété. Où en est-on en ce début de mars 2023 ? Lors d'une conférence de presse, ce jeudi 2 mars 2023 en Ville de Nancy, Estelle Mercier, adjointe déléguée à la performance financière et budgétaire, au dialogue social et aux ressources humaines, et à la commande publique à la Ville de Nancy, a salué "un investissement très fort" de la Métropole du Grand Nancy pour accélérer la transition écologique. Du côté du parc lumineux de la Métropole, 60 % des points lumineux à incandescence ont déjà été remplacés par des ampoules LED (diodes électroluminescentes), l'objectif vise désormais à rénover 100 % de l’éclairage public à l’horizon 2025. Autre effort porté par la métropole du Grand Nancy, l'abaissement de l'éclairage public, une réduction de 30 % entre 22h et 00h00 et de 50 % entre minuit et 6h du matin ont ainsi été mises en place. Dans la même lignée, la suppression de l'éclairage valorisant les façades de monuments historiques depuis le 15 octobre 2022 (à l'exception de la Place Stanislas), a déjà permis une économie de près de 200 000 € pour la Ville de Nancy. 

Extinction des feux dans un quartier de Nancy pour une expérimentation de 6 mois

En lien avec l’atelier de vie de quartier Mon Désert, qui s’est porté volontaire et en accord avec les riverains dans le cadre de réunions de concertation, depuis le 2 février à Nancy plusieurs rues du quartier Saurupt sont plongées dans le noir (l'allée de Saurupt, rue de Brice, rue du Maréchal Gérard, rue Charles-Sadoul, rue Lieutenant-Henri-Crépin, rue Jules Dorget, Rue du Général-Clinchant, rue colonel Renard, rue Pierre Villard). Les axes très fréquentés tels que la rue de Saurupt et le quai de la Bataille restent allumés. "Le quartier a été choisi pour ces espaces verts, la présence de maisons individuelles avec des garages qui permettent aux riverains de rentrer chez eux de façon sereine", indique Estelle Mercier.

Sur ce secteur, l'extinction des feux est programméee entre minuit et quatre heures (heure d'hiver) puis de 1h à 5h (dès la fin mars). L'expérimentation qui devrait durer 6 mois fera à terme l'objet d'un bilan. 

Place Republique 050722La porte Désilles à l'extrémité nord du cours Léopold - photo d'archives crédit ici-c-nancy.fr

Les commerçants appelés à s'engager dans une charte de bonne conduite de sobriété énergétique

Dans cet effort collectif, les commerçants de Nancy ont, de leur côté, été invités à co-construire une "charte sobriété énergétique" sur les bonnes pratiques de consommation énergétique et pour agir sur la transition écologique. Cette charte à destination des commerces et des entreprises rassemble cinq points d'engagement pour réduire significativement les consommations d'énergie. Parmi les 5 gestes à adopter : l'extinction des façades, vitrines et enseignes lumineuses dès 20h, la fermeture des panneaux numériques publicitaires et appareils électroniques, mais aussi des efforts portés sur la climatisation ou le chauffage. Une charte qui a reçu un bon accueil des commerçants affirme Areski Sadi, adjoint au maire délégué au commerce évoquant avec eux "des échanges très positifs". 

Pourtant si la grande majorité des 2700 commerçants de la Ville de Nancy, s'accordent pour réduire leur consommation d'énergie, il reste encore quelques dizaines d'irréductibles à laisser leurs enseignes ou panneaux numériques allumés la nuit. En opposition donc à la réglementation qui prévoit une fermeture à 1H du matin au plus tard et jusqu'à 6 h du matin. Parmi eux, certains pèchent par ignorance ou négligence tandis que d'autres gérants succursalistes répondent à des consignes nationales sur l'allumage.

"Notre objectif est de faire respecter la loi sans forcément aller à la sanction" déclare de son côté Lionel Adam, adjoint délégué à la sécurité, salubrité et tranquillité publiques, et à l'hygiène. Toutefois, après une période de concertation, de dialogue et de prévention menée fin 2022 avec les services de commerce de la ville,  l'élu affime la "détermination" de la municipalité. En octobre dernier, la police municipale a constaté 120 infractions. Si aucune verbalisation n'a été appliquée, le service commerce a rappelé les règles. En ce printemps 2023, pour les récalcitrants, une nouvelle étape débute, un agent assermenté dressera un PV de constat d'infraction. Dans les cinq jours, le procès verbal sera transmis au Procureur de la République qui pourra envisager ou pas des poursuites pénales. "Dans les 15 jours du constat de l'infraction, le maire est tenu de prendre un arrêté de mise en demeure de mise en conformité du dispositif qui sera signifiée au commerçant. Cinq jours après la réception de cet arrêté de mise en demeure, l'auteur pourra être ensuite soumis à une astreinte de 200 euros par jour, une somme relativement dissuasive, avec un maximum de 20 000 euros. Si au bout de ces 100 jours rien est fait, le maire pourra ordonner des travaux à la charge des commerçants", souligne Lionel Adam, adjoint délégué à la sécurité, salubrité et tranquillité publiques, et à l'hygiène. "Rien, n'indique que nous irons jusque-là" estime l'élu tout en exprimant sa pleine confiance dans le respect de la réglementation par les commerçants.

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