Économie. Dans le bassin Mussipontain, Saint-Gobain PAM qui avait réorganisé ces derniers mois sa production dans le contexte de la pandémie de coronavirus a rallumé ses hauts fourneaux . Alors que "l'après" se dessine, les incertitudes liées à la recherche d'un partenaire financier ou industriel continue à alimenter les inquiétudes. Le syndicat FO 54 en appelle à la nationalisation auprès du ministre de l'Économie et à la grève générale nationale. 

Tous les salariés n'ont pas encore repris le travail, mais la relance de la production s’est accélérée ces dernières semaines avec le redémarrage des hauts fourneaux. Alors que « l’après » Covid-19 se dessine à Saint-Gobain PAM, la branche canalisation du groupe Saint-Gobain, l’avenir de la filiale spécialisée dans les canalisations en fonte pour le transport d’eau potable, revient au cœur des préoccupations des salariés. L’an dernier, la direction de l’usine sidérurgique avait annoncé qu’elle cherchait de nouveaux partenaires pour l’accompagner et avait été approchée par le géant chinois et concurrent nommé XinXing. Un an plus tard, rien n’a été acté, mais la recherche d’un partenaire reste d’actualité.

Dans le sillon de ces incertitudes sur le futur de Saint-Gobain PAM et ses emplois, un rapport d’expertise, demandé par le Comité central d’entreprise de Saint-Gobain PAM dans le cadre d’un droit d’alerte, a été présenté le 12 mai par l’intersyndicale CFE-CGC, CFDT et CFTC lors de la réunion ordinaire de consultation du Comité Social et Economique Central de PAM. Les syndicats ont jugé défavorablement le repreneur chinois davantage intéressé « par la marque PAM et son réseau commercial européen » en qualifiant le projet « de cession voué à l’échec ». Et, de réclamer « un engagement 2020-2030 » qui permettrait « d’assurer l’avenir de PAM, en remettant les compétences au centre des préoccupations, en adoptant une stratégie industrielle de positionnement sur le marché européen de toutes les gammes par des investissements industriel et productifs de 150 M€ pour tous les métiers et en redynamisant les stratégies dans l’innovation technique et commerciale des niches et des services, par un plan d’au moins 50 M€ ». 

Un appel à la nationalisation

Une ouverture du capital qui pourrait avoisiner les 60 % et donc aboutir à une cession, un scénario qui aboutirait à d'importantes répercussions, juge le syndicat FO faisant émerger « des questions d’orientations stratégiques » comme les moyens de fusion portant notamment sur les hauts fourneaux de Saint-Gobain Pam sur lequels oeuvrent pas moins de 300 salariés. « On a bien compris que la direction de Saint-Gobain PAM, ne ferait pas marche arrière sur ce partenariat, ils n’abandonneront pas. Aujourd’hui le capital reste ouvert, la question est de savoir qui va rentrer dans le circuit. On ne veut pas de puissances étrangères dans le capital, ce que l’on veut c’est garder notre souveraineté », affirme Lionel Lagrue, secrétaire FO Saint-Gobain PAM. 

« Tout le monde nous parle du monde d'après, mais ce sera la même chose, en pire ... »

Lionel LAGRUE, secrétaire FO Saint-Gobain PAM

Et de considérer qu’il est temps de relancer la revendication. « Avec le Covid-19, on nous parle de patriotisme économique, mais dans les faits aujourd’hui; ils continuent de nous vendre aux Chinois, aux Américains. On avait déjà demandé à Bruno Lemaire une entrée au capital de l’État, pour nationaliser totalement ou partiellement. Nous n’avons toujours pas de réponse à ce sujet. Aujourd’hui on se dit qu’il est temps de relancer la revendication », affirme le représentant syndical qui égratine au passage « le double discours insupportable » de la direction en interne et celui de la direction générale. 

« Tout le monde nous parle du monde d’après mais ce sera la même chose, en pire », observe le secrétaire FO. « Cette promesse d’un monde d’après démarre bel et bien sur un “immonde d’après”. Un monde qui va continuer à privatiser les profits et socialiser les pertes, un monde où ce sera toujours et encore aux travailleurs d’assumer la lourde charge de l’économie vacillante sous le poids des politiques austéritaires et liberticides. Des salariés venus travailler sans aucune valorisation derrière, uniquement des mercis », ajoute le communiqué du syndicat. 

Près de 2200 salariés travaillent en France dans les sites de production de Saint-Gobain tous situés dans l’Est, à Pont-à-Mousson, Blénod-lès-Pont-à-Mousson, Toul et Foug et Bayard en Haute-Marne. Le syndicat FO se dit prêt à actionner le levier de la grève générale nationale.

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