L'unité de digestion des boues d'épuration productrice de biométhane entrée en fonctionnement à l'hiver 2023 sur le site de la station de traitement des eaux usées de la Métropole du Grand Nancy à Maxéville a été officiellement inaugurée mardi 9 mai. Le coût de l'installation s'élève à 13,5 millions d'euros.
Sur les rives de Meurthe à Maxéville, les boues issues des eaux usées sont désormais mises à profit pour créer de l'énergie verte en injectant dans le réseau de gaz l'équivalent annuel en électricité de près de 3 000 foyers avec 11,3 GWh de biométhane. Une énergie qui pourra être utilisée pour le chauffage, la cuisson, la production d'eau chaude ou pour du biocarburant.
Ce mardi 9 mai, les élus de la Métropole et de la Ville de Nancy ont inauguré la toute nouvelle unité de production de biométhane implantée à la station d’épuration de Maxéville marquée par deux immenses "digesteurs", des réservoirs verticaux et cylindriques. Une inauguration en présence de Mathieu Klein, Président de la Métropole du Grand Nancy et Maire de Nancy, Pierre Ribaute, Directeur Général de Veolia Eau France et Christophe Choserot, Maire de Maxéville.
L'installation qui a nécessité 20 mois de travaux a été réalisée à la place d'un bassin de décantation désaffecté puis testée et ajustée depuis le mois de février 2023. Un projet important pour Veolia Eau France qui exploite à ce jour 44 unités de méthanisation en France pour le compte de collectivités.
Concrètement, la production et la valorisation de biométhane sur la station de traitement des eaux usées de la Métropole du Grand Nancy s'appuie sur le processus de la digestion des boues marqué par un processus naturel de fermentation, dont le résultat est la production de biogaz. Ce gaz vert est capté, épuré, odorisé puis contrôlé par GRDF avant injection dans le réseau, et prend alors le nom de biométhane. Un processus permet également de réduire le volume des boues évacuées et l'empreinte carbone du traitement des eaux usées. À terme, les boues générées, environ 4 000 tonnes de matière sèche par an, sont valorisées en agriculture. Ce volume important de boues devient aujourd'hui une richesse énergétique avec à la clef, la production d'une énergie propre et locale.
"L'innovation est partout dans cette installation", a expliqué Pierre Ribaute, Directeur Général de Veolia Eau France évoquant les caractéristiques de cette implantation à commencer par la solution "GasTop "qui permet d'avoir "une surface de digestion la plus compacte possible avec un toit plat" pour sécuriser l'installation située en milieu urbain, mais aussi le procédé de "purification membranaire du biogaz développée par Veolia". Grâce à cette technologie appelée Memgas, le biogaz brut est ainsi filtré et purifié sur place pour extraire les gaz CO₂, O₂, H₂O, H₂S. Le gaz purifié peut ensuite être injecté dans le réseau de gaz GRDF après l'injection d'un gaz odorant.
Un investissement de près de 13,5 millions d'euros
La Métropole du Grand Nancy traite actuellement les effluents de 256 000 habitants des 20 communes de la Métropole. La station de dépollution des eaux usées de Maxéville traite aujourd'hui chaque année 27,3 millions de m3 d'eaux usées urbaines et 635 000 m3 d'eaux usées industrielles.
"Nous sommes l'une des communes les plus vertes de la Métropole avec cette production de biogaz, il s'agit de la première unité de méthanisation de la métropole du Grand Nancy, l'une des premières de France" s'est réjoui Christophe Choserot, Maire de Maxéville évoquant 2 200 tonnes de C02 évitées par an. "C'est un beau projet" a commenté l'édile évoquant aussi l'évolution "en quelques années de l'image de la station d'épuration (qui) a totalement changé sur la commune déjà par le travail qui a été fait sur la maîtrise des nuisances olfactives mais aussi par les techniques et technologies utilisées pour le traitement de l'eau".
Une inauguration marquant l'accélération de la production d'énergies renouvelables pour Mathieu Klein Président de la Métropole du Grand Nancy. "Nous sommes au croisement des enjeux écologiques, des enjeux économiques et territoriaux, trois raisons fondamentales qui nous rendent heureux de voir ce projet inauguré". Mathieu Klein a également rappelé les enjeux et les objectifs fixés et délibérés en matière de transition écologique avec l'installation prochaine de panneaux solaires sur les bâtiments métropolitains et l'appel à davantage de coopération avec les territoires voisins pour une hausse de la production d'énergie locale en vue de renforcer l'autonomie énergétique de Nancy et plus globalement du sud de la Lorraine. "Nous devons tout mettre en oeuvre, dans tous les investissements qui sont consentis et toutes les politiques publiques conduites pour accélerer la transition écologique (... ) 70 % de l'énergie produite par le réseau de chaleur de la Métropole du Grand Nancy est déjà verte ce qui est ratio important, cela va continuer à progresser".
Ce chantier a nécessité un investissement de près de 13,5 millions d'euros porté par la Métropole du Grand Nancy et la société SOVEM avec le soutien financier de l'Agence de l'eau Rhin Meuse à hauteur de 574.255 euros et de l'ADEME à hauteur de 563.240 euros.
