EXPO. Le Musée des Beaux-Arts de Nancy inaugure mercredi l’exposition "Nancy 1925. Une expérience de la vie moderne", un événement labellisé d’intérêt national par le ministère de la Culture, qui célèbre le centenaire de l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris.
Il est 11h20, ce mardi 4 novembre 2025, quand les portes du Musée des Beaux-Arts s’entrouvrent pour une visite en avant-première de "Nancy 1925. Une expérience de la vie moderne". Dans les salles encore silencieuses, les trois commissaires de l'exposition, Claire Berthommier, responsable des collections, musée de l’École de Nancy, Villa Majorelle, Marion Pacot, attachée de conservation au musée des Beaux-Arts de Nancy et Kenza-Marie Safraoui, conservatrice du patrimoine au palais des ducs de Lorraine Musée lorrain s’affairent autour des vitrines et espaces qui seront dévoilés au public à compter de mercredi 5 novembre.
Fruit de deux années de travail en commun entre le Musée des Beaux-Arts, le Musée de l’École de Nancy et le Musée Lorrain, les trois institutions ont uni leurs collections en trois espaces pour raconter la richesse des années 1920-1930 à travers une approche croisée, artistique, industrielle et sociétale. Le parcours s’articule en trois espaces, du pavillon de 1925 aux modernités nancéiennes de l’entre-deux-guerres mêlant diversité des créations.
« Si vous venez avec l’idée de comprendre définitivement ce qu’est l’Art déco, ce n’est pas ici parce que l'exposition cherche justement à déconstruire cette idée. On pense tout de suite au Charleston, à Great Gatsby ou au paquebot Normandie. Or à Nancy, on a une autre histoire à raconter », prévient Susana Gállego Cuesta, directrice du musée des Beaux-Arts de Nancy, également commissaire générale de l'exposition.
Cette autre histoire, c’est celle d’une ville qui, au sortir de la guerre, réinventait sa modernité entre héritage de l’Art nouveau et essor de l’Art déco. En 1925, Nancy participait à l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de Paris avec un pavillon dédié à l’Est de la France. Conçu par les architectes Pierre Le Bourgeois et Jean Bourbon, il mettait en avant les forces vives de la région, la métallurgie, le textile, la verrerie, la céramique, et affirmait la place de Nancy comme capitale de la modernité provinciale.
Plus de 350 pièces exposées et près de 500 m² de parcours
Au cœur de ce parcours de 500 m² au sein du Musée des Beaux Arts, les visiteurs découvrent les grands panneaux de Victor Prouvé, père de Jean Prouvé, seuls vestiges du pavillon détruit après l’exposition. Ces toiles récemment restaurées rendent hommage aux hommes et aux femmes au travail, symboles d’une industrie devenue art. Une présence qui rappelle à quel point l’esthétique et la technique étaient alors indissociables.
Pour cette nouvelle exposition, plus de 350 pièces se dévoilent dont 80 % n’avaient jamais été exposées. Etienne Cournault, Émile Gallé, Jacques Gruber, Louis Majorelle, mais aussi Paul Nicolas, Eugène Vallin en passant par Victor et son fils Jean Prouvé. Des pièces de mobilier, verre, céramique, vitrail, sculpture, peinture, orfèvrerie, photographie, cinéma, documentation visuelle et sonore, aux côtés d’objets et de témoignages du quotidien, invitent les visiteurs à redécouvrir la vie nancéienne d’une époque assez largement méconnue aujourd’hui.
« En 1925, Nancy a un rôle très particulier dans la production artistique et industrielle en France », poursuit Susana Gállego Cuesta. « Cette exposition essaie de montrer cela, en menant une sorte d’archéologie anthropologique d'essayer de comprendre comment vivaient les hommes et les femmes en 1925, et ce que cela peut nous dire de qui nous sommes aujourd’hui ».
Labellisée exposition d’intérêt national par le ministère de la Culture, "Nancy 1925. Une expérience de la vie moderne" se tient du 5 novembre 2025 au 1er mars 2026 au Musée des Beaux-Arts de Nancy. Autour de l’exposition, une riche programmation dont des conférences, projections, rencontres et créations contemporaines inspirées de l’Art déco, prolongera cette immersion culturelle.





Établissement Gallé, Vase de guerre, verre multicouche à décor gravé à l'acide, 1914 











