Comme la coupe du Monde 98, l'Euro 2016 ne passera pas par Nancy et la Lorraine, le Grand Nancy a annoncé vendredi son forfait...
C'est donc le père Fouettard qui est passé hier après-midi chez tous les supporters de l'ASNL et du ballon rond, Nancy n'agrandira pas son stade Marcel Picot et par la même occasion ne participera pas à la grande fête de l'Euro 2016. Comme en 1998 le nord-est de la France ne sera pas représenté, les conditions proposées par Vinci et Bouygues, les deux candidats à la signature d’un bail emphytéotique administratif, ne cadraient plus avec les dispositions prévues par le Grand Nancy.
Vendredi matin quand la CUGN convoquait la presse pour une conférence en début d'après-midi sur le stade Marcel Picot, on sentait bien que le projet avait du plomb dans l'aile. Les mines graves de André Rossinot et consorts laissaient augurer de la suite, "avec regrets" l'agrandissement de Marcel Picot ne se fera pas, l'Euro 2016 ne passera par la cité Ducale. La bombe était lâchée et l'absence de Jacques Rousselot devenait alors très symbolique... Les raisons de ce renoncement sont claires, les dispositions des deux postulants ne convenaient pas avec les possibilités du Grand Nancy. La garantie d'emprunt n'est pas suffisante et Vinci et Bouygues ne veulent pas prendre en compte le risque sportif, une défaillance du club aurait donc dû incomber à la CUGN, ce qu'elle n'envisageait pas, Michel Dufraisse, vice-président de la CUGN délégué aux équipements sportifs explique " l’opération finale ne devait pas coûter plus cher qu’aujourd’hui. Or, les propositions de Vinci et Pertuy ne peuvent être acceptées en la matière, elles font supporter à la collectivité tous les risques financiers" et le maire de Nancy de préciser "Ce n'est pas le coût de l'investissement qui est mis en cause mais la gestion des flux financiers (...) nous sommes extrêmement éloignés du schéma prévu " 30 M€ devaient être à la charge du contribuable chaque année. Bien sûr la conjoncture économique n'a pas favorisé les choses, les banques se montrant beaucoup plus frileuses. La négociation n'étant pas possible avec les candidats et les propositions ne correspondant pas aux objectifs fixés par le Grand Nancy, André Rossinot devrait officiellement mettre un terme à la procédure le 16 décembre après un vote lors d'un conseil communautaire, en la déclarant infructueuse à cause tout simplement de contraintes financières et juridiques.
Et maintenant ?
Comme souvent en France quand il s'agit de construire un stade, des opposants au projet s'étaient manifestés, les uns pour des raisons politiques comme Hérvé Féron le maire de Tomblaine ou d'autres pour des sombres histoires d'écologie et de préservation de jardins ouvriers que le premier magistrat tomblainois avait décidé lui-même de déplacer. Maintenant tous les regards sont portés vers Jacques Rousselot, le président de l'ASNL, instigateur d'un projet qui lui tenait vraiment à coeur pour faire grandir son club, mais aussi pour faire parler de la ville de Stanislas à travers l'Europe lors de l'Euro 2016. Maintenant que l'extension est abandonnée, que va faire le boss du club lorrain lui qui s'est toujours défini comme un homme de projet ? Le risque existe de le voir quitter la présidence, d'ailleurs le communiqué publié dans la soirée de vendredi par l'ASNL via le président délégué Nicolas Holveck, ne dit pas autre chose par un "tout est envisageable" lourd de sens. Que deviendrait alors le seul club de L1 en Lorraine sans l'homme qui a su l'installer durablement dans cette division ? Espérons que cette question en se pose pas plus vite que prévu...
